J'ai épousé un tueur de femmes

<p>Bonjour à toutes,</p> <p><strong>C'est avec une immense émotion que je m'adresse a vous ce jour, et un mal au cœur de ne pouvoir mener seule mon projet d'écriture.</strong></p> <p>Mais, je n’ai pu me résoudre à demander à Marie de travailler gratuitement. Je sais que cette ré-écriture lui prend beaucoup de temps et d’attention. Et, malheureusement, étant dans une situation tellement précaire actuellement, <strong>je ne peux sincèrement mener ce projet sans mes sœurs.</strong></p> <p>Je suis très reconnaissante envers le club Agora qui le prend à cœur également et qui m'aide dans ces temps difficiles. Sachant que je vis encore au secret, ayant été menacée par un membre de la famille du terrible individu qui a traversé ma vie.</p> <p>Dans cette bataille j'ai tout perdu, maison, voiture, effets personnels, mon chien, et le pire de tout, mon travail. Des heures, des jours, des années ont été nécessaire pour me remettre debout, il m'a tuée, mais je suis encore DEBOUT !!!!</p> <p>C'est pour cela que je tiens tellement a ce que mon témoignage soit publié. Je ne suis pas encore sortie du cercle judiciaire, je me bats pour avoir le statut de victime, je n'ai pas été entendue par une cour d'assises (l’individu est décédé avant le procès) et je dois crier ma vérité, la maltraitance de ces individus et des institutions.</p> <p>Pour que d'autres femmes puissent bénéficier éventuellement de prises en charge adaptée, car ce que j'ai vécu et ce que je vis encore est intolérable.</p> <p>Bien sûr je ne parle pas de Solidarité femmes sans laquelle, je n'aurais jamais pu affronter tous ces obstacles. Je leur dois d'être digne et d'avancer.</p> <p><strong>À ce jour 64 femmes sont décédés sous les coups de leur conjoints ou ex-conjoint depuis le 1er janvier 2019…</strong> Le gouvernement ne répond pas à nos appels.</p> <p>Je continuerai jusqu'au bout de mes forces à témoigner, de toutes les façons possibles, pour essayer - et cela peut paraitre prétentieux - mais je me le dois, en tant que survivante, pour que les lignes bougent et que ces actes ne restent pas dans les faits divers, voir banalisés.</p> <p>Que des formations soient donnés dans les gendarmeries, les commissariats, les hôpitaux… pour que l'on écoute une victime qui vient déposer plainte  et que l'on ne la jette pas dehors, comme cela m’est arrivé.</p> <p>Et dans l’idéal, dans les écoles, car c'est bien une histoire d'éducation. <strong>Un homme n’humilie pas son épouse, ne lui tape pas dessus et ne lui impose pas ses choix et idées. </strong>Hélas, nous en sommes encore loin.</p> <p>J'essaie de trouver la force pour les autres, cette force qui m'a tant manqué pour moi pendant tant d’années, <strong>cette force me fait renaitre aujourd’hui, me donne une bouffée d’oxygène quand la vie n'était qu'une mort lente.</strong></p> <p>J’espère pouvoir vous remercier, grâce à ce livre, en vous rencontrant si mon projet abouti, grâce à vous toutes.</p> <p>Je vous embrasse.</p> <p><strong>Florence</strong></p>