"Loro-Loroning Atunggal, Unifier ce qui est double"
Maquette - extraits de la publication Ce livre est publié à l’occasion de la performance Loro-loroning atunggal, Unifier ce qui est double à la Sainte-Chapelle de Paris les 22 et 23 mars 2023. Amalia Laurent s’attache dans ce projet à révéler les similitudes entre la liturgie occidentale chrétienne et l’holisme javanais en les abordant sous le prisme de la polyphonie. Son oeuvre dessine des comparaisons intuitives, esthétiques et scientifiques entre le gothique rayonnant à Paris au XIIIe siècle, l’École de Notre-Dame à la même époque, et les usages anciens et contemporains du gamelan, ensemble instrumental indonésien traditionnel. Le projet est porté par l’artiste et chercheuse en sciences sociales Amalia Laurent. Les performances Loro-loroning atuggal, Unifier ce qui est double ont été élaborées en collaboration avec l’association Pantcha Indra, le compositeur Christophe Moure et la chorégraphe Kadek Puspasari. Elles ont été financées par le programme de soutien à la création artistique Mondes nouveaux, mis en oeuvre par le ministère de la Culture dans le cadre de France Relance, avec le Centre des monuments nationaux. amalialaurent.fr L’artiste lors de la performance Loro-loroning atunggal, Unifier ce qui est double. Prise en photo par Tony Thrichanh BIOGRAPHIE Amalia Laurent est artiste plasticienne. Diplômée du Royal College of Art (Londres, UK), de l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg (FR) et réalise actuellement une recherche autour des liens entre dispositions architecturales et pratiques processionnelles à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Elle fait également partie de l’association Pantcha Indra aux côtés de Christophe Moure et Kadek Puspasari avec qui elle travaille sur ce projet. Elle aborde des thèmes topographiques, géographiques et cartographiques à la fois réels et fantasmés. Son obsession pour les réalités alternatives a donné naissance à un corpus d’oeuvres - installations, performances, sculptures, teintures - qui rend tangibles les frontières entre monde réel et mondes parallèles. Empruntes de mysticisme, ses oeuvres suggèrent l’existence d’un monde invisible superposé au nôtre. Le Batik, technique indonésienne d’impression sur tissu, est un leitmotiv de ses réalisations. C’est l’artiste Mas Tatang, maitre de Batik à Tembi, en Indonésie, qui lui a transmis la philosophie et le savoir-faire. Pour la performance, l’artiste a travaillé avec l’association Pantcha Indra qui a pour vocation de promouvoir les arts indonésiens javanais et balinais par le biais de créations, de spectacles, stages et ateliers pédagogiques mêlant danse, musique (gamelan) et marionnettes (théâtre d’ombre) à Paris et dans le monde. Christophe Moure, le compositeur, est directeur musicale du groupe javanais Genthasari et Kadek Puspasari est chorégraphe de javanais, balinais et contemporain. Performance Loro-loroning atunggal, Unifier ce qui est double en mars 2023 à la Sainte-Chapelle de Paris. Photographie de Charlotte Robin LE PROJET En s’interrogeant sur la manière dont l’imagination permet aux êtres humains de façonner des espaces, voire de faire émerger des architectures, l’artiste trace un lien entre l’holisme javanais et la liturgie occidentale pour mettre en lumière une intuition, issue de son rapport intime et culturel franco-javanais à l’espace. Pour cette performance, Amalia Laurent introduit un rituel étranger au coeur d’un lieu chrétien. Par cette discordance, l’artiste cherche à voir s’il est possible de modifier l’architecture d’un lieu sacré, immuable et intangible, par le pouvoir de l’imaginaire. Car si un océan sépare ces aires culturelles, les re-cherches d’Amalia Laurent tracent de nombreux liens entre ces deux cultures : à Java comme à Paris, on a conçu et construit des architectures — la Sainte-Chapelle de Paris et le temple de Borobudur en sont des exemples —en accord avec la musique. Dans la continuité de la performance et du travail textile, le livre initié par Amalia Laurent s’attache à montrer comment la musique génère une architecture. Ce phénomène dépasse les frontières culturelles en nous faisant glisser vers une forme de réalité augmentée qui existe depuis des