Hajde BalsiKa THE FILM

Réaliser un film moyen métrage retraçant l’aventure, les tournées, les rencontres de l’orchestre: « BalsiKa ». Ces jeunes musiciens venus d’Alsace et des différentes communautés des Balkans s’engagent contre les préjugés et les discriminations en jouant à l’unisson des musiques de vie, d’ici et d’ailleurs. Nous avons besoin de votre aide.

Visuel du projet Hajde BalsiKa THE FILM
Réussi
28
Contributions
01/11/2011
Date de fin
1 320 €
Sur 1 000 €
132 %

Les publications

<p>http://www.bhinfo.fr/roland-gilles-la-france-a-ete-et,2038/INTERVIEW/AMBASSADEUR DE FRANCE EN BH<br><br>ROLAND GILLES : "La France a été et est aux côtés de la Bosnie-Herzégovine"<br><br> <br><br>samedi 24 septembre 2011 par BH Info - 0<br><br>Par Zehra Sikias<br><br>Les militaires français, fort présents durant la guerre, ont cedé leur place aux artistes. La France en Bosnie-Herzégovine, c’est aujourd’hui surtout la culture. La politique n’est jamais loin non plus.<br>L’ambassade de France investi beaucoup dans la culture. Dans toutes les grandes villes du pays, la France dispose d’un centre culturel et organise des évènements importants comme un festival de théâtre à Mostar, un festival à Stolac, de nombreux évènements à Sarajevo par le biais du centre culturel français André Malraux. Ce qui est une excellente chose car la France est un haut lieu de la culture.<br>La culture est un domaine dans lequel la France est présente en Bosnie-Herzégovine à travers les activités propres de l’Institut français et avec ses partenaires du Centre André Malraux et les partenaires locaux<br>Je suis arrivé il y a un an sans préjugé aucun et curieux de tout. Mes premières impressions ont été plutôt positives car, vous savez, l’image de la Bosnie Herzégovine est encore, dans la conscience collective hors des frontières, trop liée au passé et à cette guerre qui a marqué les esprits. J’ai découvert en allant à sa rencontre un pays qui ne manque pas d’atouts, des gens accueillants. Aujourd’hui, je suis bien sûr en prise sur la "vraie" vie du pays qui souffre de manque de solutions politiques, c’est le principal problème et il conditionne le reste c’est-à-dire le développement économique, les investissements, la réalisation de projets d’équipements, la cohésion de la société aussi ; il y a du travail ! Mais je suis d’un naturel positif et je veux voir deux atouts majeurs pour le pays : une nature riche et belle qui doit être valorisée, une population qui a eu et qui a en elle les qualités pour aller loin vers l’avant ; et l’humour en plus<br>Quels sont les trois adjectifs qui caractérisent le mieux un Bosnien selon vous ?<br><br>Trois adjectifs ou traits de caractère pour un Bosnien : stoïque, nostalgique, doué pour l’humour.<br>Quel est votre coin de la France en Bosnie ?<br><br>Partout où il y a de la tolérance, une chaleureuse compagnie et de la bonne humeur ! Et j’en trouve !<br><br>Est-ce que Sarajevo mérite de devenir la capitale européenne de la culture 2014 ?<br><br>Je le lui souhaite, le symbole serait fort.<br> <br>Quel est votre coin de la France en Bosnie ?<br><br>Partout où il y a de la tolérance, une chaleureuse compagnie et de la bonne humeur ! Et j’en trouve !<br><br>Est-ce que Sarajevo mérite de devenir la capitale européenne de la culture 2014 ?<br><br>Je le lui souhaite, le symbole serait fort.</p>
<p><strong>Musiques de vie</strong></p> <p><strong>Fruit d'échanges suivis entre jeunes musiciens alsaciens et bosniaques, l'ensemble Papyros'N-BalsiKa publie Musiques de vie d'ici et d'ailleurs, un album mosaïque qui tend des mains.</strong></p> <p><strong> </strong></p> <p>Que faire pour aider à la réconciliation entre des jeunes des diverses communautés de Bosnie- Herzégovine, marquée par la guerre (1992-1995) ?</p> <p>De la musique ! Et autour d'un noyau de musiciens alsaciens.</p> <p>Projet initié par l'association Ballade et sa présidente Perrette Ourisson, Papyros'N-BalsiKa a été créé en 2008. Sur les chemins accidentés des Balkans, c'est aussi une histoire humaine et musicale qui s'est tissée sous la direction de Jean-Claude Chojcan, professeur de guitare au conservatoire de Strasbourg, et de Nedim Tinjic, jeune professeur de musique à Tuzla en Bosnie, avec la complicité de Francis Bueb, directeur du centre André-Malraux de Sarajevo.</p> <p><strong>Il propose des vagabondages auxquels on ne résiste pas</strong></p> <p>« L'orchestre comprend une vingtaine de musiciens alsaciens et bosniaques - entre 16 et 23 ans - ayant comme atout leur jeunesse, une formation musicale poussée et de la curiosité », indique Perrette Ourisson. Le projet, qui s'articule autour de tournées musicales en Bosnie (en 2009) et en Alsace (en 2010) se poursuit avec la sortie d'un album autoproduit intitulé Musiques de vie d'ici et d'ailleurs. Papyros'N-BalsiKa tient quasiment du geste artisanal, souvent improvisé, quasi fragile, et poignant. Ce disque respire de bout en bout cette forme de nécessité qui colore la musique de l'ensemble. On y retrouve encore l'amour pour les atmosphères et les sonorités d'Irlande, d'Espagne, de Suède, d'Alsace et de Sarajevo.