À époque folle, projet fou.

Pour une raison trouble il m'a semblé que la meilleure façon de parler de maintenant était de le faire en compagnie d'un cheval, un vrai cheval, tout seul avec moi sur scène, dans un projet que je mets en place cette année.

Pour le faire parler, inventer sa pensée, son regard sur notre espèce, des chansons aussi.

Pour questionner notre rapport aux animaux, qu'on déteste en aimant, qu’on aime en détestant.

Pour questionner notre rapport à l'autre, en général, avec qui l'on fait de même.

Pour revenir à une relation plus primitive, peut-être plus essentielle à l'autre.

Pour découvrir un autre monde, passer trois mois à répéter chez lui, dans un manège, avec Judith Zagury, une dresseuse qui refuse qu'on l’appelle comme ça; du coup comme on n’a pas encore trouvé le bon terme, on l’appelle la dresseuse qui n’en est pas une.

Pour travailler avec une équipe plus grande, et une nouvelle fois avec Yuval Rozman, AlterMachine, dans des théâtres qui aiment les artistes et les animaux.

Pour s'autoriser à écrire de la poésie.

Pour ramener du féerique, du conte, du rêve. Du cauchemar aussi.

De l’utopie peut-être un peu, qui sait?

Donc tu vois, c’est du taf.

Déjà, il faut qu’on se rencontre avec un cheval en particulier, qu’on ait une relation qui donne envie de travailler ensemble. C’est ce qui s’est passé avec Corazon, qui est un cheval très doux, très stable, très joueur et très sensible.

Ensuite il faut qu’on apprenne à se comprendre, Judith m’a appris des codes pour communiquer avec lui, et ça a été long, aussi parce que la dernière fois que j’ai fait de l’équitation j’avais 5 ans et je me suis fait mordre la tête.

En même temps, il faut écrire le texte, il y a des poèmes, des chansons, des dialogues avec le cheval qui viennent de choses intimes, de voyage, de cette déroutante expérience d’être une femme aujourd’hui.

Et puis il faut réunir une équipe, parler beaucoup ensemble, parce que c’est rare de mettre un cheval seul sur scène avec un humain donc il y a plein de questions inconnues à régler, il faut bien réfléchir.

Il faut penser la scénographie, c’est-à-dire le décor, c’est Philippe Quesne qui s‘en charge. Un décor qui nous emmène dans l’univers du conte.

Et après il faut répéter avec l’équipe et Corazon et voir ce qu’il est possible de faire avec la pièce qu’on a écrite, ou s’il faut changer, pour s’adapter à lui.

En fait il faut tout le temps beaucoup s’adapter à l’animal, et c’est ça aussi qui est beau.

Changer le rêve pour qu’il devienne réel.

Alors voilà, on a déjà réussi à financer un certain nombre de semaines de répets, il nous en manque encore deux pour m’enlever la boule au ventre, et par exemple trouver comment on fait parler le cheval, si on le double, avec quelle voix, ou lui apprendre à parler tout seul au micro.

S'entraîner à ce que le cheval m’accepte entre ses jambes, et réciproquement, et améliorer aussi notre niveau de foot.
Tu voudrais pas nous aider ? Promis c’est du sérieux !

Laetitia Dosch

L'ÉQUIPE DE CRÉATION

Laetitia Dosch est comédienne, metteur en scène et dramaturge franco-suisse.

Formée au cours Florent et à l'école de la Manufacture de Lausanne où elle rencontre Marco Berrettini et La Ribot, avec qui elle travaillera sur plusieurs pièces, participant à l’écriture. Au théâtre, elle joue aux côtés d’Eric Ruf et de Mélanie Leray, mais sa carrière se met vite à frayer avec les hurluberlus du théâtre et de la danse expérimentale, comme Yves-Noël Genod, la 2b company et les Chiens de Navarre. Elle travaille cette saison avec Katie Mitchell pour son adaptation de La Maladie de la mort de Marguerite Duras créé au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Parallèlement, elle développe son propre travail. Elle crée Laëtitia fait péter… puis Klein avec Patrick Laffont à la ménagerie de verre à Paris dans le cadre du festival Etrange Cargo 2014. En 2015, elle crée avec la collaboration de Yuval Rozman Un Album, inspiré par l’humoriste suisse Zouc au Théâtre de l’Arsenic. En 2016, à l’invitation du Festival d’Avignon et de la SACD, elle crée avec Jonathan Capdevielle Les Corvidés.

Au cinéma, elle rencontre Justine Triet, avec qui elle tourne et participe à l’élaboration de ses scénarios, que ce soit dans Vilaine Fille Mauvais Garçon, puis en interprétant le rôle principal de son premier long métrage, La Bataille de Solferino (2013). Elle tourne avec Christophe Honoré, Catherine Corsini, Maïwenn, Guillaume Senez, et récemment avec Antony Cordier (Gaspard va au mariage), Léonor Séraille (Jeune femme qui reçoit la Caméra d’or au Festival de Cannes 2017), Whitney Horn, Gabriel Abrantes.

Laetitia Dosch écrit souvent des articles pour les Cahiers du Cinéma.

