Tintigny Nuit du souvenir
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<strong>Mon histoire : </strong>née en Gaume en 1958, j'ai été amenée à m'en éloigner pour étudier d'abord, travailler ensuite. Si une participation active à la vie locale n'est guère possible, il n'empêche que des liens étroits demeurent, avec ma région d'origine et ses habitants. </p>
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<strong>Ce projet, éphémère, </strong>s'inscrit dans la foulée d'autres réalisations de plus longue haleine, mises sur pied par des acteurs locaux, à l'occasion du Centenaire de la 1ère Guerre mondiale. </p>
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<strong>Notre village</strong></p>
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<strong>Au soir du 22 août 1914,</strong> dévastés par l'envahisseur, les villages de la commune gaumaise de <strong>Tintigny </strong>ne sont plus que larmes, ruines, terreur, désolation. </p>
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A Ansart, Breuvanne, Poncelle, et Tintigny, 94 victimes - en majorité des hommes - abattus devant leur maison, dans leur jardin, à côté de leur tas de bois, asphyxiés dans leur cave, ou exécutés collectivement dans une prairie ... 183 maisons sont incendiées, elles brûlent la nuit durant. </p>
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Ils s'appelaient Alfred, Eugène, ou Théophile, ils avaient 16, 45 ou 72 ans, ils étaient cultivateurs, notaire, forgeron, curé, sabotier, instituteur, ... Ils sont morts pour rien, sans raison, du seul fait d'un déchaînement d'inhumaine barbarie. </p>
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Les survivants ont perdu un père, un mari, des fils, des frères, des voisins ... Et leur toit. Les années noires s'étireront, interminables, dans le chagrin des vies perdues, la peur, les privations, le dur labeur, jusqu'à l'Armistice. </p>
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Ce qui est arrivé à ces gens-là et à leur famille, est de l'ordre de l'irréparable. Mais celui est qui oublié meurt deux fois. </p>
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Seul le silence peut dire l'indicible. En 2014, leurs silhouettes immobiles et muettes ont veillé pendant des mois, sur la place de Tintigny.</p>
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Le 22 août 2015 en soirée, un hommage silencieux a pris place, sous un pommier centenaire de la rue du Tilleul : une centaine de petites lumières nominatives sont restées allumées, de la tombée de la nuit au lever du jour, en mémoire de ces petites gens-là, des villageois que la grande Histoire n'a pas retenus, mais qui font partie de notre histoire familiale et individuelle. </p>
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