</p> <p>De ce pont avec les Balkans, il faut retenir l'autre voyage qu'il permet d'ouvrir. Il est co-écrit et coarrangé par Jean-Claude Chojcan et Nedim Tinjic, mis en musique par Payros'N-Balsika et superbement mixé au Downtown studio par Didier Houbre. Il va aux racines des musiques</p> <p>traditionnelles balkaniques, mais pas que : il frôle les folklores européens, il touche à la chanson française et propose des vagabondages auxquels on ne résiste pas.</p> <p>Dans ce périple bariolé, Papyros'N-BalsiKa sont des faiseurs d'atmosphères. Ils virent à l'alsacien pour décrire l'arrivée du printemps et déclarer l'amour à l'élu(e) de son coeur (D'r maie), concèdent une formidable escapade lointaine avec l'un des meilleurs morceaux de l'album, le poignant Bembasa. Et ils se réapproprient des standards de la chanson avec des coups d'archets ciselés : une version renversante de Tango des bouchers (Vian) et une autre, revigorante, de Les p'tits papiers (Gainsbourg). Un disque qui éblouit par ses sophistications instrumentales et par l'évidence de ses propos autant que par la démarche. A écouter chez soi en attendant les concerts prévus dès janvier, ici et ailleurs.</p> <p><strong>JOËL ISSELÉ</strong></p> <p>Musique / Papyros'N-BalsiKa - Musiques de vie –</p> <p>Dernières Nouvelles d'Alsace 26/12/10</p> <p> </p> <p> </p> <p><br><br></p>
<p>efined<img src="http://fr.mg40.mail.yahoo.com/ya/download?mid=1_17898_AKhuUtQAAKH0TmziZwuvTxpFppY&amp;pid=1&amp;fid=Inbox&amp;inline=1" alt=""></p>
<p>Merci pour l’article (L'Allemagne se réconcillie avec ses Lieder, lire ci-dessous), très intéressant ....il m’a donné l’envie d’y ajouter un peu d’expérience personnelle, un autre regard « populaire » moi, qui ai eu la chance de vivre dans une famille de parents mixtes (mère française, père allemand) de milieu populaire.</p> <p>Cet article explique un  malaise dû au passé et  le retour d’intérêt pour des musiques populaires , par des musiciens qui ne la pratiquaient  plus, par une classe sociale qui ne s’y intéressait plus, et probablement pour les raisons indiquées....et la réédition de ces musiques, son succès de ventes (normal si supportées par des concerts de prestigieux musiciens pour la promouvoir internationalement),  mais, pour moi,  la « vraie » classe populaire a toujours continué à chanter ces chants et,depuis que je me souvienne, jusqu’à nos jours ils sont diffusés sur les radios et figurent dans les programme de télé hebdomadaires (samedi soir et, ou dimanche matin) des chaînes allemandes, dans les fêtes de famille, de village......  fanfares.</p> <p>Ils faisaient aussi partie des fonds sonores de mon enfance, j’ai même récupéré les disques familiaux  (que personne ne voulait), pour qu’ils ne se perdent pas, et, pour moi, les raisons évoquées (guerre, nazisme, industrialisation) ne sont pas les causes principales à la diminution  (pour moi elle est toujours restée vivante) de l’écoute ou de la pratique de ces musiques dans les milieux populaires, mais ce qui a bien plus « détourné » les jeunes (de milieux populaires et intellectuels) de cette musique dans les années 50-60 (ma génération), c’est la <strong>révolution musicale populaire</strong> de ces années là, avec l’arrivée des musiques américaines <strong>des noirs</strong>, récupérées par les blancs pour aboutir au  Rock avec Elvis...James Dean, les Beatles, les Rollings Stones....... à la chanson engagée avec Joan Baez, Bob Marley.. au courant « peace and love »...Woodstock, influences de musiques indiennes, ....tous ces nouveaux courants et évènements musicaux qui permettaient aux jeunes de l’époque (dont je faisais partie) de se détacher des parents, de leur musique « ringarde » (loin de nous le souci de comprendre les paroles des musiques traditionnelles, leur sens) !</p> <p>Nos oreilles étaient ailleurs,  et pas pour des raisons de souvenirs de guerre, de rancoeurs....nous voulions vivre notre époque tout simplement.</p> <p><strong>Et ces nouveaux rythmes, extraordinaires !!</strong></p> <p>Nous voulions aller aux festivals, aux concerts, à ces grands rassemblements de jeunes en France, en Allemagne, danser, chanter en anglais des paroles dont nous ne comprenions que quelques mots la plupart du temps, appartenir à notre génération, à ce mouvement « refaire le monde » ! Au monde ! On n’avait jamais vu ça ! Un vent de liberté extraordinaire ! Il n’y avait plus de frontières pour ces nouvelles musiques populaires ! « World Music » !!Ce qui était déjà le cas, depuis longtemps,  pour la musique classique......diffusée, représentée internationalement. Et maintenant, c’était à notre tour, au peuple !! </p> <p>Il se trouve que les paroles des chansons de ces années là, écologiques, chants d’amour, de paix, militantes,  sont toujours d’actualité, avec les accidents nucléaires, la déforestation, la famine, les inégalités sociales qui se creusent, les crises économiques...... Il faut constater que 50 ans après ils ont gardé raison, que la jeunesse populaire et intellectuelle d’aujourd’hui, réécoute les Beatles, lesDoors, Sting, Bob Marley, Joan Baez etc..., leurs messages.</p> <p>Il n’y a rien eu de mieux depuis, dans les musiques populaires........le rap ? (les textes, quelquefois oui, mais le rythme, quelle pauvreté !)