Romain Pilon Trio "Falling Grace" featuring Jeff Ballard & Yoni Zelnik

jazz&people présente Romain Pilon Falling Grace Pour la première fois dans un parcours jalonné de rencontres d’excellence, le guitariste Romain Pilon se penche sur un répertoire de standards et exhume perles rares et autres pépites secrètes du jazz accompagné par un orfèvre de la batterie, Jeff Ballard, dans un disque d’une admirable plénitude : "Falling Grace". Jouer les standards est trop souvent l’occasion, pour de nombreux musiciens, d’un étalage de virtuosité ou d’un exercice de style qui ne les mène pas toujours très loin. Ce n’est pas le cas de Romain Pilon qui a attendu d’accéder à une forme de maturité pour leur dédier tout un album bien qu’il les fréquente depuis ses premières années. Le guitariste sait que jouer ces morceaux n’est pas un exercice anodin et que rien ne sert de s’atteler à les interpréter si l’on n’a rien à leur apporter. Reprendre un thème connu de tous sans se l’approprier expose à jouer pour ne rien dire ou ne pas se montrer à la hauteur de celles et ceux qui ont marqué de leur empreinte ces compositions qui font partie du patrimoine commun des musiciens de jazz. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit dans ce disque. Qu’il s’agisse de chansons extraites de comédies musicales américaines ou de thèmes signés par les jazzmen les plus célèbres, Romain Pilon a d’abord eu l’intelligence d’aller chercher des morceaux inattendus, des compositions méconnues ou des raretés signées par exemple de Herbie Hancock, Miles Davis ou Steve Swallow. C’est aussi le talent d’un musicien que de savoir ainsi retrouver dans le puit sans fond du répertoire du jazz ces airs qui parlent à l’oreille sans qu’on puisse les identifier au premier abord. Romain Pilon sait en raviver les mélodies ou nous faire découvrir des compositions que l’on s’étonne de ne pas avoir entendues auparavant. Le second talent qu’il met en œuvre consiste à trouver une manière originale d’aborder chacun de ces thèmes, par l’arrangement, l’harmonisation ou le choix d’un tempo, de sorte qu’ils apparaissent à l’oreille avec la fraîcheur d’une nouveauté. Avec la subtilité qui le caractérise, Romain Pilon a pioché le programme de son disque à différentes sources, et son choix nous dit beaucoup de lui. De son attachement aux fondements du be-bop et à l’exigence du phrasé qui le caractérise, de sa sensibilité aux écarts poétiques et au lyrisme des libres penseurs apparus dans l’orbite du label ECM, de son assimilation des grands maîtres de la tradition de la guitare moderne de Jim Hall à Pat Metheny en passant par John Scofield qui ont conservé un art de la ligne claire malgré la sophistication des cheminements harmoniques. Sans urgence et sans outrance, Romain Pilon ne sacrifie jamais rien à la virtuosité. Son aisance digitale ou la vivacité dont il fait preuve sur le plan mélodique l’engagent dans une quête de limpidité et de cohérence qui lui vaut l’admiration de nombre de ses pairs tout autour de la planète et lui a permis de partager la scène avec des musiciens de premier plan : les ténors Walter Smith III, qu’il a invité sur deux de ses disques précédents, et Ben Wendel ; le batteur Brian Blade, au sein d’un trio formé avec le contrebassiste Jeff Denson ; l’organiste Sam Yahel qu’il a convié en tournée en Europe ou encore la contrebassiste Linda May Han Oh qui a fait appel à son talent dernièrement, pour en citer quelques-uns. Tenu en haute estime par ses confrères guitaristes, Romain Pilon appartient à cette catégorie de musiciens dont la réputation est fondée sur des valeurs sûres que cet album met totalement en valeur dans le contexte dépouillé du trio. La musique s’y épanouit avec une simplicité qui n’a rien de l’évidence, l’improvisation s’y déroule dans une parfaite respiration, les rythmiques y sont limpides et les atmosphères teintées avec juste ce qu’il faut de couleurs pour avoir du caractère. La présence