Le Barbier (farce mécréante) est le premier spectacle de la compagnie "L'Amicale des Misanthropes" écrit et mis en scène par Thomas Tessier, avec des costumes d'Ines Plançon et joué par Claire Pétrouchine, Olivier Ranger, et Christophe Rosso , qui eux n'en sont pas à leurs premières bêtises.

De gauche à droite: Olivier Ranger, Claire Pétrouchine et Christophe Rosso, (Thomas Tessier appuie sur le bouton).

C'est un joyeux pamphlet irréligieux et railleur, une pitrerie métaphysique, où l’on tripote, avec autant de délectation, des concepts théologiques et philosophiques que des tripes et des abats, en devisant sur l’incroyable violence et l’absurde folie qu’engendrent les religions.
C’est une farce de rue pour porter dans l’espace public une parole bouffonne et athée.

(L'âme se trouve t'elle au sein des entrailles?)

Cette comédie de rue a vue le jour avec un grand succès lors du Temps Fort de Quelques p’Arts… Centre National des Arts de la rue-Rhône-Alpes en mai 2018.

Extrait:

"Le client:
C’est quand même étrange de passer sa vie à se dire que ce sera mieux quand on sera mort.

La mère:
Je ne vous le fais pas dire, c'est très con."

L'histoire en quelques mots:

« Rendre l’âme d’accord, mais à qui? »
C’est l’histoire d’un pauvre bougre de barbier, obnubilé par cette question, tellement terrorisé par l’idée d’aller rôtir en enfer qu'il ne sait plus en qui croire, il n’ose même plus mourir.
Alors, avec son échoppe de barbier ambulant désuète et mangée aux mites, il erre de siècles en siècles, de foires en foires, de rues en rues, à la recherche d’une âme qui pourrait lui apporter la réponse.
Il bat le pavé avec sa mère, qui n’est ni tout à fait morte ni vraiment vivante elle non plus, et qui n’arrête pas de l'engueuler à propos de sa bigoterie crétine et frénétique.
Elle le sait bien elle que dieu n’existe pas, puisqu’elle y a été voir et qu’il n’y avait personne.
Mais lui, sans relâche il continue, il s’entête, jusqu’au jour où il tombe sur un client retord et hérétique en diable qui s’avère être le juif errant en personne et qui va lui faire d'étonnantes révélations …

Extrait:

"Le barbier:
Rôtir le cul du seigneur?
Mon dieu, mais vous n’y pensez pas?

Le client:
Ah si, j’y pense… j’y pense souvent…
et je l’imagine même très bien à la broche.

Le barbier:
Mon dieu vous êtes un…

Le client:
Oui! je suis un…
un « contre nature » comme il disent!"

Extrait:

(Le barbier à son client le juif errant juste après l'avoir zigouillé d’un grand coup de rasoir grotesquement théâtral et sanguinolent)

Va brûler en enfer mécréant!! Je sais maintenant que tu crains dieu,
"Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez les ici et égorgez les en ma présence. » … ça c’est Jésus qui l’a dit. C’est pas n’importe qui Jésus quand même.
Je veux dire c’est pas de la gnognote quoi.
Moi, je veux bien être miséricordieux, mais y a des limites. »

Pourquoi un spectacle sur dieu et sur la religion?