</p> <p> Parallèlement à ce mouvement de la 2ème partie du 20ème siècle,  la musique traditionnelle allemande continuait à vivre...... pas le choix si on voulait garder le contact avec les parents, les grands parents.....Il fallait jongler entre leurs goûts et les nôtres.</p> <p>La génération de nos parents, les ouvriers, les paysans, etc....qui ont vécu la guerre, qui en ont beaucoup souffert, ont toujours continué et continuent à chanter ces musiques, dans les familles, les fêtes, autour de la table en s’accrochant avec leurs bras les uns aux autres, dans les champs, sur les chantiers, sans intellectualiser leur contenu. Ces musiques sont un liant familial. Elles faisaient et font toujours, tout simplement, partie du patrimoine culturel allemand et des régions françaises comme l’Alsace et la Lorraine, qui ont changé de nationalité à x reprises. Elles ont été et continuent à être transmises (surtout dans le monde rural). Ce qui est nouveau maintenant, à mes yeux, après lecture de l’article, c’est leur diffusion dans le monde, par des musiciens connus au delà des frontières et leur « modernisation ».</p> <p> </p> <p><strong>« Chanter était une nécessité »</strong></p> <p>Je n’oublierai jamais, ces visages éclairés magiquement, complices, quand ils chantaient ce qu’ils savaient chanter, ce qu’ils avaient appris dans leurs familles......leur enfance, c’était  ancré....aucune guerre ne pouvait effacer..... ils ne connaissaient rien d’autre, devaient-ils arrêter de chanter ce qui les aidait à supporter, le mal de dos courbés sur les champs de pomme de terre, le dur travail sur les chantiers, la peur au ventre au fond de la mine ??? Il n’y a que le chant à l’unisson qui réconforte..... </p> <p>J’ai vécu des éboulements dans les mines, la sirène qui retentit dans le village, l’affolement, l’attente des femmes, priant, chantant (pour apaiser les enfants) attendant que leur mari rentre vivant, des jours d’attentes, des chants d’espoir, et pour quelques unes, des non retours ......dans ma rue....c’est pas de la musique classique, ni du rock qu’elles chantaient ! </p> <p>Ça n’est pas une biographie, mais un peu.....même si mon père nous avait également sensibilisé à l’opéra (allemand), aux opérettes que nous regardions à la télé allemande, aux valses viennoises que nous dansions, que lui-même jouait de l’harmonium à la maison quand il en avait le temps.....qu’il  lisait beaucoup....., nous avons grandi dans un petit village, et notre vie c’était tous ces mélanges.......de classes sociales (les maîtres, maîtresses d’école, le curé, quelques ingénieurs à la mine de charbon, les mineurs, les émigrés espagnols, italiens maçons le plus souvent, les artisans, les commerçants, les ouvriers), de musiques traditionnelles populaires (vécues en famille autour d’une table, lors de repas bien arrosés, lors des fêtes au village avec la fanfare, le carnaval) de musiques religieuses, de musiques classiques écoutées sur disques (78, 33 tours avec un son ingrat), de musiques du monde « modernes » venues d’Amérique, d’Angleterre, des Iles.......</p> <p>C’était quelquefois la Cacophonie chez nous à la maison. Mes parents qui écoutaient leurs musiques, mon frère qui jouait de la guitare électrique dans sa chambre sur les chansons des Beatles, moi j’écoutais du pop, du classique..... Toutes les sortes de musiques étaient présentes et tolérées à la maison, pourvu qu’il y ait de la vie !</p> <p>Mon père chantait tous les matins dans la salle de bains avant d’aller au travail, pour se donner du courage ou parce qu’il était heureux, mais ça n’était pas du « Elvis », mais des « Lieder » et le soir à notre chevet des « berceuses » que j’ai rechantées à Alexis à son chevet, je n’en connaissais pas d’autres !</p> <p>Mais peut-être que le Courrier International et moi ne parlons pas de la même musique populaire ....</p> <p>Et ne peut renaître que ce qui n’était pas mort.......</p> <p>Et, c’est grâce à tout mon vécu que j’aime ce que vous faites, que je vous aime......</p> <p> </p> <p>A bientôt</p> <p>Je vous embrasse</p> <p>marlyse</p> <p><br></p> <p><img src="http://fr.mg40.mail.yahoo.com/ya/download?mid=1%5f17325%5fAJpuUtQAAU3pTmzlVAfdkB13TcQ&amp;pid=2.2&amp;fid=Inbox&amp;inline=1" alt="" width="653" height="840"><br></p> <p><br></p>
<p><strong>"Hajde BalsiKa !" </strong><em>par <a href="http://www.bhinfo.fr/spip.php?page=auteur&amp;id_auteur=2">BH Info</a> - <a href="http://www.bhinfo.fr/hajde-balsika,1964/#reponse">3</a></em><em> </em></p> <p>Créé en 2009, l’orchestre balkano-alsacien réunit de jeunes musiciens des diverses communautés des Balkans. En tournée dans les Balkans, BalsiKa fera l'objet fin 2012 d’un moyen métrage réalisé par le cinéaste bosnien Adnan Hatic.</p> <p>Durant 2 ans, les jeunes musiciens d’Alsace et des Balkans ont été filmés, sillonnant les routes de France et des Balkans, jouant ensemble sur scène à l’unisson malgré leurs différences, s’engageant ainsi contre préjugés et discriminations.</p> <p>Inspirées par le parallélisme entre l’histoire de l’Alsace dans les années 50 et les Balkans d’aujourd’hui, les associations Ballade de Strasbourg et UG AkUsticum de Tuzla ont crééé BalsiKa (contraction de Balkans, Alsace, Musika) pour essayer de rassembler des jeunes Bosniens des différentes communautés, vivant souvent séparés et dans un climat de rancoeurs, autour de la musique et de les aider à s’ouvrir sur le monde.