JE EST UNE AUTRE

Aidez-nous à éditer le livre photographique " Je est une autre ", de William Guilmain

Visuel du projet JE EST UNE AUTRE
Réussi
76
Contributions
18/03/2022
Date de fin
3 754 €
Sur 1 950 €
193 %

JE EST UNE AUTRE

Corridor Eléphant propose une collection de livres papier en édition limitée, numérotée et signée. Ces livres sont disponibles dans sa librairie en ligne. La maquette, l’impression et le choix du papier sont réfléchis avec le photographe afin que l’ouvrage corresponde avec le plus de justesse possible à son travail. Le livre de William Guilmain sera imprimé sur un papier semi-mat 170 g. Édition limitée, numérotée, signée par le photographe et certifiée par un cachet à froid. Format 21x15 cm (format cahier). 80 pages. 47 photographies. La photographie de William Guilmain entrouvre les portes d’univers où le vivant est un bruissement, un souffle, une ombre, un bougé, un flou qui ne cherche pas la netteté.  L’émotion ne se définit pas, elle se ressent, ouvre à une autre lecture. Les associations deviennent multiples, les possibles infinis. Si la photographie est une écriture de lumière, il est ici question de poésie. L'INTERVIEW DE WILLIAM GUILMAIN Qu’est-ce qui vous pousse à photographier ? Si j’étais cabot, je répondrais : ce qui ne m’empêche pas de le faire. J’inscris la photographie dans une nécessité plus large, qui est celle de créer. Mon besoin de création et d’expression s’est d’abord manifesté clairement au travers de l’écriture et plus particulièrement la poésie lors de mon adolescence. À l’âge d’environ vingt ans, j’ai découvert la photographie, et progressivement j’ai remarqué que j’écrivais de moins en moins. Il me semble que les images sont plus puissantes que les mots pour dire l’indicible… Je crois aussi que je suis très pudique quant à mes émotions et que je me sens un peu moins mis à nu au travers d’images où j’aime à brouiller les pistes. Comme le disait Elliott Erwitt : « Tout l’intérêt de la photographie est que l’on n’a pas à expliquer les choses avec des mots ». Quoi qu’il en soit, créer est pour moi une nécessité absolue. C’est aussi indispensable que respirer. Je me questionne sur cette nécessité. Est-elle universelle à chaque être humain ? Au regard des peintures rupestres des hommes préhistoriques, j’ai tendance à le croire et à voir à présent dans l’art une manifestation inhérente au fonctionnement d’un encéphale d’Homo sapiens. Une singularité de son espèce. Que souhaitez-vous mettre en avant dans votre travail ? Ma photographie est polymorphe. Mes sujets d’étude varient au gré de mes lectures, rencontres, découvertes. De prime abord, aucune de mes séries ne se ressemble sur le fond comme sur la forme. J’ai abordé différents sujets, comme le harcèlement de rue (série Urban Women), le deuil de l’enfance (série No kids around), la jouissance du sentiment d’appartenance au cosmos (série Cosmos), la résilience (série Les Rebords du monde), le rapport évolutif entre le corps féminin et le monde végétal (série De sève et de sang), la mythologie (série Eurydice), sous des formats différents (couleur, noir et blanc, digital, argentique). Et pourtant, au travers de toutes ces séries, il me semble que des motifs reviennent régulièrement comme le besoin de poésie, de mise en exergue de la fragilité et du caractère éphémère de chaque chose, de la féminité. Il me semble que mon travail questionne la notion d’apparition et de disparition, du rêve et du réel, de la joie absolue du moment présent et de la crainte immédiate de sa résorption. J’espère proposer un art sincère qui touche au cœur en nous remettant au centre de notre humanité et à notre place dans le cosmos. Concernant le livre que je propose ici, c’est une invitation au rêve et une ode à la féminité. Les frontières des choses et des êtres deviennent floues. Le monde se désincarne et se réincarne en une danse incessante. Le temps se suspend, s’accélère. Le fil de la vie s’accroche aux branches, la jeunesse se rembobine, la maturité se présente, le temps n’a plus d’importance. Les regrets deviennent acceptables. Pourquoi le choix d’un monde rendu onirique ? Est-ce vraiment un choix ? N’est-ce pas plutôt une nécessité ? Dans son ouvrage Éloge de la fuite, le neurobiologiste Henri Laborit défend la thèse que la biologie de notre système nerveux et l’impossibilité d’échapper à toute forme de soumission sociale conduisent inévitablement les individus au développement de maladies psychosomatiques et à des formes de dépression. La seule façon d’échapper à cette condition réside dans la fuite et notamment celle des mondes intérieurs au travers de l’art. J’aurais tendance à partager cette analyse. À cet égard, je n’ai pas eu le sentiment d’avoir choisi de rendre le monde onirique, il m’a semblé qu’il était nécessaire qu’il le devienne. Un critique d’art a écrit sur mon travail que je m’étais créé un paradis de poche. J’aime quand l’art m’éloigne du monde pour mieux me donner l’envie d’y retourner. L’onirisme nous permet de mieux voir le monde. Cette série est un onguent et un révélateur. Quelle est la part d’inconnu dans votre travail ? Jouez-vous avec cet aspect ? La part que je réserve à l’inconnu dans mon travail est croissante. J’ai commencé mes premières séries au travers de mises en scène dont je voulais contrôler le moindre aspect. Tout dans le cadrage devait être choisi et signifiant. Puis, progressivement, j’ai intégré des événements inattendus ou aléatoires comme un souffle de vent ou le passage d’une tierce personne, puis finalement ma propre personne et ses émotions versatiles. Le retour à la photographie argentique et notamment l’emploi de « toy camera » a marqué un tournant majeur de mon approche. Je suis beaucoup plus dans le lâcher-prise et ouvert aux belles erreurs qui peuvent survenir. Ce retour à une photo plus expérimentale a ouvert le champ des possibles vers des découvertes esthétiques que je n’aurais sans doute pas faites en tout numérique. Je repense souvent à la façon dont Fleming a découvert la pénicilline. Il la découvrit à la suite d’une négligence de sa part en laissant traîner des boîtes de culture de bactéries. Des champignons contaminèrent alors ses cultures. La plupart des personnes auraient mis à la poubelle ces boîtes souillées, mais lui prit le temps d’observer... J’aime jouer entre le mélange de technicité et de maîtrise et l’incertitude du rendu d’une superposition ou d’une pose longue. C’est tenter le dérapage contrôlé. Mais que l’on ne s’y méprenne pas, car comme le disait Pasteur : « le hasard ne favorise que les esprits préparés ». La série que je propose dans cet ouvrage est sans doute la plus audacieuse que j’ai réalisée jusque-là, car elle mélange des photographies couleur et noir et blanc réalisées à l’aide d’une multitude de procédés argentiques créatifs. Je me suis senti très libre dans sa production et mes sources d’inspiration furent multiples (peinture, calligraphie, gravure). Quel regard portez-vous sur le réel ? C’est une question cocasse que vous me posez, car vous risquez une conversation animée entre mon moi scientifique et mon moi artiste ! C’est un débat que j’ai souvent lors d’expositions avec des visiteurs qui me demandent si les couleurs des photos sont réelles, s’il y a un montage, des retouches… J’aime à leur demander de m’expliciter ce qui est réel à leurs yeux… En général, je conclus avec eux que le réel, en tant que matière constituée d’atomes, est intangible, mais que la perception de ce réel est extrêmement variable d’un individu à l’autre, d’une espèce à l’autre… Au-delà de cette apparente anecdote, j’ai consacré une partie de ma vie à comprendre et disséquer le réel, et je reste convaincu que la méthode scientifique est la seule façon, pour le moment, de l’appréhender ou du moins s’en rapprocher asymptotiquement. Pourtant, je vis dans le doute et le réel me fascine et me questionne autant qu’il m’accable ! Je ressens donc le fort besoin de le déconstruire et d’en créer un autre, fait sur mesure, pour supporter « l’insupportable légèreté de l’être ». Mais cet imaginaire, cette poésie ne seraient-ils pas les meilleures voies pour appréhender le réel si, comme l’écrit le poète Novalis, « la poésie est le réel véritablement absolu » ? Force est pour moi de constater que l’imaginaire anticipe souvent les futures découvertes scientifiques ! S’il est impossible de saisir la totalité de la complexité du réel, cette quête inachevable fait de l’homme un Sisyphe sublime ! Je suis définitivement un tragique.