de Jeff Ballard dans cette aventure y est pour beaucoup, qui apporte l’élégance de son drumming, la pertinence de ses choix rythmiques, les couleurs qu’il tire de son set, et une infinité de nuances et de dynamiques qui contribuent à la richesse des interprétations. Son implication totale dans l’enregistrement est perceptible à chaque instant, à chaque frappe. "Falling Grace" fait partie de ces disques rares où chaque note semble à sa place, où chaque phrase semble aller de soi sans pour autant s’offrir avec trop de facilité. La musique s’y déploie avec sérénité, elle respire, elle s’écoute, avec équilibre et élégance, tout en trouvant ses moments de fusée et d’éblouissement. Romain Pilon y manifeste aussi bien ses penchants électriques que sa sensibilité lyrique, sa fermeté rythmique que son sens délié du phrasé, assumant le lento d’une ballade avec une classe superlative, autant que le swing tenu sans faiblir. D’une sonorité qui combine la présence avec la sensibilité, d’un toucher qui sait se montrer aussi sûr que délicat, il signe un disque qui s’impose dès la première écoute comme un classique, dont les écoutes successives n’épuisent pas la beauté. Romain Pilon, guitare Instrumentiste à l’imagination aussi riche qu’exigeante, Romain Pilon s’est affirmé depuis son retour en France en 2004 comme l’un des plus remarquables guitariste de l’Hexagone. Diplômé du Berklee College à Boston, où il a achevé ses études par une rencontre avec Pat Metheny et un concert en première partie de ce dernier, il a codirigé un groupe avec le ténor David Prez, puis mené différentes formations, dont la plus récente est le groupe Copper à deux claviers pour lequel il a invité Seamus Blake. Pédagogue actif en Europe et aux États-Unis, il a enregistré un disque et tourné en trio avec le grand batteur Brian Blade. « Falling Grace » est son septième album. Jeff Ballard, batterie Révélé par Chick Corea, membre attitré depuis plus de quinze ans du trio de Brad Mehldau, Jeff Ballard appartient à l’élite des batteurs de jazz. Son riche parcours l’a notamment associé à Pat Metheny et Kurt Rosenwinkel, deux guitaristes qui font référence pour Romain Pilon. La manière dont il combine l’héritage des grands inventeurs du langage du jazz à des traditions percussives extra-européennes sont l’une de ses marques de fabrique. Cofondateur du trio FLY avec Mark Turner et Larry Grenadier, il a formé le groupe Fairgrounds auquel prennent part des musiciens comme Lionel Loueke, Miguel Zenon, Chris Cheek et Reid Anderson. Yoni Zelnik, contrebasse Familier du public français pour ses collaborations avec la chanteuse Youn Sun Nah, le pianiste Yonathan Avishai ou la saxophoniste Géraldine Laurent, Yoni Zelnik est l’un des contrebassistes les plus demandés de sa génération, offrant une synthèse moderne et vivante de la tradition de son instrument. Il fait notamment partie des groupes de Florian Pellissier et Philippe Soirat, du Vintage Orchestra et a participé à plusieurs formations du trompettiste Avishai Cohen. Quelques citations de la presse internationale à propos de Romain Pilon: “Pilon navigue dans la musique avec une superbe assurance" — Jazz Times “Un musicien à la pensée rapide, doté d'une sonorité d'inspiration acoustique, à la chaleur attrayante" — JazzWise “Les solos de Pilon ne sont jamais prétexte à une démonstration de virtuosité forcée" — All About Jazz L'ALBUM 1. Falling Grace (Steve Swallow) 2. Textures (Herbie Hancock) 3. Side Car (Miles Davis) 4. Lament (J.J. Johnson) 5. Bye Ya (Thelonious Monk) 6. Interlude 7. Sweet and Lovely (Arnheim/Daniels/Tobias) 8. Golden Earrings (Victor Young/Ray Evans & Jay Livingstone) 9. By Myself (Arthur Schwarz & Howard Dietz) 10. Horace-Scope (Horace Silver) 11. Nicolette (Kenny Wheeler) Enregistré et mixé au Studio de Meudon par Julien Bassères. Masterisé par David Darlington, NYC. Graphic design : Olivier Linden, d'après l'œuvre "PH-1039" (1977) de Clyfford Still.