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Bonjour à tous et toutes!</div>
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le travail se fait malgré tout, dans l'attente de savoir si celui-ci aboutira à l'ouvrage: Les auteurs écrivent, et les traductions sont faites en parallèle: merci à tous les acteurs de de projet!</div>
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1/3 du budget a été réuni et c'est grâce à vous!!!! </div>
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Moins de 10 jours encore, et 2/3 de la somme doit encore être réunie !</div>
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Je continue d'arrache-pied à diffuser le lien de l'appel à contribution!</div>
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Chers contributeurs, chères contributrices, je vous fais parvenir le très beau texte de Stéphanie Boulard sur la série, et vous encourage à découvrir son travail (lire sa bio si vous ne l'avez pas déjà fait :-): <a href="http://www.iac.gatech.edu/faculty-and-staff/faculty/bio/boulard" target="_blank">http://www.iac.gatech.edu/faculty-and-staff/faculty/bio/boulard</a>)</div>
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Sur "Mother & Daughter II"</div>
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Que font ensemble ces corps? Quelles figures forment-ils?</div>
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Ils composent, décomposent, recomposent sans cesse le lien qui les unit. Insatiable exploratrice des liens, voici ce qui pourrait définir, d’un premier abord, l’art de Diane Ducruet : explorer ce qui lie et ce qui délie, ce qui unit et ce qui coupe. Dans les figures et les formes qu’elle (dé)compose, elle questionne tout ce qui fait énigme : la famille, l’origine, la parole, toutes les parties du corps, tout ce qui voue l’individu à la curiosité, à l’exploration, à la représentation, aux secrets du désir. </div>
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Or, si dans ses compositions c’est le corps qui est à l’honneur – le corps et ses innombrables possibilités, le corps et ses incessantes métamorphoses –, c’est pour mieux en déplacer le centre de gravité. C’est aussi pour mieux s’éloigner du grave de la gravité, et proposer une échappée plus légère, plus ludique où s’expriment les infinies possibilités de liaisons et déliaisons dans un jeu à deux complice et taquin. Et, de fait, ces deux corps présents côte à côte jouent à s’assembler et se désassembler, à faire puzzle, à se retourner, la tête en bas, les pieds en l’air, ils jouent en plusieurs dimensions, sur plusieurs facettes, ils se cambrent, se tournent, s’imbriquent à la manière des acrobates, tiennent à un fil, sont funambules, ils se multiplient d’un coup, sur un coup de tête, qui en font trois. Si les tableaux de Diane Ducruet sont en plusieurs parties, chaque partie est bien vivante. On voit bien que les corps ne sont pas (re)composés par le hasard, même si l’esthétique est celle de la surprise. Il y a jeu de montage, de ficelage. La question est celle du déplacement : corps étranges, aimants aimantés, regard décalé. On voit bien qu’il y a expérience de tout, que Diane Ducruet construit des images comme on rêve, et que ce qu’il faut voir avant tout c’est cette tentation de l’indécidable et de l’imprévisible. Image = magie, avait dit Man Ray, dans une anagramme célèbre. S’il y a magie, ici, c’est parce que l’artiste photographe réussit le double pari de se jouer de la pesanteur tout en remettant le défi des métamorphoses d’Ovide au goût du jour.</div>
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Et voici, en effet, que l’on entre dans une autre conception du temps et de l’espace. Des parties du corps se fondent ou disparaissent, se serrent et se déforment comme elles peuvent, sont en constantes permutations, les figures se confondent, comme soumises à la décomposition-recomposition d’un rêve surréaliste. Elles forment presque une lettre énigmatique. Cette lettre qui est, pour le dire avec les mots de Pascal Quignard, en amont de toute lettre, c’est-à dire originaire, principale, assourçante, matricielle.</div>
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Y a-t-il un puzzle à résoudre ? Faudrait-il chercher à en reconstituer le rébus ? Que faut-il lire ? Les corps sont parcourus d’énigmes et de secrets qu’essayent de déchiffrer les yeux de ceux qui voient. Comme si, derrière eux, il fallait percer le secret d’une anamorphose ou d’un anagramme. Diane Ducruet consacre cette nouvelle partie de son travail à l’articulation pour le moins inassurée entre des corps ni semblables, ni comparables, ni opposés, ni symétriques. Elle semble reprendre à son compte ce que Aristote dit de l’essence de l’énigme, qui est celle de joindre ensemble des termes inconciliables.</div>
