LESBIENNES, QUELLE HISTOIRE ? - Le documentaire inédit

Le premier documentaire qui va enfin replacer les destins des femmes lesbiennes dans l'Histoire

Visuel du projet LESBIENNES, QUELLE HISTOIRE ? - Le documentaire inédit
Réussi
88
Contributions
28/02/2023
Date de fin
5 042 €
Sur 5 000 €
101 %

LESBIENNES, QUELLE HISTOIRE ? - Le documentaire inédit

A partir de son expérience personnelle, Marie Labory se lance sur la trace des lesbiennes qui ont vécu en Europe au XXème siècle. Cent ans de combats pour la liberté, racontés pour la première fois en archives et témoignages, dans un documentaire. UN FILM DE 52 MINUTES CO-ÉCRIT PAR FLORENCE D’AZÉMAR ET MARIE LABORY, RÉALISÉ PAR MARIE LABORY, PRODUIT PAR LES FILMS DE L'INSTANT « Je suis lesbienne ». C’est cette phrase que j’ai prononcée à l’âge de 21 ans, lorsque j’ai fait mon coming out. Cette phrase, bien d’autres que moi l’ont prononcée, et la prononcent encore aujourd’hui. Pour exprimer un fait, dire une réalité : nous sommes des femmes qui aimons les femmes. « Je suis lesbienne ». C’est une phrase simple en apparence. Trois mots. Et pourtant… Derrière ces trois mots se cache plus d’un siècle de combats menés pour la liberté d’aimer. Des combats nombreux, ardus, parfois gagnés au prix de grands sacrifices, et qui ont permis les avancées dont nous bénéficions aujourd’hui. Pour que moi, Marie Labory, je puisse dire « Je suis lesbienne », il a fallu que d’autres femmes osent le dire en premier. Et qu’elles affrontent pour cela une société toute entière, qui niait jusqu’à leur existence. Qu’elles s’opposent à l’ordre moral et politique au début du XXème siècle, aux institutions familiale et médicale au cours des années 60. Certaines d’entre elles sont restées dans l’histoire, mais la plupart sont totalement méconnues. Qui étaient-elles, ces femmes qui m’ont précédée ? Ces lesbiennes qui ont vécu en Europe tout au long du XXème siècle ? C’est leur histoire que je souhaite raconter ici, d’une façon très personnelle, subjective. Retracer leurs parcours, en les reliant au mien. Et faire découvrir aux spectateurs/trices ces lesbiennes qui ont vécu en France, en Allemagne et en Angleterre, des années 1900, jusqu’au début des années 2000. En espérant ainsi leur redonner la place qu’elles méritent dans l’Histoire. NOTE DES AUTRICES Par Florence d’Azémar et Marie Labory Florence et moi nous connaissons depuis plus de quinze ans. Nous nous sommes rencontrées alors que nous travaillions pour Pink TV, première chaîne gay en France. Nous avions un engagement commun : celui de rendre visibles les lesbiennes, dans un paysage audiovisuel qui manquait cruellement de représentation. Depuis, nous avons noué une étroite relation professionnelle. Nous partageons de nombreux points communs. Nous avons toutes les deux grandi dans une France où l’homosexualité était réprimée - elle ne sera dépénalisée qu’en 1982. Dans ce contexte, nous avons eu la même réaction lorsque nous avons pris conscience de notre orientation sexuelle : le rejet. Rejet de cette attirance inconnue ; rejet d’être différente des autres ; rejet de faire ce truc « interdit » : le sexe entre femmes. Et puis peu à peu, nous avons appris à nous accepter, à nous sentir en accord avec ce que nous sommes et ce que nous voulions vivre. Un chemin qui n’a pas été sans difficulté, malgré notre caractère fort et optimiste. Être lesbienne a eu un impact considérable sur nos vies, tant professionnelle que personnelle. Nous avons ainsi dû toutes les deux avoir des enfants illégalement, par PMA, alors que celle-ci n’était pas encore autorisée pour les couples de femmes. Et pourtant, malgré l’importance de l’homosexualité dans nos vies, nous nous sommes rendues compte que nous ne connaissions pas notre propre histoire. Avant nous, comment vivaient les femmes qui aimaient les femmes ? Et d’ailleurs, depuis quand les appelle-t-on « lesbiennes » ? Comment faisaient-elles pour exister dans des sociétés où vivre sans homme, sans être marié, n’était même pas envisagé ? Comment faisaient-elles pour se rencontrer, s’aimer librement alors « qu’inconsciemment l’homme ne veut pas reconnaître à la femme la possibilité de se procurer, sans sa participation, une satisfaction sexuelle » (Dolores Klaich, Femme et Femme, Editions des femmes, 1976) ? Combien de cœurs déchirés ? Combien de femmes niées ou malmenées ? Et comment ont-elles combattu pour être finalement reconnues et acceptées ? Tout cela, nous ne le savions pas. On ne nous l’avait jamais raconté. Alors nous avons décidé de partir à la recherche de ces femmes. D’abord en explorant les traces laissées par les plus célèbres d’entre elles : celles qui ont écrit des livres, peint des tableaux ou pris des photos représentant leur homosexualité. Colette, Natalie Clifford Barney, Violette Leduc… ont été des guides précieuses dans les premières étapes de ce voyage. Ensuite nous nous sommes intéressées