</p> <p>Objectif atteint ! En tournée dans les Balkans cet été, ils ont été 28 au total, de Tuzla, Stolac, Metkovic (Croate) et Valjevo (Serbie), à jouer ensemble sur les scènes de Mostar, Stolac, Sarajevo et Groznjan (Croatie).</p> <p><em>"Ils ont joué pour la première fois ensemble à Sarajevo en juin. Nous avions très peur de la rencontre et une fois de plus la musique les a cimenté ! Ces jeunes, qui ne s’étaient jamais vu, ont joué instantanément ensemble des morceaux appris à des centaines de kms les uns des autres. Jouer sans partition a aussi comme avantage de bouger, de communiquer sur scène, de devoir écouter l’autre. Après le premier concert, ils étaient tous « frères »"</em>, indique Perrette Ourisson, présidente de l’association Ballade.</p> <p><em>ASSOCIATION BALLADE 25, rue Jacob 67200 Strasbourg Tél.+33607943975 Tél.+33683355036 Fax.+33388299170 <a href="http://www.papyrosn.com/">www.papyrosn.com</a></em></p> <p> </p>
<h1>Avoir 20 ans...à Sarajevo</h1> <p> </p> <p><em>samedi 27 août 2011 par <a href="http://www.bhinfo.fr/spip.php?page=auteur&amp;id_auteur=2">BH Info</a> - <a href="http://www.bhinfo.fr/spip.php?page=article&amp;id_article=1973#reponse">1</a></em><em> </em></p> <p><strong><a href="http://www.respectmag.com/2011/08/25/avoir-20-ansa-sarajevo-4756">Respect Mag</a></strong></p> <p>Quinze ans après la fin de la guerre en ex-Yougoslavie, les jeunes Bosniens rêvent d’un avenir apaisé, où les différentes communautés vivraient enfin ensemble. De Sarajevo, la cosmopolite, ils regardent vers l’Europe, mais comptent aussi reconstruire leur pays. Entre optimisme et réalisme</p> <p>En 1995, les accords de Dayton mettent fin à une guerre de trois ans et à un siège tout aussi long, dont Sarajevo sort dévastée. Depuis, le pays est coupé en deux : d’un côté, la Fédération de Bosnie-Herzégovine, de l’autre la République serbe de Bosnie.</p> <p>Les trois communautés – Bosniaques musulmans (48 %), Serbes orthodoxes (38 %) et Croates catholiques (14 %) – n’en sont pour autant pas encore réconciliées. Devenus adultes, les jeunes qui, il y a quinze ans, couraient derrière les chars de l’ONU ont, en héritage, la mémoire des conflits, des méfiances. Parfois des haines.</p> <h3>40 % de chômage</h3> <p>Désormais essentiellement musulmane (1), Sarajevo s’accroche à son histoire cosmopolite pour favoriser la tolérance. Les communautés s’y mélangent plus qu’ailleurs. Serbes, Bosniaques et Croates ont grandi dans les mêmes quartiers, fréquenté les mêmes écoles. Le week-end, ils se retrouvent en boîte de nuit.</p> <p>Pour faire la fête… avec modération : dans une économie accablée par plus de 40 % de chômage, l’heure n’est pas au laisser-aller ! La jeunesse de la capitale mise sur les diplômes pour trouver du travail. Préoccupée par l’instabilité de la situation politique, elle soutient l’intégration européenne qui insuffle un vent d’optimisme. Et veut croire que sa contribution permettra à la Bosnie-Herzégovine de sortir de l’impasse. D’ici dix ou quinze ans…</p> <h3>« Travailler à la modernisation du pays »</h3> <p> </p> <p><strong>Mirza, 24 ans, étudiant en médecine</strong></p> <p>« Il y a deux catégories de jeunes en Bosnie : ceux dont les parents ont transmis une nostalgie de Tito, et ceux qui regardent en avant, tournés vers l’Europe, abreuvés de films américains. » Originaire de Zenica, à 50 km de Sarajevo, Mirza se sent « profondément européen. J’ai étudié en Allemagne et en Autriche, j’espère continuer aux États-Unis… Et suis adepte du couchsurfing (2) ! Les étrangers que j’accueille ont vu Sarajevo à feu et à sang dans les médias ; ils ont envie d’aller sur les lieux historiques et de comprendre ce qui est arrivé. » Mirza se prête au jeu, non pas pour ressasser le passé mais pour « expliquer objectivement, sans accuser personne ».</p> <p>De la capitale, il retient « le snobisme des habitants, qui pensent avoir tout inventé ! » Ses projets ? « Développer le tourisme médical à Sarajevo, en utiliser les bénéfices pour soigner les pauvres. Même si je pars à l’étranger, je reviendrai. C’est en travaillant et en vivant ici qu’on modernisera le pays. »</p> <h3>« J’ai confiance en l’avenir »</h3> <p> </p> <p><strong>Mersiha, 21 ans, apprentie institutrice</strong></p> <p>« Enfant, j’invitais mes amis serbes et croates à la maison lors des jours fériés musulmans. Eux faisaient de même pour leurs fêtes. Mes parentsne m’ont jamais interdit d’être amie avec qui que ce soit. »</p> <p>Fille de Bosniaques de Serbie, elle a toujours vécu à Sarajevo. « Un des rares endroits du pays où les élèves des trois communautés font école commune. J’ai eu la chance d’étudier dans un univers mixte. Même comme prof, je ne supporterais pas d’enseigner dans des classes séparées ! »</p> <p>En plus des cours à la fac, Mersiha travaille sur un projet d’aide aux enfants déscolarisés. « Notamment les Tsiganes, tenus en marge de la société. Pour payer mes études, je bosse aussi dans un restaurant, où je prépare des plats et pâtisseries traditionnels. » Une façon comme une autre de montrer son attachement à sa culture. « J’ai confiance en l’avenir ! La Bosnie offre de nombreuses possibilités ; aux jeunes de savoir les saisir. Je suis sûre que mes enfants seront contents de vivre ici. »</p> <h3>« La seule ville où l’on peut faire ce que l’on veut »</h3> <p> </p> <p><strong>Najra, 20 ans, future psychologue</strong></p> <p>« Sarajevo est la seule ville qui offre vraiment la possibilité de faire ce que l’on veut ! » proclame cette jeune Bosniaque.