LIBRUL D'FAMIL

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Visuel du projet LIBRUL D'FAMIL
Réussi
72
Contributions
10/10/2019
Date de fin
2 008 €
Sur 1 500 €
134 %

LIBRUL D'FAMIL

<p><strong>Extrait du chapitre 1 &quot;la source gu&eacute;rit les maux de l&#39;&acirc;me&quot;</strong></p> <p>Je suis n&eacute;e le 28 mars 1936 &agrave; Amouche, un petit village rattach&eacute; &agrave; la commune de&nbsp;Timezrit en Alg&eacute;rie. Ma maman&nbsp;Loundja &eacute;tait poti&egrave;re et tisseuse.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/615686/Loundja-1568061573.png" width="100%" /></p> <p>La France d&eacute;clare la guerre &agrave; l&rsquo;Allemagne le 3 septembre 1939 et c&rsquo;est &agrave; ce moment-l&agrave; que mon papa&nbsp;Badissen, comme beaucoup d&rsquo;autres hommes du village, a &eacute;t&eacute; mobilis&eacute; par l&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise pour &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute; dans&nbsp;&nbsp;la&nbsp;3&egrave;me&nbsp;division d&#39;infanterie alg&eacute;rienne<strong>.&nbsp;</strong>Cette division s&rsquo;est s&#39;illustr&eacute;e particuli&egrave;rement en Italie en 1944 au sein du corps exp&eacute;ditionnaire fran&ccedil;ais du g&eacute;n&eacute;ral Juin, en Provence, lors des lib&eacute;rations de Toulon et Marseille, dans les Vosges, lors des&nbsp;combats pour la lib&eacute;ration de Basse-sur-le-Rupt et Cornimont, et en Alsace au sein de la 1&egrave;re arm&eacute;e fran&ccedil;aise du g&eacute;n&eacute;ral de Lattre de Tassigny.&nbsp;</p> <p>En l&rsquo;attendant,&nbsp;&nbsp;ma maman me conduisait de temps en temps&nbsp;&nbsp;&agrave; cheval jusqu&rsquo;au village de Tamokra. Elle m&rsquo;emmenait me baigner au Hammam Sidi Yahia Al A&iuml;dli pour me distraire lorsque je lui posais trop de questions au sujet de papa.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/615688/eaux_chaudes_de_Tamokra-1568062247.jpg" width="100%" /></p> <p><strong>Extrait du chapitre 2 &quot;les mains sales dans la source&quot;</strong></p> <p>C&rsquo;&eacute;tait la saison de la r&eacute;colte des haricots.&nbsp;Uliw &eacute;tait revenu de France pour passer du temps aupr&egrave;s de moi. Nous &eacute;tions partis du village&nbsp;de Tala n&rsquo;bela&nbsp;pour nous rendre &agrave;&nbsp;Bouizerman, sur notre champ situ&eacute; &agrave; moins d&rsquo;un kilom&egrave;tre de notre maison.</p> <p>Alors que nous r&eacute;coltions nos l&eacute;gumes, mon mari fut alert&eacute; par un bruit.&nbsp;Uliw leva la t&ecirc;te en l&rsquo;air et aper&ccedil;ut des avions de guerre et des h&eacute;licopt&egrave;res de transport qui arrivaient au loin.</p> <p>Ayant fait la guerre de 39-45 dans les rangs des tirailleurs alg&eacute;riens, il&nbsp;reconnut tout de suite&nbsp;ces avions jaunes (T-6 G) qui avaient pour mission&nbsp;de r&eacute;aliser des attaques au sol, prot&eacute;ger les troupes de l&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise avec qui ils &eacute;taient en contact permanent, surveiller des secteurs suspects.&nbsp;</p> <p>A ce moment-l&agrave;, il m&rsquo;a confi&eacute; le sac rempli de haricots et m&rsquo;a ordonn&eacute; de me mettre en s&eacute;curit&eacute; chez ma tante Zana, me promettant de m&rsquo;y retrouver le soir venu.&nbsp;</p> <p><strong>Extrait du chapitre 3 &quot;la source de l&#39;exil&quot;</strong></p> <p>Au petit matin du 10 septembre 1962, Uliw m&rsquo;a annonc&eacute; qu&rsquo;il partait pour la France parce qu&rsquo;il n&rsquo;&eacute;tait plus en s&eacute;curit&eacute; &agrave; Tala n&rsquo; bela. Les innocents paient pour les coupables. Il m&rsquo;avait assur&eacute;, avant de me quitter, qu&rsquo;il m&rsquo;exp&eacute;dierait un t&eacute;l&eacute;gramme s&rsquo;il r&eacute;ussissait &agrave; passer la fronti&egrave;re. Il m&rsquo;affirmait &eacute;galement qu&rsquo;il m&rsquo;enverrait quelqu&rsquo;un nous chercher, le plus t&ocirc;t possible, pour nous mettre &agrave; l&rsquo;abri &agrave; ses c&ocirc;t&eacute;s.</p> <p>C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;il a quitt&eacute; notre village&nbsp;&nbsp;en direction d&rsquo;Alger o&ugrave; il a embarqu&eacute; dans un bateau en partance pour Marseille, muni de sa carte d&rsquo;identit&eacute; fran&ccedil;aise. Pour moi a commenc&eacute; l&rsquo;attente. 8 mois d&rsquo;attente avec la peur pour compagne.</p> <p><strong>Extrait du chapitre 4 &quot;le retour &agrave; la source&quot;</strong></p> <p>A notre arriv&eacute;e, nous avons pris un taxi clandestin qui n&rsquo;a roul&eacute; que sur des routes d&eacute;fonc&eacute;es. 7 heures apr&egrave;s, il nous a enfin d&eacute;pos&eacute; &agrave; Amouche.&nbsp;J&rsquo;&eacute;tais fatigu&eacute;e mais les retrouvailles avec ma maman, mon fr&egrave;re Silas, mes belles-s&oelig;urs Yelena et Malika et le fait de retrouver mon pays perdu m&rsquo;ont procur&eacute; du bien-&ecirc;tre et de la l&eacute;g&egrave;ret&eacute;.</p> <p>Rien n&rsquo;avait chang&eacute; depuis mon d&eacute;part en avril 1963. J&rsquo;avais l&rsquo;impression que le temps s&rsquo;&eacute;tait arr&ecirc;t&eacute; car une grande partie des habitations qui avaient &eacute;t&eacute; touch&eacute;es par le bombardement de l&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise n&rsquo;avaient pas &eacute;t&eacute; reconstruites. Ma maison familiale me paraissait toute petite compar&eacute;e &agrave; mon grand appartement tout confort mais, elle &eacute;tait chaleureuse et remplie de beaux souvenirs de jeunesse.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/614933/la_source-1567800234.png" width="100%" /></p>