aux millions d’autres, les anonymes, celles qui vivaient dans les campagnes, dans les banlieues, celles qui sont restées silencieuses par peur de la condamnation sociale. Qui étaient-elles ? Comment vivaient-elles ? Pour cela, les fonds d’archives lesbiennes, créés par des femmes conscientes de l’importance de témoigner de leur histoire, ont été une ressource incontournable. Nous avons ainsi pu nous plonger dans de nombreux documents et récits, à la fois historiques et personnels. Nous sommes également allées à la rencontre d’historien.ne.s, qui nous aidé à mieux comprendre les parcours de ces femmes à différentes époques. Ce voyage s’est révélé aussi passionnant que bouleversant. Redécouvrir ces femmes, dont l’existence a été incomprise et fantasmée, entendre leurs voix, voir leurs visages, fut une expérience dont on ne ressort pas indemne. Au fur et à mesure de notre exploration, le film a commencé à se dessiner avec plus de précision. Nous souhaitions y retranscrire à la fois toute la connaissance historique que nous avons découverte lors de nos recherches, et toute l’émotion que nous avons ressentie en apprenant le destin de ces femmes. Émotion et connaissance, c’est ce double aspect qui sera au cœur du film. Émotion car le documentaire sera extrêmement personnel. J’y parlerai de mon propre parcours de femme lesbienne, en le reliant à celles qui m’ont précédée. Mon point de vue sera ainsi la porte d’entrée du film : en racontant mon expérience, mon chemin vers la liberté, je me demanderai qui étaient celles qui vivaient avant moi. Connaissance car le film sera très riche historiquement, et apportera un éclairage précis sur la vie des lesbiennes en Europe au XXème siècle. Pour cela, nous serons accompagnées de Christine Bard, professeur d’histoire à l’université d’Angers et spécialiste des questions lesbiennes. Nous nous concentrerons sur trois pays en particulier : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Nous y retracerons les évènements majeurs qui ont marqué l’histoire des lesbiennes dans ces trois territoires, depuis le début des années 1900 – c’est à ce moment que le mot « lesbienne » fait son apparition – jusqu’au début des années 2000 – moment où la visibilité des lesbiennes devient incontestable, et où de nouveaux combats se font jour. Avec ce film, nous nous inscrivons dans un devoir de mémoire : devoir de nous souvenir de ces combattantes qui ont osé se montrer et s’aimer, alors que toute la société les condamnait, afin que nous puissions vivre en liberté. Un devoir de mémoire d’autant plus important que nombre de ces femmes ont aujourd’hui disparu. Nous espérons que notre film ouvrira la voie à de nombreux autres, et qu’il donnera envie aux plus jeunes générations d’aller explorer, à leur tour, la grande histoire des lesbiennes. NOTE DE LA RÉALISATRICE Par Marie Labory Le film s’ouvre par le récit de mon expérience : comment, moi, Marie Labory, enfant, puis adolescente, j’ai découvert mon homosexualité. Comment je l’ai combattue, cachée, détestée. Puis finalement acceptée, et affirmée. C’est à partir de ce vécu que je m’interroge sur les femmes qui ont connu la même expérience que moi, des décennies auparavant. Comment vivaient-elles ? Où se cachaient-elles ? Ont-elles laissé des traces ? Ce regard personnel sera présent tout au long du film. Ce sont mes questionnements sur ma vie de lesbienne qui feront progresser la narration. Le documentaire est ainsi un dialogue entre femmes : moi, lesbienne en 2022, et elles, lesbiennes ayant vécu jusqu’à plus d’un siècle auparavant. À travers ma voix off, j’emmènerai le spectateur en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Dans les capitales de ces trois pays, à différents moments du XXème siècle, se sont jouées des étapes importantes de l’histoire des lesbiennes : des avancées, mais aussi des reculs. Berlin est ainsi la ville de la liberté homosexuelle durant les années 1900, tandis que c’est à Londres qu’apparaissent les premières tentatives de pénalisation du lesbianisme. Paris, quant à elle, accueille dans l’entre-deux guerres de nombreux salons lesbiens, qui connaissent là leur âge d’or. Nous retournerons ensuite en Allemagne pour évoquer les déportations sous le nazisme : si elles n’ont pas massivement concerné les lesbiennes, elles marquent un coup d’arrêt évident à l’émancipation. Dans les années 1960, c’est en France que sévit la psychiatrisation des femmes lesbiennes, accompagnée parfois de mutilations génitales… Au cours de ce voyage sur les traces de mes prédécesseuses, j’observe de nombreux points communs : nous avons connu les mêmes joies, et les mêmes difficultés. Mais avec une différence majeure : contrairement à elles, et surtout grâce à elles, j’ai pu faire mon coming out et vivre pleinement mon identité. Les lesbiennes du XXème siècle, elles, sont restées dans leur grande majorité invisibles. Comment montrer