</p> <p>Pour suivre des études supérieures, elle a quitté Kiseljak, sa ville natale, à 30 km au nord de Sarajevo.</p> <p>« Ici, la vie est agréable quand on est jeune. Il y a des cinémas, des théâtres, des cafés... C’est magnifique ! Je veux devenir psychologue pour rencontrer des gens différents et leur venir en aide. »</p> <p>Dans ce pays où la folie destructrice a pu atteindre des extrêmes, aller vers les autres est une nécessité.</p> <p>« Dur, mais pas impossible ! À cause de la situation économique et politique, beaucoup veulent partir à l’étranger… Je sais que trouver un emploi ne sera pas facile, mais je vais tout faire pour. »</p> <p>Les notes de ses partiels ne sont pas concluantes…</p> <p>« C’est très dur ici, mais rien est impossible », répète-t-elle.</p> <p>.</p> <h3>« Éveiller les consciences des jeunes »</h3> <p><strong>Darko, 30 ans, militant associatif</strong></p> <p> </p> <p>« J’ai découvert le militantisme lors d’une année d’études à Barcelone. Jusque-là, je ne me sentais pas concerné », se souvient ce consultant en informatique, salarié d’une ONG bosnienne. De retour au pays, il s’engage dans une association antimilitariste, « à moitié pour l’adrénaline, à moitié par réelle envie d’agir ! » Puis cofonde le mouvement Dosta ! (« Assez ! »).</p> <p>Objectifs : « Lutter contre l’incompétence et la corruption des politiciens, éveiller les consciences, inciter les jeunes à prendre part à la vie de la cité. Dans un pays comme la Norvège, je comprendrais qu’ils ne s’intéressent pas à la politique, mais en Bosnie, où tout fout le camp, c’est inouï ! »</p> <p>Son souhait : mettre fin à l’ethnicisation du pays, où l’appartenance à l’une des trois communautés conditionne le droit de se présenter aux élections. « Je ne me sens pas membre d’un groupe ethnique et refuse de me définir comme tel », explique ce fils de Croates et petit-fils de Serbe. « J’espère que l’intégration européenne permettra d’avancer. Je ne suis pas spécialement pour, mais c’est la seule solution. »</p> <h3>« Une atmosphère qui te retient »</h3> <p> </p> <p><strong>Dino, 24 ans, serveur</strong></p> <p>« La Bosnie est le meilleur pays du monde. La mentalité y est géniale ! Quand la guerre a commencé, ma mère et moi sommes allés en Croatie. De là, on est montés dans des taxis qui partaient vers des destinations inconnues. On s’est retrouvés en Allemagne ! J’y suis resté six ans. »</p> <p>Aujourd’hui, les touristes qui fréquentent le restaurant du vieux quartier ottoman où il travaille le persuadent des attraits de sa terre natale. « À Sarajevo, il n’y a pas vraiment de haine entre les communautés. On a été ensemble à l’école et à l’université, on se mélange. À Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, les gens sont plus agressifs.</p> <p>Des membres de ma famille disent être Serbes pour ne pas avoir de problèmes. » Son boulot lui rapporte 200 euros par mois. « Mais je peux gagner la moitié de mon salaire en une nuit, grâce aux pourboires. Malgré le marasme économique et politique, les gens restent. L’atmosphère du pays les retient. »</p> <h3>« Les Turcs sont nos frères »</h3> <p> </p> <p><strong>Nirmela, 20 ans, étudiante en littérature et langue anglaise</strong></p> <p>« Je ne porte pas de voile mais je suis pratiquante », prévient la jeune femme. La religion, pour elle, est « une priorité ». « Elle est enseignée dès l’école élémentaire, avec des cours théoriques et pratiques. Des étudiantes turques viennent étudier à Sarajevo car elles n’ont pas le droit de porter le voile dans leurs universités. Les Turcs sont nos frères, on partage les mêmes bases culturelles. »</p> <p>Ce qui n’empêche pas Nirmela de regarder vers l’Ouest. « Je suis plus attirée par les États-Unis que par le Royaume-Uni : je n’aime pas l’accent britannique ! J’espère devenir professeur ou traductrice ».</p> <p>Pour l’heure, elle vend « des objets de déco fabriqués par des enfants handicapés, au profit d’une asso »… Devant un centre commercial ouvert, il y a un an, par des banques saoudiennes, où la vente d’alcool est interdite.</p> <p><em>Par : Thibault Chaffotte, Alexia Eychenne et Fabien Offner</em></p> <p><em><em><br></em><br></em><em><br></em></p>
<p>Les musiciens se sont amusés à réaliser tous ensemble un mini-film où la réalité semble upside-down, où, de trucage en effet vidéo, tout semble réel.</p> <p>Est-ce une illusion ? Peut-on croire ce que l’on voit ? Comment analyser les informations, se faire son idée après avoir étudié tous les points de vue ?</p> <p>Clip réalisé par BalsiKa lors de la tournée de l'été 2011. <a href="http://youtu.be/mbZwxyV-NsI">BalsiKa le train de 7h40 </a>: <a href="http://youtu.be/mbZwxyV-NsI">http://youtu.be/mbZwxyV-NsI</a></p> <p> </p>
<p><a href="http://youtu.be/uj2zKEjUwL4">Présentation vidéo du projet BalsiKa.</a></p> <p>Interview sur : <a href="http://youtu.be/uj2zKEjUwL4">http://youtu.be/uj2zKEjUwL4</a></p> <p> </p>