À quoi servira la collecte

<p>Le 28 mars 2018, le jour de l&rsquo;anniversaire de Tassa, je suis all&eacute; lui rendre visite pour partager avec elle son p&eacute;ch&eacute; mignon&nbsp;: le choux &agrave; la cr&egrave;me.&nbsp;</p> <p>Apr&egrave;s avoir d&eacute;vor&eacute; son d&eacute;lice, elle me raconta sa semaine, me questionna sur ma femme et mes enfants. Puis, avant de la quitter, elle m&rsquo;a dit&nbsp;: &laquo;&nbsp;tu sais, je suis heureuse d&rsquo;avoir mis au monde une petite tribu car elle m&rsquo;a permis de traverser toutes les &eacute;preuves de ma vie&nbsp;&raquo;.</p> <p>Le soir m&ecirc;me, cette phrase tourna en boucle dans ma t&ecirc;te et je d&eacute;cidai d&rsquo;en savoir un peu plus sur ces &eacute;preuves en passant du temps avec elle&nbsp;&nbsp;tous les mercredis pendant ma pause d&eacute;jeuner.</p> <p>A chacune de mes visites, j&rsquo;ai l&rsquo;ai enregistr&eacute;e pour ne pas perdre une seule miette de ces t&eacute;moignages.&nbsp;&nbsp;Je la questionnais en fran&ccedil;ais, elle me r&eacute;pondait en Kabyle.&nbsp;</p> <p>Chaque soir, je traduisais en fran&ccedil;ais ses souvenirs et les confrontais ensuite aux &eacute;crits d&rsquo;historiens, de sociologues et d&rsquo;ethnologues. Tous co&iuml;ncidaient.</p> <p>De ces pr&eacute;cieux t&eacute;moignages, il fallait que j&#39;en fasse quelque chose et pourquoi pas un livre?</p> <p><strong>Chaque&nbsp;&nbsp;</strong><strong>donatrice (teur) aura un exemplaire en version&nbsp;deluxe&nbsp;avec&nbsp;</strong><strong>une sp&eacute;ciale d&eacute;dicace. </strong></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>.</p>

Contreparties

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  • 45 contributions
Dès la sortie du livre, tous les donateurs qui m'on permis de réaliser ce projet recevront un exemplaire dédicacé en version deluxe soit directement chez eux, soit en main propre.

Livraison estimée : décembre 2019

20 €

  • 6 contributions
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