cette invisibilité ? Comment rendre compte de la vie de celles qui l’ont passée à se cacher ? C’est l’un des enjeux du film, dans lequel la question de la représentation tient une place centrale. Nous avons mené un important travail de recherche, accompagnées par des historiennes, afin de trouver des images qui rendent visible ces invisibles. Les spectateurs/trices découvriront ainsi les images des premiers cabarets lesbiens au XXème siècle à Berlin ; des photos de Colette et son amante Missy, sans équivoque ; des articles de journaux de la Belle Époque, montrant des caricatures de lesbiennes, qui peuplent alors la presse anglaise et française. D’autres photos présenteront Radclyffe Hall, romancière lesbienne britannique poursuivie pour obscénité à Londres en 1925. De nombreuses photos et peintures permettront d’évoquer les salons parisiens de l’entre-deux-guerres, comme celui de Natalie Clifford Barney. Nous reviendrons en images sur les premières Butch (lesbiennes masculines) et les premiers mouvements féministes en Europe. Nous utiliserons aussi les images de plusieurs films de fiction, où des personnages lesbiens font leur apparition comme La Garçonne (1923) ou Olivia (1951). Films qui à leur époque firent scandale, et qui témoignent à la fois de l’apparition des lesbiennes dans l’espace public, et des fantasmes qui se construisent à leur sujet. À partir de 1960, nous commençons à disposer d’images de la télévision, rares mais présentes. Nous intègrerons aussi les images d’anonymes qui sont parvenues jusqu’à nous. Nous les avons trouvées dans des fonds d’archives lesbiennes à Paris, Berlin, Londres. Elles disent l’intime dans des clichés discrets. Elles donnent un aperçu de ces moments cachés vécus par des femmes qui ont trouvé un moyen d’exprimer leur amour, malgré l’ordre moral de leur temps. Nous utiliserons aussi des images d’archives amateurs, qui ne représentent pas forcément des homosexuelles, mais qui reflètent leur époque et les grands rites de la société : mariages, naissances, fêtes de villages, vacances… Ces images permettront de montrer le contexte historique plus large dans lequel s’inscrit le combat des lesbiennes. Enfin, j’utiliserai beaucoup d’archives et d’images personnelles : mes photos d’enfance, de classes, de vacances, mes journaux intimes. Des documents qui montrent mon évolution physique : celle d’une parfaite adolescente qui cherche à se fondre dans l’hétérosexualité jusqu’à la jeune lesbienne qui s’affirme, coupe ses cheveux et se fait des piercings. Avec toutes ces images, je souhaite tisser un fil. Un fil d’histoires qui nous reliera jusqu’à elles, ces femmes qui nous ont permis d’exister librement. Un fil qui sera aussi noué avec le spectateur, participant essentiel du film. Et qui lui donnera, je l’espère, le désir de continuer cette transmission. Intervenantes préssenties Christine Bard (intervenante et conseillère historique) : Historienne, spécialiste de l’histoire du genre et du féminisme, professeure d’histoire contemporain à l’Université d’Angers. Florence Tamagne - Historienne, spécialiste de l’histoire du genre et de l’homosexualité. Maitresse de conférence à l’Université de Lille. Autrice de Histoire de l’homosexualité en Europe (Berlin, Londres, Paris, 1919-1939) Suzette Robichon - éditrice, militante féministe et lesbienne, autrice de Natalie Clifford Barney, Liane de Pougy, Correspondance amoureuse (Paris, Gallimard, 2019) Diana Souhami - romancière et biographe britannique. Autrice du Procès de Radclyffe Hall. Michelle Cassaro - fondatrice du Pulp, gérante des guinguettes parisiennes Rosa Bonheur. Nicole Miquel - fondatrice du El Scandalo et des Scandaleuses, Bars Lesbiens Parisiens. Evelyne Rochedereux - militante féministe et lesbienne, engagée dans « les Gouines Rouges » Chantal Rapin - lesbienne, témoin de la condition lesbienne dans les années 70 Catherine Marjollet - Fondatrice Lesbia Magazine Équipe artistique Présentatrice du Arte Journal sur Arte. Marie Labory est la première lesbiennne du PAF à assumer publiquement son homosexualité. Elle s’est engagée régulièrement pour défendre le droit des lesbiennes à bénéficier de la PMA en France. Elle a fait une PMA en Espagne et donné naissance à des jumeaux en 2015. Elle est aussi membre de l’Association des Journalistes LGBT (AJL) Florence d’Azémar est productrice et autrice. Depuis un grave accident de la route, Florence travaille, depuis 6 ans, au sein de l’Agence Time Art où elle développe des projets de théatre notamment « vous n’aurez pas ma haine » d’Antoine Leiris joué au théâtre du Rond-Point. Elle a été présidente de l’ARDHIS, association pour la reconnaissance des droits des homosexuel-les et transexuel-les à l’immigration et au séjour, de 2000 à 2002. Florence a également travaillé sur PINKTV pour l’émission “le débat” où elle mettait en avant les associations LGBTQI+. Équipe Prod Équipe technique