<p><strong>Il était une fois… </strong><strong><br></strong>Pour une fois une belle histoire ? Pourtant, nous n’avions pas cherché la facilité … <br> Ce projet dès le début est une utopie, mais peut-être faut-il toujours vivre ses rêves ?</p> <p> </p> <p>BalsiKa partage de l'aventure (<a href="http://papyrosn.artsciencefactory.fr/2011/08/20/balsika-orchestre-balkano-alsacien-en-tournee-dans-les-balkans/">lire la suite</a>)</p> <p>Depuis 5 ans, nous (Association Ballade) travaillons avec l’association UG AkUsticum de Tuzla en Bosnie-Herzegovine pour créer un orchestre de jeunes musiciens, BalsiKa, pont musical entre l’Alsace et les Balkans, permettant à des jeunes Bosniens de s’ouvrir sur le monde et de créer des contacts avec d’autres jeunes. Souvent, je pense à l’histoire du Petit Prince et du renard : on a dû doucement les apprivoiser, montrer patte blanche, ils s’étaient sentis si souvent trahis. Ils ont tous mis des années à se livrer, raconter un peu leur passé, leur quotidien, bâtir sur une confiance réciproque.</p> <p> </p> <p><strong>La musique a été un liant extraordinaire.</strong></p> <p>Nos premiers voyages en BiH nous avaient fait réaliser le gouffre qui séparait encore les différentes communautés de Bosnie, les jeunes fréquentant écoles, bistrots, lieux de loisirs différents selon leur religion. (article “<a href="../../projects/hajde-balsika-the-film/blog/avoir-20-ansa-sarajevo">Avoir 20 ans à Sarajevo”)</a></p> <p>Bien sûr, nous avions lu le livre de Barenboïm, regardé le film El Sistema, cependant nous nous en sommes éloignés dans le fait que nous avons choisi comme répertoire les musiques traditionnelles d’Europe, répertoire abordable par des jeunes de niveaux variés, méthode d’apprentissage basée sur l’écoute, la convivialité, la souplesse. Les jeunes apprennent à l’oreille, par cœur, comme des gitans, sans partition et lors des concerts, qui sont toujours des moments de « communion musicale », chacun peut s’immiscer, faire entendre la voix de son instrument, prendre la parole musicalement, improviser. Il n’y a ni premier, ni dernier, tout instrument trouve sa place, tout musicien peut jouer selon son niveau musical.</p> <p> </p> <p>Depuis 3 ans, des échanges se sont faits entre la ville de Tuzla et Strasbourg, près de 70 jeunes, souvent de familles en grande difficulté, n’ayant pour la plupart jamais voyagé en dehors de leur pays, sont venus en vedettes jouer en Alsace ; nous avons emmené dans les Balkans une cinquantaine de jeunes d’ici. Nous avons enregistré ensemble un CD.</p> <p> </p> <p><a href="http://www.youtube.com/watch?v=uj2zKEjUwL4">Le projet</a> a acquis une autre dimension depuis l’an dernier : le recours à des financements européens nous a obligés (quelque chose du domaine de la pudeur nous en avait empêché) à mettre en avant le but « philosophique » des échanges, à trouver des thèmes, organiser des visites, des interventions, des discussions, nous poussant ainsi  à verbaliser, à nous engager. En partant des parallélismes historiques entre nos régions, de l’Europe, cette année nous osons aborder le « point de vue de l’autre » (thème important après le maniement de l’image durant le conflit des Balkans et le fait que chaque communauté transmet aux jeunes sa vision unilatérale de l’histoire récente).</p> <p> </p> <p>Notre intercession permet la rencontre entre communautés. L’an dernier, lors d’une discussion, à la question « quel est l’obstacle principal pour rencontrer l’autre », les Français ont répondu le manque d’envie alors que les Bosniens ont répondu « la peur » de rencontrer l’autre. N.T., 30 ans, avait très peur de retourner à Stolac, lieu où il passait, enfant, ses vacances avec sa grand-mère. Leur maison familiale avait été incendiée par les voisins « croates » un an après la fin de la guerre. Nous lui avions demandé de nous y rejoindre pour un Festival organisé par le Centre Malraux de Sarajevo. Il nous a avoué qu’il n’aurait jamais osé y retourner sans nous. Il y a rencontré des cousins, des gens qui lui ont parlé de sa grand-mère, il a reconnu le petit pont où il pêchait enfant…</p> <p> </p> <p>Ces voyages leur ouvrent les yeux. Un jeune, surpris de nos amitiés outre-Rhin, nous a demandé pourquoi nous allions chez notre « ennemi héréditaire ». En Alsace, nous les avons emmenés jouer avec nos amis musiciens manouches. Ils étaient terrorisés d’aller voir des gitans mais après avoir joué et fait danser  les enfants, discuté avec un guitariste, leur image de ce peuple migrant, en grande difficulté dans leurs pays, a changé. Ça a été très drôle de les voir stupéfaits de réaliser que nos écoles intégraient des enfants dont les appartenances ethniques sautaient aux yeux « Et dire qu’on se dit différents alors qu’il faut parfois éplucher l’origine de notre prénom pour savoir qu’on est d’une autre communauté ! ».