POURQUOI MON PÈRE NE M'A PAS APPRIS L'ARABE ?
POURQUOI MON PÈRE NE M'A PAS APPRIS L'ARABE ? a pour point de départ une enquête que l'autrice et metteuse en scène Sarah Mordy mène sur sa famille paternelle marocaine. Elle y interroge la manière dont la violence d'un régime politique et de certains épisodes de l'Histoire (ici de la période de la colonisation française au Maroc aux années de plomb sous le règne du roi Hassan II) peut générer de la violence chez des individus. En remontant le fil de son histoire familiale, elle explore ce qu’elle perçoit comme des traumatismes transmis de génération en génération, et questionne également le poids des secrets de famille et de leur héritage comme une possible entrave à la construction identitaire. RÉSUMÉ Lina vit avec la certitude que son père est mort noyé sur une plage marocaine quand elle était âgée de 11 ans. Quand elle apprend qu'il vient seulement de mourir, elle décide de se rendre dans sa maison dont elle vient d'hériter, persuadée d’y trouver une réponse à ses tourments. LES PERSONNAGES La narratrice (voix off), entre 40 et 45 ans / Lina Bouzidi, 35 ans / Sami Bouzidi, frère jumeau de Lina, 35 ans / La mère (voix off), 73 ans / Pascal Lavergne, généalogiste (voix off), entre 55 et 60 ans / Jean Teyssier, le voisin du père, entre 40 et 45 ans / Le souvenir du père , 75 ans / Des journalistes (voix off) / L’esprit de Mohamed, le grand-père de Lina et Sami, sans âge / L’esprit de Fatima, la grand-mère de Lina et Sami, sans âge / Et d'autres esprits non identifiés. L'UNIVERS DE LA PIÈCE Le changement climatique et ses conséquences catastrophiques contraignent la population mondiale à s'adapter et changer ses modes de vie. Au moment où la pièce commence, le sirocco, vent sec et très chaud chargé de poussière et de sable, progresse sur toute l’Europe. LA PIÈCE La structure de la pièce s’apparente à celle d’un conte où Lina, l’héroïne, affronte son passé pour s’en affranchir. En collectant les morceaux de puzzle de son histoire familiale, Lina comprendra le mystère de ses origines, et pourra ainsi reconquérir sa liberté. LINA. Huit fois de suite le même cauchemar. Je ne sais toujours pas qui est cet homme, ni pourquoi il est prisonnier dans cette maison (...) Je me réveille toujours au moment où je m’apprête à découvrir ce qui se cache derrière la porte rouge. UN HUIS CLOS ENTRE RÉALITÉ ET FICTION Cette pièce, qui s’empare des codes du fantastique et de l’épouvante, prend la forme d’un huis-clos, reflétant ainsi le poids du passé qui pèse dans le quotidien de Lina. L'irruption du fantastique n'est autre qu'une manière de souligner comment l'enchaînement de l'Histoire peut nous apparaître comme totalement irrationnel, incompréhensible ou étrange, et échappant à notre perception de la réalité. Il permet également d'offrir à l'héroïne un " ennemi véritable" de qui elle pourra triompher, une situation de laquelle elle pourra réchapper. La maison, cadre par excellence des histoires d’épouvantes, symbolise ici l’emprisonnement de Lina dans le passé de ses aïeuls. Elle cristallise le passé et le présent, le monde des vivants et des morts. Transposer cette histoire dans une fiction d'épouvante est pour l'autrice une façon de raconter ce qu’elle ne pouvait ni concevoir ni retranscrire : la violence d’un père, celle d’un régime politique, celle de la grande Histoire. SAMI. Lina, ne va surtout pas dans cette maison ! S’il te plaît, j’ai déconné, mais je t’en supplie, écoute-moi une dernière fois ! JEAN. Évitez de sortir de la chambre la nuit . On dirait pas comme ça, mais c’est difficile de circuler dans cette maison. MISE EN ESPACE La relecture du mythe du labyrinthe a contribué à ce que Sarah Mordy imagine cette histoire comme un récit initiatique. Tel Thésée, Lina retourne dans le labyrinthe (la maison de père) affronter le Minotaure (l'esprit de son père), rendu monstrueux par la violence de l'Histoire. Cette inspiration dans l'écriture a également été le point de départ pour l’élaboration de la scénographie conçue par Lou Chenivesse. Pensée comme un labyrinthe dans lequel Lina s'engouffre et se perd, Lou a imaginé une scénographie mouvante pour donner la sensation d'une maison vivante et organique qui se transforme en permanence, et dans laquelle Lina, et les spectateur·trice·s avec elle, se perdent. Extrait de la note d'intention scénographique par Lou Chenivesse Des rideaux dans une matière légère, fluide et translucide, viendront découper l'espace de différentes manières en circulant sur des systèmes de patiences. C'est cette transformation perpétuelle de l'espace qui nous donnera une sensation labyrinthique. Par exemple, la chambre d'enfant apparaîtra dans différents découpages de l'espace, ce qui donnera l'impression que la pièce se déplace, que la maison se transforme. Six espaces seront représentés : le jardin, la cuisine, la chambre d'enfant, la chambre du père, le couloir, et une pièce secrète surnommée « Le Cabinet Rouge. » Le mobilier de chaque pièce sera assez sommaire . Par exemple, la cuisine sera signifiée par la présence d'une table et de deux chaises, le jardin par la présence d'un pommier. Chaque élément sera monté sur roulettes pour fluidifer les déplacements, et renforcer la sensation d'un espace onirique. DISTRIBUTION Texte et mise en scène Sarah Mordy / Interprétation Lola Felouzis, Thomas Germaine, Slimane Majdi / Voix off Anne Dolan, Gilles Nicolas / Collaboration artistique Mexianu Medenou / Dramaturgie Leslie Menahem / Assistanat à la mise en scène Marion Morvan / Chorégraphie Léonore Zurflüh / Scénographie Lou Chenivesse / Son Serge Sentis / Vidéo Victor-Hadrien Avec l'aimable participation de Laetitia Gayet et Malika M'Sahel / Administration et production Adeline Bodin - Les Aventurier·e·s / Relations presse Murielle Richard PARTENAIRES ET SOUTIENS Production ABRI ANIMA Coproductions La Croisée#3, Théâtre Exchange / Centre Culturel Léo Lagrange d’Amiens et le Théâtre Massenet de Lille avec l’aide du Ministère de la Culture, Théâtre du Nord - Centre Dramatique National Lille Tourcoing Hauts-de-France Avec l’aide de la Région Hauts-de-France (aide à l’émergence), de la DRAC Hauts-de-France (aide au projet), de la Ville de Lille (aide à la création), de l'Oiseau-Mouche dans le cadre du dispositif résidence TREMPLIN de la DRAC Hauts-de-France (saison 2021/22), du Théâtre Massenet Avec le soutien de l’Oiseau-Mouche, du Théâtre Gérard-Philipe - Centre Dramatique National de Saint-Denis dans le cadre de ses compagnonnages (saison 2021/2022), du 232U/Théâtre de Chambre, de la Maison Maria Casarès, de Stello Productions, du Clos des Bernardines. CALENDRIER ET DIFFUSION SAISON 2023/2024 du 18 septembre au 5 octobre 2023 > répétitions et création à l'Oiseau-Mouche (Roubaix) 15 et 16 février 2024 > représentations au Phénix, Scène Nationale (Valenciennes) 23 mai 2024 > représentation au Théâtre Jean Vilar (Saint-Quentin) DIFFUSION SAISON 2024/2025 (en cours) Maison des Arts et Loisirs (Laon)