À quoi servira la collecte

Le documentaire est essentiellement financé par notre 1er diffuseur HISTOIRE TV. Les moyens financiers sont limités et nous avons absolument besoin de votre soutien afin de rendre prossible la production de ce film ! Nous avons fait plusieurs demandes d'aides publiques (CNC, Région Ile de France...) et nous sommes assurés d'avoir les fonds pour financer le tournage des interviews des intervenantes de renoms qui participeront au film. Mais le documentaire sera essentiellement composé d'archives et c'est là que tout reste à jouer ! Les archives doivent être nombreuses et de qualité afin de donner à voir au maximum l'Histoire des Femmes Lesbiennes tout au long du 20ème siècle. Notre documentaliste talentueuse travaille d'arrache pied pour nous dégoter les plus belles pépites, mais les droits d'utilisation sont souvent très chers. En fonction de votre générosité, nous pourrons avoir la précieuse liberté d'illustrer les propos de nos intervenantes avec des images riches en émotion !

Contreparties

Remerciements au générique

10 €

  • 49 contributions
Chaque don compte. Grâce à vous les lesbiennes peuvent enfin entrer dans l'Histoire ! Merci infiniment.

Livraison estimée : mai 2023

Rencontre en ligne avec l'équipe technique du film

30 €

  • 7 contributions
Invitation à une session en ligne d'échanges avec l'équipe technique et les producteurs où vous saurez tout de la fabrication du film. 30 participant.es maximum par session

Livraison estimée : juin 2023

Rencontre en ligne aves les autrices du film

40 €

  • 9 contributions
Vous serez invité.e à participer à une session de questions réponses en ligne avec Marie Labory et sa co-autrice Florence d'Azémar, en petit comité (30 participant.es max. par session)

Livraison estimée : juin 2023

Rencontre à Paris avec la réalisatrice du film

80 €

  • 1 contribution
Vous serez invité.e à participer à une session de questions réponses avec Marie Labory, la réalisatrice de la série, en petit comité (30 participant.es max. par session)

Livraison estimée : juin 2023

Invitation à la projection parisienne du film

100 €

  • 14 contributions
Une avant-première du film sera organisée avant la diffusion et vous serez convié afin de rencontrer toute l'équipe du documentaire !

Livraison estimée : mai 2023

Diner avec l'équipe du film

500 €

  • 1 contribution
Vous serez invité.e à un diner avec l'équipe du film en petit comité à Paris.

Livraison estimée : juin 2023

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