</p> <p> </p> <p>Un autre point auquel nous ne nous attendions pas est que nous les avons poussés à <a href="http://www.youtube.com/watch?v=6wqFQ-CNWcE">rejouer leur patrimoine</a> musical. Avant la guerre, les musiques traditionnelles « yougoslaves » étaient énormément diffusées à la radio. Certaines ont été utilisées durant le conflit pour booster le nationalisme dont la très jolie valse Tamo daleko entonnée par les Serbes en marchant sur Srebrenica ou tout le courant « turbo-folk ». D’autres sont des chansons parlant d’une ville, plus spécifiques d’une communauté, d’autres ont pu être des mauvais souvenirs, souvent diffusées à la radio, elles ont pu être entendues lors d’un événement traumatique. Il a fallu vaincre des réticences, choisir précautionneusement le répertoire, les jouer avec eux, faire chanter une Française sur le CD pour qu’on ne puisse identifier son accent plutôt de telle ou telle communauté, pour qu’ils se rendent compte de l’accueil enthousiaste des publics divers des Balkans. Notre répertoire s’est enrichi ainsi de musiques variées des Balkans, aussi bien airs de fanfares, danses que de merveilleux chants d’amour appelés Sevdalinke.</p> <p> </p> <p>Mais surtout ces jeunes restent en contact entre eux par Facebook, partagent leur quotidien, leur jeunesse, échangent des musiques (cette méthode à l’oreille permet de s’envoyer des musiques qu’ils travaillent de part et d’autre pour les jouer ensemble quand ils se rencontrent).</p> <p> </p> <p>Cette année, nous réunissons dans un même orchestre, BalsiKa (contraction de Balkans, Alsace, Musika) de jeunes musiciens d’Alsace, de Tuzla et Stolac en Bosnie-Herzegovine, Metkovic en Croatie et Valjevo en Serbie.</p> <p> </p> <p>Ils ont entre 13 et 22 ans. Ils ont joué pour la première fois ensemble à Sarajevo en <a href="http://www.youtube.com/watch?v=PLx1gVYcNzA&amp;NR=1">juin</a>. Nous avions très peur de la rencontre et une fois de plus la musique les a cimenté ! Ces jeunes, qui ne s’étaient jamais vu, ont joué instantanément ensemble des morceaux appris à des centaines de kms les uns des autres. Jouer sans partition a aussi comme avantage de bouger, de communiquer sur scène, de devoir écouter l’autre. Après le premier concert, ils étaient tous « frères ».</p> <p> </p> <p>Ils ont été 28 ensembles sur scène cet été à Mostar, Stolac, lors du Festival du film de Sarajevo et dans le village de Groznjan en Croatie.</p> <p> </p> <p><strong>BalsiKa 3</strong></p> <p><strong>Il était une fois…</strong></p> <p>Pour une fois une belle histoire d’été ? Pourtant, nous n’avions pas cherché la facilité …</p> <p>Ce projet dès le début est une utopie, mais peut-être faut-il toujours vivre ses rêves ? Je pense à Francis  Bueb et à ses propos aux jeunes « L’appel de De Gaulle vous prouve qu’une voix, seule, qui s’élève contre tous peut changer le cours du monde et lutter contre la barbarie ».</p> <p> </p> <p>Nous, c’est une petite association, Ballade, une grappe de jeunes musiciens jouant à l’oreille, comme les gitans, des « petites musiques » glanées sur les routes d’Europe, de Strasbourg à Sarajevo, sous la houlette de Jean-Claude Chojcan. Mais rien ne serait arrivé sans la rencontre avec Nedim Tinjic de Tuzla (Bosnie-Herzegovine), l’enthousiasme, la force de la jeunesse, leur soif de voyages, de rencontres.</p> <p> </p> <p>En créant l’orchestre BalsiKa en 2009, nous désirions réunir de jeunes musiciens des diverses communautés des Balkans, vivant encore si séparés dans un climat de rancoeurs, nous rappelant l’Alsace des années 50. Terres au passé arlequin, meurtries par les aléas de l’histoire mais riches d’une culture multiple.</p> <p> </p> <p>Pour travailler avec des jeunes de Tuzla et Stolac, on a dû doucement les apprivoiser, montrer patte blanche, ils s’étaient sentis si souvent trahis. Ils ont tous mis des années à se livrer, raconter un peu leur passé, leur quotidien, bâtir sur une confiance réciproque. On s’est appris mutuellement, ils nous ont initié aux chants d’amour de Sarajevo, on leur a appris la vie un peu plus rose. Voyages, concerts, CD, on aurait pu en rester là mais le programme européen Jeunesse en action nous a incité à mettre les bouchées doubles, réunir 4 pays, pour « coller » à leur programme. Ne pas juste les faire jouer mais aussi réfléchir, discuter.</p> <p> </p> <p>Et tout à coup, avant la rencontre, la peur au ventre : et si on était allés trop loin, trop vite ? Avec des jeunes de 13 à 18 ans venant d’Alsace, de Bosnie-Herzégovine, Serbie et Croatie, avec comme lien des musiques traditionnelles, souvent confondues dans les Balkans avec leur dérive du Turbo Folk (avec ses implications dans la politique nationaliste et le milieu du show-business peu scrupuleux des messages de haine et d’incitation à drogue, alcool, sexe), faire un travail sur le point de vue de l’autre (que les politiciens de ces pays n’arrivent pas à envisager), sur l’illusion donnée par une information visuelle (souvent manipulée durant le conflit des Balkans), avec la barrière complexe d’une langue historiquement commune à 3 des groupes mais dont les différences sont actuellement outrées, “nationalisées”, et tout ça dans les Balkans avec des difficultés à organiser les transports , le logement, la nourriture pour un groupe de 34 ! Jusqu’au dernier moment, les participants ont changé, un ne pouvait plus, un autre prenait sa place. De façon quasi miraculeuse, ils sont venus, les 4 groupes, tous : le nombre était celui prévu, la composition à peine différente.