Ils ne meritent pas tes larmes, une pièce de théâtre à Avignon !
Tout est parti d'une photo. Elizabeth Eckford prise au piège d'une foule haineuse le 4 septembre 1957. Ce jour-là, pour la première fois de l'histoire, des élèves noirs sont inscrits à Central High School, le grand lycée public de Little Rock, la capitale de l'Arkansas. Et cela va mal, très mal, se passer pour les neuf élèves. Le début d'une année scolaire faite de haine et de courage. J'ai raconté cette histoire dans un livre, Little Rock 1957. Puis, à force de faire des conférences sur cette histoire, j'ai eu envie d'en faire un spectacle. Parce que cette histoire me tient tant à coeur, parce qu'elle vit autrement sur scène. D'abord, une lecture en musique. Et puis c'est devenu une "vraie" pièce de théâtre, avec un metteur en scène, un décor, des costumes et des lumières. J'y incarne de nombreux personnages, accompagné d'un formidable musicien, Xavier Bussy, qui joue des morceaux inédits et puissants. Nous avons travaillé, beaucoup travaillé, tout l'été dernier sur la scène du théâtre François Ponsard de Vienne, dans l'Isère. Nous avons présenté ce spectacle, et je crois qu'il a plu. Nous voulons aller plus loin. Les temps sont durs pour le spectacle vivant. Les budgets des villes s'effondrent, tout le monde est frileux. Alors qu'aujourd'hui, face aux passions tristes, nous avons plus que jamais besoin de culture, pour nous protéger et pour nous réunir. C'est aussi pour cela que l'histoire des Neuf de Little Rock est aussi importante pour moi. Aujourd'hui, j'ai besoin de vous pour l'amener à Avignon et au-delà.
Cette collecte permettra d'assurer la meilleure représentation possible de cette pièce à Avignon et la rémunération de tous ceux qui y travaillent avec passion. Elle permettra aussi de poursuivre son histoire au-delà d'Avignon, au-delà même de l'océan. Monter cette pièce avec des élèves du lycée de Little Rock, dans cette Amérique où ce passé ne passe pas. Et faire venir en France Elizabeth Eckford, la jeune fille de la photo, pour l'écouter nous inspirer par la profondeur de son message nourri du traumatisme du 4 septembre 1957. Ensemble, pour raconter une histoire, et en tirer les leçons.