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Reste que, de toute évidence, ces images ne laissent pas dans l’indifférence. Qu’elles montrent deux corps qui s’emboitent, sans pour autant s’unir dans un acte sexuel, n’empêche pas pour autant qu’elles portent trace du tabou et de l’ambivalence. Car cet assemblement de deux corps, un de femme, un d’enfant, pourrait être lu comme une mise en image de l’inceste et, en ce sens, paraît pour certains étrange, animal, injustifiable. S’ensuivent alors paroles de malédiction, interdiction, censure, violence. Or, ce que les censeurs bien-pensants pensent et veulent censurer, c’est la représentation de la pulsion sexuelle d’une mère phallique intrusive à la sensualité débordante, tantôt enrobant, enlaçant, tantôt dévorant, la bouche grande ouverte, une petite fille. Une mère qui ne serait donc pas protectrice, mais érotique, dévorante, absorbante, sexuelle, qui irait, ici, jusqu’à vouloir ramener en son sein le fruit de ses entrailles. Mais est-ce donc bien là tout ce qu’il y aurait à voir ? Transgressives, sont les photos de Diane Ducruet, certes. Et c’est bien ce qui fait leur force. Ce à quoi se mesure leur impact. Il s’agit de dépasser les bornes. Au delà. Au delà du bien et du mal. Mais ces images sont bien autre chose qu’une provocation érotique et beaucoup plus que des impressions de formules incestueuses. En dépassant le tabou le plus archaïque, Diane Ducruet crée des images à grande valeur poétique. Et voici ce qu’elles questionnent : l’inenvisageable.</div>
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Que les corps ici photographiés ne soient pas habillés, c’est peut-être ce qui pourrait faire violence au spectateur, mais c’est d’abord, et par définition, rendre le corps à son innocence première, originaire. Ce que semblent avoir oublié les censeurs. Ce qui fait que, dans cette combinaison, il y a le contact humain rendu à sa plus simple expression dans le plus simple appareil, l’amour dans l’étreinte, la tentative de reformer une unité qui n’aura jamais lieu. Et d’ailleurs, si la distinction des corps est brouillée, – sans que nous soyons pour autant dans le flou –, main pour main, tête pour tête, pied pour pied, des morceaux pour un même tout, une même couleur chair, ce que nous dit aussi le montage de la mise en scène de ces corps croisés femme-enfant c’est : assemblés mais morcelés, puzzle à reconstituer.</div>
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Il faut, aujourd’hui, avoir bien de l’audace pour mettre en scène ainsi la nudité. Non pas celle des organes génitaux, mais celle de l’incorruptible unité du lien. Lien à l’enfance. Lien familial. Lien féminin. Des différentes facettes, ou panneaux, qui le(s) composent. Il ne s’agit donc pas ici d’enfreindre des tabous religieux, de jouer avec le péché, la culpabilité, ni de proposer des images érotisées. Il s’agit de retrouver l’alliance, ce qui nous (re)tient tous à l’enfance, ce qui nous (re)tient tous à la mère. Etreindre pour retrouver ou se cramponner pour ne pas perdre ? Sans doute doit-on ajouter que l’enfant est également un élément essentiel de la vie de nos rêves comme de la créativité de l’artiste. Et d’ailleurs, si la famille s’impose ainsi à l’imaginaire de la photographe, c’est qu’elle lui est tout aussi nécessaire que l’appareil photo pour vivre, pour créer. Ce qui nourrit la vie charnelle, familiale, est ce qui nourrit la vie artistique, photographique. Pas besoin de Freud pour savoir qu’on a tous toujours en nous un enfant vivant et rêvant, souffrant, peut-être. Mais on peut dire que Diane Ducruet a pris la formule à la lettre, et qu’elle en a fait en quelque sorte le procédé poétique de son œuvre photographique. Et c’est cela qui fait l’art : dénuder ces corps que nous avons camouflés, mettre en scène un mythe, une légende, s’opposer à la dureté de la séparation, déclencher un appel d’air, rendre visible ce que nous ne voulons pas voir, ajouter un vertige, figer une seconde dans une éternité. </div>
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C’est ainsi que Diane Ducruet nous fait entrer dans la gueule du lion. Au sens propre. Image puissante, effrayante, et qui ne peut manquer de faire tressaillir le passant. Le Lion qui n’a peur de rien, le lion mythologique, le lion splendide, élégant. Et cet enfant qui met la tête tout entière dans la bouche grande ouverte de la mère, que voit-il ? N’est-ce pas ainsi que l’enfant peut voir jusqu’au fond le cœur de la mère ? Il prend le risque. Et prendre le risque, dirait Hélène Cixous, cela vaut toujours la peine. C’est ainsi que Diane Ducruet appartient elle aussi à ces artistes qui créent des images qui rugissent – je reprends ici la très belle expression d’Hélène Cixous –, et qu’elle appelle à la libération de tous les prisonniers des clichés, que nous sommes. Quel meilleur moyen que la photographie en effet ? C’est œil pour œil, clichés contre clichés. Le moyen pour le spectateur de ne pas mordre à l’hameçon ?</div>