siècles au creux de la perception humaine. Les vitraux de la Sainte-Chapelle qui ouvrent sur le monde extérieur entrent alors en dialogue avec les tissus de l’artiste qui eux, ouvrent notre perception à un monde invisible. Si les teintures permettent de modifier l’espace physique de la chapelle haute, elles donnent également accès à une nouvelle perception de l’espace et de sa sacralité. L’ingénieur du son Sylvain de Barbeyrac à enregistré les performances. Un vinyl sera aussi disponible pour accompagner la publication. Performance Loro-loroning atunggal, Unifier ce qui est double en mars 2023 à la Sainte-Chapelle de Paris. Photographie de Charlotte Robin LA PUBLICATION La publication est au coeur du projet. Pensée comme une archive et un document explicatif, elle réunit la documentation de l’exposition, – sources, essais et dessins de l’artiste, des musiciens et danseurs – et les propos des chercheurs qui ont nourri son travail. L’ouvrage est co-dirigé par le critique d’art Rémi Guezodje et la commissaire Léonore Larrera et sera publié par la maison d’édition H2L2. La mise en forme graphique est menée par la designer Alyssia Lou qui a également pensé l’ensemble de la communication. La photographe Charlotte Robin a suivi les répétitions afin de constituer l’archive visuelle de cette recherche d’une durée d’un an et demi. Dans cet ouvrage, Amalia Laurent explorera les interrogations soulevées tout au long de la préparation de cette performance : quelle rencontre possible entre l’art chrétien occidental et l’holisme javanais ? Comment exposer dans un lieu issu du patrimoine ? Maquette du Livre, extraits Pour mieux comprendre notre démarche, nous vous invitons à regarder un extrait de la captation vidéo faite par le réalisateur Rémi Besse et Scald Production lors des performances : Photo de répétitions à l’association Pantcha Indra dans les locaux de Paris X. Photographies Charlotte Robin. PRESS (sélection) https://www.mouvement.net/arts/amalia-laurent-unifier-ce-qui-est-double LA COLLABORATION Maquette du livre - extrait Les personnes dans le projet : Coordinatrice du projet, direction de la publication et tissus teints Amalia Laurent Compositeur Christophe Moure Musiciens Thomas Garcia, Amalia Laurent, Théo Mérigeau, Estelle Micheau, Christophe Moure, Hsiao-Yun Tseng Chorégraphe Kadek Puspasari Danseuses Efi Farmaki, Kadek Puspasari, Yoko Sobue Co-direction de la publication et suivis de projet Rémi Guezodje, Léonore Larrera Relecture Micha Barban Dangerfield Designer Alyssia Lou Photographe Charlotte Robin Maison d’édition H2L2 Ingénieur du son Sylvain de Barbeyrac Fabricant de gamelan Eko Widodo Traducteurs des chants écrits Herdiniar Laurent, Katarina Mellyna, Partu Sukarto Auteure des chants écrits Amalia Laurent Réalisateur Rémi Besse et Scald Production CONTRIBUTEURS DES ARTICLES DANS LE LIVRE Catherine Basset est anthropologue, membre du laboratoire de recherche du CASE ainsi qu’enseignante à l’Inalco et metteur en scène. Elle est spécialiste des musiques de Bali, où elle a vécu pendant six ans, et de Java. Vincent Debiais est chargé de recherche au CNRS. Ses recherches portent de façon générale sur la rencontre de la culture écrite et de la culture visuelle au Moyen Âge, principalement dans le domaine monumental et celui des objets. Ses travaux en cours interrogent la représentation du silence dans les images médiévales, entre théologie et iconographie, et la notion d’abstraction dans les pratiques artistiques du long Moyen Âge. Alexandre Girard-Muscagorry est conservateur du patrimoine au Musée de la musique (Cité de la musique - Philharmonie de Paris), chargé des instruments d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques, et enseignant à l’École du Louvre. En parallèle de ses travaux sur les processus d’investissement politique des objets en Afrique, il s’intéresse aux défis soulevés par les collections dites « ethnographiques » des musées occidentaux au prisme notamment des enjeux de fonctionnalité et de réactivation. Rémi Guezodje est un critique d’art et journaliste basé à Paris, France. Diplômé de l’École du Louvre, de Paris 1, Panthéon Sorbonne et du CELSA, Rémi Guezodje a travaillé pour France Culture en tant qu’attaché de production. Il écrit