Un séchoir pour les Cueilleuses Sauvages !

Qui suis-je ? Je m'appelle Elise ! Passionnée de nature depuis toute petite, j'ai toujours voulu travailler à son contact, pour la connaître et la préserver. C'est donc tout naturellement que je me suis lancée dans des études en écologie, gestion et protection de la nature. Je m'engage ensuite dans un bureau d'étude en tant qu'écologue naturaliste. Ma mission : inventorier les espèces protégées et proposer des mesures de réduction des impacts de projets d'aménagement. Dans le même temps je co-fonde l'association Lus, qui réalise des atlas de biodiversité communale en Occitanie. Après 5 ans de carrière, je commence à tourner en rond... Une idée me trotte dans la tête : être autonome et créer une activité vertueuse qui puisse reconnecter les gens avec la nature. Début 2019, je quitte mon travail et je plonge dans le grand bain ! J'enchaine les formations et je teste mes premières recettes... Le 1er avril 2019, les Cueilleuses Sauvages voient le jour ! En quoi ça consiste ? 5 ans plus tard, Les Cueilleuses Sauvages, c'est une gamme complète de produits alimentaires à base de plantes sauvages et de nombreuses animations nature à la découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales. Je propose à l'heure actuelle une trentaine de produits artisanaux à base de plantes sauvages : sirops, gelées, condiments et tisanes ! Je les vends sur les foires et marchés autour de Montpellier, ainsi que dans des boutiques de producteurs et des restaurants. Je réalise toutes mes cueillettes à la main, dans l'Hérault. Je cueille environ 30 espèces tout au long de l'année. La priorité est de préserver les écosystèmes et les espèces que je récolte et de limiter l’impact de ma cueillette. Je respecte donc le cycle naturel de chaque plante, et je dispose de plusieurs sites par espèces, afin de pouvoir alterner et laisser aux populations le temps de repousser à leur rythme entre chaque cueillette. Les plantes sont récoltées en milieu naturel loin de toute source de pollution. Je ne cueille qu'avec l’autorisation des propriétaires des terrains, avec lesquels j'établis des accords oraux ou écrits. Cela me permet de connaitre l'historique des parcelles et de garantir l'absence de pollution passée et présente sur les zones que je cueille. Le séchage : tout un art ! La qualité du séchage des plantes conditionne la qualité gustative, médicinale et nutritionnelle des tisanes et épices. J'y apporte donc un soin tout particulier. Actuellement j'utilise un petit séchoir solaire auto-construit au début de mon activité en 2019, complété par des petits séchoirs suspendus en intérieur et un séchoir électrique que je réserve pour les espèces sensibles (coquelicot ou ortie par exemple). Malgré cette panoplie de séchoirs, ce système n'est plus adapté pour les volumes que je cueille aujourd'hui, et je manque de place pour gérer toutes mes plantes pendant la saison. La photo ci-dessous présente mon séchoir solaire actuel, devenu trop petit. Le projet : un nouveau séchoir solaire ! Maintenant que l'objectif est posé, rentrons dans les détails... J'ai aujourd'hui besoin d'un seul séchoir, grand, efficace et performant pour pouvoir y faire sécher toutes mes récoltes de l'année dans de bonnes conditions, quel que soit la météo, tout en restant le plus économe possible en énergie. Mon allié pour cela : le soleil ! Forte de mes 5 années d'expérience, j'ai une idée précise du fonctionnement optimal de mon futur séchoir solaire. Et pour passer de l'idée à sa concrétisation, je fais appel à Hugo de Scie to sea, mon ami menuisier ET skipper ! Grâce à son expérience dans la construction bois et dans l'aérodynamisme (la science de la circulation de l'air), nous avons pu faire les plans du futur séchoir ! Pour un séchage optimal, il faut remplir 3 conditions : - Une obscurité totale : le séchoir doit donc être étanche à la lumière. Jusque-là, c'est facile ! - Une ventilation continue : là, ça se complique un peu... Le principe du séchoir solaire est toutefois assez simple. Il est constitué de deux entités reliées entre elles par un conduit : la chauffeuse et la chambre de séchage. La chauffeuse est un caisson en bois muni d'une grande fenêtre, derrière laquelle on place une plaque noire. Grâce aux rayons du soleil, l'air chauffe entre la plaque et le verre et monte naturellement jusque dans le conduit (l'air chaud étant plus léger que l'air froid). La chambre de séchage, où sont entreposées les plantes sur des claies, est alors traversée par l'air chaud qui, grâce à une très légère inclinaison des claies de séchage et à un tirage d'air naturel de la cheminée d'évacuation, circule doucement vers le haut en faisant sécher les plantes au passage (t'as rien compris ? Le schéma ci-dessous est peut-être plus clair !) - Une température modérée : gare à la surchauffe ! Pour préserver toutes les qualités médicinales et gustatives des plantes, l'air à l'intérieur du séchoir ne doit pas dépasser les 35°C. L'idée est donc d'aider le brassage d'air naturel à l'aide de petits ventilateurs branchés sur panneau solaire. Grâce à ce petit coup de pouce, l'air ne stagne pas dans la chauffeuse ni dans la chambre de séchage, et la surchauffe est évitée ! Pour surveiller tout ça, le séchoir sera équipé d'un thermomètre / hygromètre (lui aussi rechargé grâce au panneau solaire), qui permettra de connaître en temps réel les conditions dans la chambre de séchage et d'adapter l'exposition de la chauffeuse et la force de ventilation. Et si il pleut ? Eh oui, on a beau être dans le sud, la météo est parfois capricieuse ! Le séchoir inclura donc aussi un espace pour y placer un petit déshumidificateur, qui permettra de continuer le séchage des plantes même en l'absence de soleil. Le choix des matériaux La qualité de mon séchoir déterminera la qualité des plantes que je propose. J'ai donc décidé de suivre les recommandations du label Nature et Progrès et du Syndicat des Simples, les deux références dans le domaine. On exclut donc les matériaux plastiques et les produits chimiques. La structure du séchoir sera faite en panneaux de bois garantis sans formaldéhyde, idem pour la structure des claies de séchage. Les grilles où seront placées les plantes seront en inox de qualité alimentaire et l'isolation du séchoir sera en panneaux de liège. Les conduits seront eux aussi en inox et la vitre de la chauffeuse en verre armé. Bien que plus naturels, ces matériaux ont un coût important... Mais la qualité, ça n'a pas de prix !