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Je pense aux photos de Diane Ducruet quand je lis ce que Bellmer a écrit dans L’Anatomie de l’image : le corps est comparable à une phrase qui vous inviterait à la désarticuler pour que se recomposent, à travers une série d’anagrammes sans fin, ses contenus véritables. Il faut alors entrer tout de bon dans le jeu de cette mêlée emmêlante et tenter de résoudre l’énigme : Qui a la tête en bas le matin, trois têtes le midi, et marche à l’horizontale le soir ? On lève les yeux, on tord la tête du coté droit, du coté gauche, on cherche dans cette pulsion-torsade des corps ce qui est joué et déjoué, articulé et désarticulé, ce qui fait que ce qui se tord, ce qui s’entortille, ce qui brusquement s’arque, devienne alors arche, lion, hydre, centaure, cerbère, nuage, colonne. Les figures tournent sur elles-mêmes, rayonnantes, aériennes, en suspend, deviennent fantastiques, météores, ont la tête en bas, jubilent, font la traversée du devenir, de la vie. Il y a de l’air. En faisant tournoyer ses figures dans l’espace, Diane Ducruet en fait des constellations. Il n’est pas jusqu’aux titres que Diane Ducruet donne à ses photographies qui ne nous emmènent dans la ronde magique d’un travail poétique. On pourrait se laisser aller à rêver sur ces titres-là et penser que Diane Ducruet appartient à l’espèce poétique des prestidigitateurs, de ceux qui ont le don de faire apparaître et disparaître des étoiles : Arch (du Sagittaire), Lion, Hydra (celui de l’Herne), Centaur, Cerberus, Column (celle d’Hercule), Cloud (celui de Magellan), sont en effet toutes des constellations ou satellites de la Voie lactée. Voie lactée, voie maternelle, voix féminine. Chaque photo est elle-même une constellation qui est en lien, direct ou indirect, avec les autres. C’est ainsi toute une cartographie qui se déploie sous nos yeux. C’est-à-dire une qui est plusieurs : combinaisons multiples de corps, de sens, et de formes. Ce que réussit, en fait, Diane Ducruet, c’est à réinventer les étoiles. </div>
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Stéphanie Boulard, 2015</div>
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Édition du catalogue "Mère et fille II"
Je fais appel à votre contribution afin de me permettre l’édition d’un catalogue présentant ma nouvelle Série « Mère et Fille II » de 2015.
Réussi
Montreuil
40
Contributions
17/06/2015
Date de fin
3 815 €
Sur 3 800 €
100 %
Les publications
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The catalog donation-project has already reached the its 20% of the global amount! </div>
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A judge thanks for contributors who participated!</div>
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About 88 % of the projects, reaching those 20% means that the goal can be reached !</div>
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I count on your support:</div>
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Prints in limited edition, postcards as well as posters are still available in order to finance the catalog publication.</div>
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This catalog will help the "Mother & Daughter" serie to be shown in France and not only, and will also support my new projects, especially for researching models.</div>
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By acquiring an image of this project, your support also its "circulation": sharing it with family (especially kids!), friends and colleagues, you promote a childhood representation which attempts to disappear.</div>
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You will find below the link which will drive you to the project (in English),</div>
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explaining more about his project and its protagonists.</div>
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I thank you warmly for your participation!</div>
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http://www.kisskissbankbank.com/en/projects/edition-du-catalogue-mere-et-fille-ii</div>
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Kind regards,</div>
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Diane Ducruet</div>
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First THANK YOU!</p>
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Thank to believe in this project ! and thank again to support the serie!</p>
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I'll do by best to make this happen, and I hope that your respective contributions will be rewarded !</p>
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I hope the total amount will be reached, I still think that's it's possible !</p>
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cheers!</p>
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Diane</p>
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Please check the Ars Victoria's project of Thomas who dedicates a lot of energy and passion in Photographic Curatorial projects!</p>
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Thanks to support us!</p>
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:-)</p>
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Great news from Germany,</p>
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Mr Thomas Kellner who conducts the catalog project through publishing house Ars Victoria, received the positive answer of Mr Tannert to write in the catalog... that's a great news !</p>
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http://www.bethanien.de/en/team/christoph-tannert/</p>
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http://www.thomaskellner.com/curatorial-projects/curatorial-projects/ars-victoria-verlag-siegen-founded-2012/</p>