SIAM, livre photo
Début 2019 je voyage pour la première fois en Thaïlande, rejoignant un proche sur place, le temps de quelques semaines. A mon retour à Paris je ressens l’envie d’approfondir le sujet et de revenir pour y commencer un reportage photo sur la culture thaïlandaise. Fin 2019 j’emménage à Bangkok, dans le quartier de Lat Phrao, à l’Est de la ville. Mon premier sujet de reportage, Femmes du Marché, commence en janvier 2020, dans le Nord du pays, au marché de Chiang Mai où j’accompagne un ami venu chercher des poissons vivants dans le but de les relâcher dans la rivière, suite au décès de sa mère, telle que la tradition le veut. Quel que soit le pays et l’époque, le marché traditionnel, où l’on trouve généralement nourriture, quincaillerie et vêtement, me paraît être le cœur vivant d’une culture. À mon arrivée en Thaïlande, la vie du marché et l’intensité de son activité m’ont directement replongé en enfance, quand j’accompagnais ma grand-mère au marché local en Alsace. Femmes du Marché met en avant celles que l’on voit, sans les regarder et la vie du marché traditionnel. Le choix de photographier principalement des femmes est venu naturellement dans un souci d’apporter toujours plus de visibilité à celles qui vivent dans l’ombre de l’hégémonie masculine. Je suis allé à leur rencontre suite à la prise de vue, souhaitant leur offrir leur portrait imprimé. Prévenu par mes proches, je savais que la méfiance accompagnerait ce premier contact. Mais très vite, sourire et bienveillance ont brisé la glace, laissant place à un échange culturel riche, durant lequel elles m’ont parlé de leur vie et de leurs conditions de travail. Ce reportage est présenté lors du Fem Film Festival 2020 au Bangkok Screening Room. Le festival explore à la fois les luttes et les réalisations des femmes dans les industries professionnelles, en politique, en amour et dans la vie. Lorsque la pandémie frappe le pays en 2020, la fermeture des frontières engendre de sérieuses précarités, privant le pays des revenus liés au tourisme. Les manifestations commencent d'un coté et la vie ralentit de l'autre. Je prends alors le temps d’observer la culture et je m’essaie à la langue thaï, non sans difficultés. Suite au premier confinement je pars en reportage photo sur le tournage d’un film local, Sompoï, au Nord toujours, dans la région de Lamphun. Entouré de vergers de manguiers et autres arbres fruitiers locaux, je suis en immersion totale dans la culture thaïlandaise. J’y apprends à cuisiner des plats incontournables comme le Som Tam, salade de papaye verte pimentée, et d’autres plus rares et extrêmement épicés, tel que le Laab Nua Dib, tartare de buffle au sang et à la bile, qui deviendra un de mes plats favoris. Je visite plusieurs fois l’île de Koh Chan, au Sud, puis à l’été 2021 je m’y installe quelques semaines pour travailler bénévolement dans un refuge animalier. Sur l'île je réalise la série photo Tragédie Paradisio, dans l’esprit d’un film noir aux allures de ville fantôme. Ce reportage illustre un quotidien en suspend en période de pandémie, sur une île du Golfe de Thailande vivant essentiellement du tourisme. Routes désertes, commerces à l’abandon, village de pêcheurs perché sur l’eau sont autant de vestiges d’une époque révolue qui témoignent d’une économie en berne et d’un futur incertain. Je finis mon voyage en avril 2022, explorant le parc national Doi Inthanon, près de Chiang Mai où je me familiarise avec la photographie de paysage et de nature. Traduit en français, anglais et thaïlandais, ce livre vous offre quelques instants choisis à la chronologie abstraite et une interprétation personnelle d’un séjour en Thaïlande de presque trois ans. Je n’ai eu la chance que de voir une infime partie de ce que le pays a à offrir, mais j’y ai trouvé paix et sérénité. Ce parcours je le souhaite à quiconque cherche aujourd’hui de nouveaux horizons culturels. En Asie ou partout ailleurs, tel que l’écrit Roland Jaccard au sujet de l’écrivain japonnais Natsume Sôseki : Tout voyage qui ne nous détruit pas n’est qu’une forme vulgaire de tourisme.
La collecte servira principalement à promouvoir le livre Siam et à financer l'édition d'une cinquantaine de livres A4. Les livres acquis durant la campagne de crowdfunding sont vendus à un tarif spécial, telle une prévente, et ils seront tous dédicacés personnellement. Coûts d'impression des livres et contributions : ≃ 1500 euros Commission KissKissBankBank : ≃ 180 euros Je prends à ma charge les frais d'emballage et de livraison pour la France et le temps travaillé sur l'édition du livre. Ce projet de financement n'ayant nullement pour but de me rémunérer directement mais de rendre possible l'impression d'une cinquantaine de livres dans le but de trouver un éditeur succeptible d'être interessé, et donc de le diffuser.