</p> <p> </p> <p>Joyeuse troupe hétéroclite, se dévisageant un peu gênés lors de la rencontre. Des jeunes, comme tous les jeunes, qui auraient pu passer leur été à se reposer, s’abrutir en buvant des bières, se saouler de jeux vidéo. La musique. Ils jouent et ce n’est plus les mêmes jeunes. C’est des musiciens. D’abord, ils friment un peu, chacun ajuste son instrument, joue son petit air d’excellence, échauffe ses doigts, humidifie son anche … à toute vitesse, c’est la<a href="http://www.youtube.com/watch?v=5wYbignsJqw">cacophonie.</a> Le signal de Nedim ou Jean-Claude et dans la nuit s’élève un chant, comme un mélange subtil de parfums monte d’une cocotte frémissante, chatouille les oreilles, déverse son alchimie, pour parler de ces terres, de chevauchées magiques, de la neige qui tombe, de tourbillons de danses, de la jolie petite tsigane et des sources chaudes de Niš. Ce ne sont plus des jeunes venus de 4 pays, parlant des langues différentes, élevés dans des rancoeurs et des peurs, c’est un orchestre, une chanteuse bosniaque et une Serbe à l’unisson, une famille, qui se donnent la répartie, se séduisent musicalement, créent ensemble. Dans la nuit, j’entends leurs rires, la voix de petit oiseau de Nives, le rire incroyable d’Emir. <a href="http://fr.myspace.com/video/447377203/balsika-3-juillet-2011/108083157">Je les vois réunis</a> en rang d’oignons au bord de la Neretva, sous le pont de Mostar. Dévorant des bureks à Baščarčija. Dans les rues animées de  Sarajevo pendant le Festival du film. Les rues mystérieuses et bruissantes de Groznjan. Sur la plage de Gradac, les filles essayant de bronzer, les garçons n’arrêtant de les taquiner que pour se lancer dans la mer.</p> <p> </p> <p>Un Babel de langues. La musique. Certains n’arrêtent pas, comme Emir et <a href="http://fr.myspace.com/video/447377203/anel-et-vedo/107717804">Vedo</a> à la clarinette et l’accordéon,<a href="http://www.youtube.com/watch?v=_J5w12dlAzM&amp;NR=1">Tarik</a> et Luka réputés dormir avec leur guitare, mais ça ne gêne pas, la vie se déroule sur fond sonore, ma foi très gai. Au fur et à mesure, les concerts sont de plus en plus déjantés, tous rient sur scène, chantent à tue-tête, se charment (musicalement), inventent une petite variante, délirent dans une impro … Le public chante, danse : « leur musique ». BalsiKa, ambassadeur de la multiculturalité. Strasbourg, Stolac, Metkovic, Tuzla, Valjevo. Ensemble. À Berkovici, Mostar, Stolac, Sarajevo, Gradac, Groznjan.</p> <p> </p> <p>Est-ce une illusion ? Peut-on croire ce que l’on voit ? Comment analyser les informations, se faire son idée après avoir étudié tous les points de vue ?</p> <p> </p> <p>Les jeunes se sont amusés à réaliser tous ensemble  un <a href="http://www.youtube.com/watch?v=mbZwxyV-NsI">mini-film</a> où la réalité semble upside-down, où, de trucage en effet vidéo, tout semble réel.</p> <p> </p> <p>Mais ce miracle de BalsiKa est-il une illusion ? Ou est-ce ça la vie, telle qu’elle pourrait être partout, toujours, avec des jeunes qui ont un but, qui créent, qui sont curieux de se rencontrer, riches d’ailleurs, riches aussi des beaux yeux bleus de Tjana remplis de larmes, des sanglots de la petite Selma lors du départ. Se séparer. Mais se retrouver sur facebook, continuer à partager, monter des plans pour l’an prochain, inviter d’autres jeunes, d’autres pays.</p> <p> </p> <p>« This project is an amazing experience because it allowed me to do something worth it and useful during my holidays »</p> <p> </p> <p>« BalsiKa is important for me because I met people and it changes something deep in me »</p> <p> </p> <p>« This summer is important for all of us and for the future. BalsiKa is opening eyes and ears »</p> <p> </p> <p>« I met a lot of good friends and some are my best friends now »</p> <p> </p> <p>« I met my best friend and it changes my life completely »</p> <p> </p> <p>« BalsiKa connecting people . BalsiKa changed my point of view towards other countries and people »</p> <p> </p> <p>« I’m happy to be here »</p> <p> </p> <p>« Balsika has already changed my point of view, I have realised that people accept each other, no matter where they are from. We do love each other »</p> <p> </p> <p>« It changed my opinion about people I don’t know, my understanding »</p> <p> </p> <p>Notre projet est de réaliser un film moyen métrage montrant cet orchestre: « BalsiKa », ces jeunes musiciens venus d’Alsace et des différentes communautés des Balkans qui jouent à l’unisson des  musiques de vie des Balkans et de toute l’Europe, ces jeunes qui s’engagent contre les préjugés et les discriminations.</p> <p> </p> <p>Notre cinéaste professionnel, Adnan HATIC, les a suivis durant 2 ans sillonnant les routes de France et des Balkans et jouant ensemble sur scène. Les voyages sont financés par nos concerts pendant l’année, le programme européen Jeunesse en Action, la DRAC Alsace, la Région Alsace, l’Ambassade de France en Bosnie-Herzegovine, le Centre Malraux de Sarajevo, les Villes de Strasbourg et  Tuzla (BiH). Ce film, « Hajde BalsiKa » est tourné à 70 %, prévu d’être terminé, tourné, monté + avant-première pour fin 2012.</p> <p> </p> <p><strong>Soutenez-Nous !</strong> http://www.kisskissbankbank.com/projects/hajde-balsika-the-film</p> <p>Perrette OURISSON</p> <p>Association Ballade – 25 rue Jacob-67200 Strasbourg</p> <p>Tél port : + 33 6 07 94 39 75 -www.papyrosn.com</p> <p><strong><br></strong></p>