aujourd’hui pour les magazines Mouvement et Flash Art. Il a également collaboré à la réalisation de divers projets d’éditions, en écrivant notamment des textes pour l’artiste. Léonore Larrera est une curatrice basée à Paris, avec des projets réalisés et en cours en Europe. Elle a également participé à la réalisation de la 14e édition de la biennale Manifesta à Prishtina (2022), autant qu’assistante de recherche et de programme. Ses recherches récentes tournent autour de la capacité des artistes d’ouvrir des passages entre des mondes parallèles et alternatifs, temps et espaces distincts, à l’encontre des récits dominants et d’une approche linéaire de l’histoire. Elle est diplômée de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de Goldsmiths (Londres), et de l’EHESS. Herdiniar Laurent est diplômée de l’université Padjadjaran à Bandung (UNPAD) en littérature française. Elle traduit fréquemment des écrits poétiques du français à l’indonésien et vice versa pour l’artiste Amalia Laurent. Christophe Moure est directeur musical de l’ensemble de gamelan javanais Genthasari, musicien, compositeur, marionnettiste et conteur. De 2004 à 2009, il obtient une bourse auprès du gouvernement Indonésien pour étudier la musique et la manipulation des marionnettes traditionnelles à l’institut des arts de Surakarta, (Indonésie). Lors de son séjour, il étudie le gamelan javanais et se perfectionne auprès du marionnettiste Ki Sri Joko Raharjo. Depuis 2009, il enseigne le gamelan javanais dans le cadre d’ateliers hebdomadaires à la Cité de la Musique, au conservatoire de Créteil et à l’Université Paris 10. Kadek Puspasari a été formée depuis l’enfance aux danses indonésiennes (styles de Java-Bali- Sumatra). Elle est diplômée de l’institut des arts de Surakarta en Indonésie, où elle obtient un master en 2003 et un DEA en 2022 en danse, spécialisation chorégraphique. Remarquée par le directeur artistique Lin Hwai-Min, elle a suivi une formation professionnelle au Cloud Gate Dance Theater de Taiwan en 2007. Elle a été invitée à plusieurs reprises dans le cadre de Asian young choregrapher à Singapour et Taiwan pour présenter ses chorégraphies. Installée à Paris depuis 2009, elle est une des rares dépositaire de la danse classique balinaise et javanaise à Paris. Jean-Claude Schmitt est historien, médiéviste et à la tête du Groupe d’anthropologie historique de l’Occident médiéval (GAHOM) depuis 1992. Il s’intéresse à tous les aspects socio-culturels de l’Occident médiéval, appréhendés dans une perspective et avec des méthodes anthropologiques et le souci de faire alterner les études de types microhistoriques et les plus vastes synthèses (Les superstitions, Les gestes, Les revenants, Les images ou Les rythmes). Partu Supartu est diplômé de l’université de Jember (UNEJ), en Indonésie et s’est formé à la danse, théâtre et ketoprak (théâtre javanais). Il milite désormais pour la conservation de la langue javanaise et anime une émission de radio en javanais importante à Java-Est. Il est également compositeur de musique, de théâtre et de danse contemporain et traditionnel. Il a été lauréat au concours national et régional de composition de spectacles. Eko Widodo est depuis son enfance impliqué dans le monde du karawitan jusqu’à ce qu’il termine ses études universitaires et est désormais enseignant au département Karawitan de l’ISI Surakarta. Il est à la fois musicien, compositeur et créateur d’instruments de musique dans le wayang kulit, la danse, le kethoprak, les concerts de karawitan au niveau local, national et international. Aussi, il travaille en tant que tuner, assembleur de gamelan ainsi que créateur de gamelan contemporains et traditionnels. LA MAISON D’EDITION H2L2 est une maison d’édition indépendante créée par Léa Lamy et Hugo Haeffner en 2015. Après deux premières collections autoproduites autour des contes d’Andersen et des Fables de La Fontaine, ils se tournent aujourd’hui vers l’édition de livres photographiques avec comme premier ouvrage de collection Flora Synthetica par Julie Vallon paru en 2018 et Behond the Shadow par le duo d’artistes Elsa & Johanna en 2021. Maquette du livre - extrait Photo de répétitions à la Sainte-Chapelle de Paris en février 2023. Photographies Charlotte Robin.