Corazon : le cheval

C'est un pur race espagnol né dans le Jura qui a eu une vie plutôt sympa en plein air, jusqu'au jour où son éleveuse est tombée enceinte et a liquidé tous ses chevaux. Judith a été alors appelée pour savoir si elle ne souhaiterait pas récupérer certain de ses chevaux et c'est comme ça que qu'il a débarqué à Shanju. Il a été très mal castré et a failli mourir à ce moment-là et puis l'équipe de Shanju l'a soigné pendant 6 mois. C'est un cheval qui est bien dans sa tête, très gourmand et qui a fait pas mal de spectacles. Dans sa vie, il a aussi travaillé en hippothérapie et s'est occupé d'enfants et jeunes ayant des problèmes.

Yuval Rozman : co-mise en scène et aide à l’écriture

Après des études au Conservatoire National d’Art Dramatique de Tel-Aviv et à New-York, Yuval Rozman, crée et développe ses propres travaux, présentés en France, en République Tchèque, en Suisse et en Israël. Il collabore avec des chorégraphes, réalisateurs et plasticiens internationaux. Au cinéma il a travaillé avec des réalisateurs comme Lorraine Lévy, Eytan Fox, Amir Manor, Danny Zur, Ariel Templer. En tant qu’auteur, il écrit Cabaret Voltaire (2010), Tunnel Boring Machine (créé en 2017) et a co-écrit Un Album avec Laetitia Dosch (2015).

Judith Zagury : coach cheval (ça lui plait mieux comme ça)

Après avoir suivi les cours de l'école de théâtre Diggelmann, elle se forme notamment lors de stages professionnels organisés par le Théâtre Vidy-Lausanne, auprès de metteurs en scène tels que Joël Jouanneau ou André Engel. Elle travaille également avec plusieurs grands noms du théâtre ou de l'écran (Roland Amstutz, Gérard Desarthe, André Wilms, Emmanuelle Béart, Luc Bondy, Robert Enrico). En tant que cavalière, elle se forme en art équestre auprès de Michel Henriquet, ainsi qu’en éthologie équine au Haras national suisse et à l’université de Rennes. En 2014, elle obtient son Certificate of advanced studies (CAS) en Dramaturgie et performance du texte à l’Université de Lausanne. Son sujet de mémoire est alors en lien avec l’éthique animale, et elle dirige actuellement un travail de recherche sous forme d’atelier théâtral sur le rapport que l’homme entretient avec l’animal.

En 2002, elle fonde avec Shanti Breikers l'Ecole-Atelier Shanju, baptisée ainsi en écho à leurs deux prénoms. Co-directeurs de l'école, ils se consacrent également à l'enseignement et à la mise en scène.

Et aussi:

Philippe Quesne à la scénographie, David Perez à la création lumière, Jérémy Conne à la création son, Hervé Pons qui collabore à la dramaturgie, Barbara Carlotti et Vincent Thomasset qui ont été des collaborateurs plus ponctuels, Lisa Como qui nous assistera dans les mois à venir, David Da Cruz qui est le régisseur général de la création, Laure Chapel qui administre Viande hachée des Grisons, la compagnie suisse de Laetitia Dosch, Camille Hakim Hashemi, Solène Livran et Elisabeth Le Coënt qui s’occupent de la production, de la diffusion, de la presse et de l’administration de la création de HATE, et de Viande hachée du Caire, la compagnie française de Laetitia Dosch.

OÙ POURREZ-VOUS VOIR LE SPECTACLE ?

En juin 2018 au Théâtre de Vidy à Lausanne et au festival Le Printemps des comédiens à Montpellier.

La saison prochaine à Genève, Nanterre (région parisienne), Rennes, Marseille, Lille, Annecy, Angers, La Chaux-de-Fonds, Toulouse, dans la région de Montbéliard, Béziers...

UN PEU DE PRESSE SUR LAETITIA DOSCH ET UN ALBUM, SA DERNIÈRE CRÉATION

TMC - Quotidien présenté par Yann Barthès (FR) / Europe 1 - La Matinale présentée par Patrick Cohen (FR) / France Inter - Popopop présentée par Antoine de Caunes / Libération - le portrait de la 4e de couverture (FR) / Le Figaro (FR) / Les Inrocks (FR) / Elle (FR) / Le Temps (CH) / 24 Heures (CH)

NOTRE BUDGET

La création de HATE est financée en très grande partie par des théâtres, des organismes publics, des sociétés d’auteurs et des fondations françaises et suisses. Ces partenaires nous soutiennent à hauteur de leurs possibilités et nous les en remercions grandement !

Notre budget à hauteur de 240 000€ (282 000 CHF) est aujourd’hui réuni à 91%. Nous attendons encore des réponses de la part de théâtres et de fondations à hauteur de 4% et comptons sur votre générosité et votre motivation pour les 12 000 derniers euros (14 108 CHF) !

Pour être tout à fait transparents avec vous, voici quelques chiffres sur le budget de cette création :

- les salaires de l’équipe humaine et équestre représentent 73% du budget total

- les espaces de répétitions, le décor, les costumes, les accessoires, les éléments techniques dont nous avons besoin représentent 15 % du budget total

- les frais divers d’administration, d’assurance, de communication, de location de logement, de transports et de repas pour l’équipe représentent les 12% restants

HATE - création d'un duo de Laetitia Dosch avec un cheval

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