À quoi servira la collecte

CORRIDOR ÉLÉPHANT est une structure associative qui met son savoir-faire et son expertise au service des artistes et des lecteurs. Association loi 1901 sans subventions et autogérée, nous réalisons des ouvrages voulus et désirés par tous. Il n'y a pas de salariés au sein de CORRIDOR ÉLÉPHANT, la plus grande partie du travail est faite de façon bénévole. Les sommes récoltées nous permettent de couvrir les frais de maquette, d’impression, de communication, d’envoi des livres et de fonctionnement de la structure. Les dons supplémentaires permettent d'imprimer des ouvrages au delà du nombre de livres préachetés, la moitié des impressions est donnée à l'auteur et l'autre est disponible dans la librairie en ligne. Notre volonté est de faire découvrir les talents d’aujourd’hui et de demain souvent boudés par l’édition "classique" parce que perçus comme "trop jeunes" ou "non vendeurs".Depuis sa création en 2012, plus de 1300 artistes provenant du monde entier ont été exposés (www.corridorelephant.com ), plus d'une cinquantaine d'entre eux ont été publié en édition papier.

Contreparties

Contrepartie star

Le livre et deux photos ! Merci !

50 €

  • 13 contributions
Le livre signé et numéroté + 2 tirages RC lustrés extraits du livre (Lot 20 euros + photographie jointe 13 x 13 cm) + Votre nom sur la page de remerciements du livre. La dotation inclut les frais d'envoi en France.. La dotation inclut les frais d'envoi en France.

Livraison estimée : avril 2022

Merci pour votre soutien :-) Le livre grandit !

5 €

  • 2 contributions
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Une photo ! Et le livre grandit. Merci !

20 €

  • 2 contributions
Une photographie en 13 x 13 cm extraite du livre + Votre nom sur la page de remerciements du livre. La dotation inclut les frais d’envoi en France.

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Le livre numéroté et signé juste pour vous ! Merci !

37 €

  • 41 contributions
Le livre signé et numéroté + Votre nom sur la page de remerciements du livre. La dotation inclut les frais d'envoi en France.

Livraison estimée : avril 2022

Le livre et une photo 18 X 18 cm. Merci !

85 €

Le livre signé et numéroté + 1 photographie 18 x 18 cm + Votre nom sur la page de remerciements du livre. La dotation inclut les frais d’envoi en France.

Livraison estimée : avril 2022

Le livre et une photographie Fine Art signée et numérotée

150 €

Le livre signé et numéroté et un tirage Fine Art signé et numéroté par le photographe ( 20 x 20 cm ) + Votre nom sur la page de remerciements du livre. La dotation inclut les frais d'envoi en France.

Livraison estimée : avril 2022

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