Lettre à dieu:                                                                                                 « Mais pourquoi donc, monsieur, est ce que je ressens cette envie tenace d’aller vous dénoncer, d’aller dévoiler la supercherie que vous êtes ? Vous, qui de toute évidence n’existez même pas, vous, fable grotesque et dangereuse inventée par l’homme, il y a tellement longtemps, que lui-même s’est mis à y croire dur comme fer… faire croire l’homme à ses propres balivernes, déjà vous faites fort.
Pourquoi avoir la prétention d’aller emmerder des gens en leur disant qu’ils se trompent, que croire c’est le contraire de réfléchir, et que, a priori, si on ne réfléchit pas, on fait que des conneries ? Pourquoi, mon dieu, ne pas laisser ces gens tranquilles et ne pas les laisser croire à ce que bon leur semble ? Mais parce que vous me mettez en colère monsieur, et plus encore cette foule humaine tellement crédule qu’elle crée son propre malheur en pensant sauver sa peau après sa mort…sauver sa peau après sa mort, c'est ridicule quand on y pense. Pourtant, c’est bien la trouille du néant, cette trouille insurmontable qui vous confère ce pouvoir absurde de nous gâcher la seule vie que nous avons, alors que vous-même n’en avez pas, alors que vous-même n’existez pas. Et en y pensant, je me demande en fait si vous n’êtes pas jaloux monsieur, oui, c’est ça vous êtes jaloux, jaloux de nous en fait, vous aimeriez tellement exister vous aussi. Mais monsieur, le problème, c’est que vous n’êtes pas seulement jaloux, vous êtes aussi génocidaire, misogyne, morbide, mortifère, ignare, raciste, égoïste, meurtrier, injuste, violent, homophobe, inculte, pervers, manipulateur et rétif à toute réflexion, doute ou différence…                       Vous prêchez l’ignorance et cela nous tue.
Vous riez, monsieur, et vous me faites les gros yeux, mais ce n’est pas drôle, l’homme s’égorge, se torture, se mutile, se divise, se brûle pour vous. Pour vous plaire, pour vous mériter. Au nom du bonheur l’homme transforme sa vie en enfer. Depuis des siècles l’homme s’entretue au nom de l’amour . Depuis des siècles l’homme s’entretue en votre nom, puisqu’il parait que vous êtes amour.
« Aimez- vous les uns les autres. », quel hypocrite vous faites.
Vous avez du sang sur les mains monsieur.                                                       Je vous accuse de crime contre l’humanité.
Vous servez sans cesse les puissants qui, en votre nom toujours, se croient tout permis, qui en votre nom se permettent tout. Vous êtes un beau salaud monsieur. Voilà juste en quelques mots pourquoi je ne vous aime pas, et surtout pourquoi j’ai envie d’aller le dire aux autres.
Je ne vous salue pas monsieur, ni vous ni votre mère."

Thomas Tessier

Extrait:

"Le barbier:
Monsieur Laquedem, puisque vous ne pouvez pas mourir,
Est ce que je pourrais vous jeter un coup d’oeil dedans?

Le client:
Un coup d’oeil dedans? Comment ça un coup d’oeil dedans?

Le barbier:
Ben, je n’ai toujours farfouillé que dans de la tripe de macchabée, que dans du mort, alors c’est peut-être pour ça que je n’ai pas trouvé d’âme.
Peut-être il faudrait que j’aille voir dans de la chair fraîche,
dans l’intimité de vos entrailles."

Pourquoi la rue?

«Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli».
Boileau (Art poétique, 1674)

Bon, donc, nous dirons ici que notre théâtre est dehors.
Nous transformons le « jour » de Boileau en une heure. Nous n’avons pas besoin de plus. Le lieu nous le gardons unique, c’est le lieu de l’action du drame même, c’est à dire la rue.
Tout se passe donc, ici, maintenant, devant des gens.Et puis, l’espace public, c’est un lieu politiquement foutrement pertinent pour s’adresser aux gens de vive voix, pour profiter de la comédie et de la farce pour porter une parole critique et satirique, une parole bouffonne et athée, une parole pour en rire aussi. Parce que notre propos n’est pas l’anathème, ni de faire une leçon de morale. Non, notre propos c’est la farce. La farce pour rire avec tout le monde, pour parler à tout le monde et avec tout le monde, parce que la rue est un lieu qui doit être libre, où la parole aussi doit être libre.

Calendrier et état d'avancement du projet:

Résidence d'écriture à la ferme de la Colle(07) Du 09 au 15 octobre 2017 accueil par le Begat Theater

Résidence de création au théâtre municipal de Bagnols les bains(48) Du 22 au 27 Janvier 2018 Accueil par le Rudeboy crew/Festival d'OLt

Résidence de création à la maison du village Anères (65) Du 5 au 10 février 2018 Accueil par la maison du village et remue-méninges

Résidence de création au SOAR à Boulieu-lès-Annonay (07) Du 26 au 31 mars 2018 Accueil par Quelques P'Arts... centre national des arts de la rue et de l'espace public Boulieu-lès-Annonay

Temps fort de création 2018 (07) Du 8 au 13 mai 2018 Quelques P'Arts centre national des arts de la rue et de l'espace public Boulieu-lès-Annonay

Jeudi 10 mai 15h30 à Satilleux (place de la poste)

Vendredi 11mai 21h00 à Saint Sauveur en rue (place de la mairie)

Samedi 12 mai 20h30 à Saint Désirat (place de l'ancien marché)

Du 19 au 22 juillet au festival Chalon dans la rue

Du 22 au 25 août au festival de rue d'Aurillac

Du 21 au 23 septembre au Temps fort 2018 Quelques P'Arts centre national des arts de la rue et de l'espace public Boulieu-lès-Annonay

Du 23 au 26 octobre au Nid de poule à Lyon

A suivre...

"LE BARBIER (farce mécréante)" / Chalon 2018!