Voyage solidaire Madagascar

Ensemble, cultivons la culture !

Visuel du projet Voyage solidaire Madagascar
Réussi
23
Contributions
12/09/2019
Date de fin
1 225 €
Sur 1 000 €
123 %

Les publications

<p>Vos dons ayant dépassés mes espérances, je peux également apporter quelques livres également achetés à l'association Lire, c'est partir, aux collégiens de deux établissements à Faratsiho et Antsirabe.<img alt="20190929_114346__1_-1569754017" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/619999/20190929_114346__1_-1569754017.jpg"></p>
<p>Comme prévu, je me suis rendue à l'antenne de Lapalud où siège l'association "Lire, c'est partir" pour acheter&nbsp;albums et romans jeunesse. Quel plaisir de feuilleter toutes&nbsp;ces histoires extraordinaires au prix de 0,80 € !<img alt="20190929_114110__1_-1569753590" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/619998/20190929_114110__1_-1569753590.jpg"></p>
<p>Grâce à votre générosité, j'apporterai six kamishibaï aux enfants des&nbsp;3 écoles élémentaires à Faratsiho. Ils me permettront de mettre en scène des histoires éducatives et ludiques de façon théâtrale !<img alt="Kamishiba___2_-1569752723" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/619996/Kamishiba___2_-1569752723.jpg"></p>
<p>MERCI à tous les généreux donateurs qui m'ont permis d'atteindre mon objectif et de commencer ainsi mes premiers achats de fournitures scolaires.  La semaine prochaine, achat de livres francais à Lapalud (84) où l'association "Lire, c'est partir" a un dépôt de livres neufs à un prix très raisonnable.  <a href="https://www.lirecestpartir.fr/" target="_blank">https://www.lirecestpartir.fr</a>  Pour ne rien vous cacher, je suis à la fois émue et excitée par ces préparatifs et l'approche de mon voyage !  A bientôt pour d'autres nouvelles... Eliette Privet-Gibert</p> <p> </p> <p><img alt="20190903_221026_opt-1567543496" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/614124/20190903_221026_opt-1567543496.jpg"></p>
<p><img alt="Avion-air-madagascar-768x329-1566244288" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/611424/avion-air-madagascar-768x329-1566244288.png"></p>
<p>Bibliothèque des rues « Boky Mitety Vohitra » à Madagascar</p> <p>Par <strong>Marie Michèle Razafintsalama</strong>, libraire et éditrice</p> <p>Marie Michèle Razafintsalama, tout d'abord libraire a créé la maison d'éditions Jeunes Malgaches en 2004. Egalement auteur de livres pour enfants elle est très impliquée dans les actions sociales en faveur des enfants défavorisés. Elle présente aujourd'hui une aventure passionnante auprès des enfants des rues qui a pour vocation la création de bibliothèques de rues permettant ainsi aux plus jeunes l'accès au livre et à la lecture.</p> <p>Faire la promotion de la lecture dans un pays d'une extrême pauvreté comme Madagascar n'est pas chose aisée. Le taux d'alphabétisation y est de 78% selon l'Unicef en 2012 avec une population en général à 80% monolingue  malgache.</p> <p>Genèse du projet</p> <p>En 2014, la Plate-Forme de la société civile pour l'enfance (PFSCE)<a href="http://note1/">1</a> commande une étude sur les enfants vivant et travaillant dans les rues et découvre qu'il y a encore 23 000 enfants dans la rue dans la capitale malgache alors que ses membres prennent déjà en charge environ 9 500 enfants. Cela représente 4 % des enfants de moins de 18 ans, dans la capitale. Que faire alors pour eux quand il n'y a aucun programme initié par l'Etat ? Doit-on les laisser exclus du système éducatif parce qu'ils n'ont pas d'acte de naissance ou parce que les parents n'ont pas les moyens de les scolariser, ou parce qu'ils doivent travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles ? En 2015, cinq associations<a href="http://note2/">2</a> qui gèrent des bibliothèques se mettent en réseau pour échanger les expériences en matière de bibliothèque. Il s'agit des associations Graines de bitume, ATD Quart Monde, Centre Betania, Le livre d'Avenir et le Centre de développement d'Andohatapenaka. Elles s'occupent toutes des enfants de familles défavorisées installées dans les bas quartiers. Les animateurs cherchent les moyens de faire venir les enfants des rues dans leurs bibliothèques.</p> <p>Premières réalisations : des animations aux bibliothèques de rues</p> <p>Depuis la création de la maison d'édition Jeunes Malgaches en 2004<a href="http://note3/">3</a>, nous nous sommes attelés à monter des animations dans les écoles et les bibliothèques pour encourager la lecture. Ces associations ont donc fait appel à nous pour les aider à améliorer leurs pratiques. Depuis quelques années déjà, en tant  qu’éditrice chez Jeunes Malgaches, j'ai monté un module de formation sur l'animation en bibliothèque pour accompagner les ouvertures de bibliothèques financées par des associations qui choisissent d'acheter des livres édités localement. Au cours des échanges, les bibliothécaires manifestent la volonté de créer une bibliothèque des rues.</p> <p> </p> <p>Rencontres en janvier 2016 dans le quartier de l'association ATD Quart Monde à Andavamamba</p> <p>Il s’agit de donner accès aux livres aux enfants dans les rues. La majorité de ces enfants n’ont jamais vu de livres de leur vie et donc les animations permettent une première appropriation de l’objet. Comme ces enfants ont du mal à venir dans les bibliothèques, le livre va aller à leur rencontre au cœur de leurs quartiers. Les animateurs organisent des séances de lecture et quelques notions d’alphabétisation en plein air. Les notions d’hygiène font aussi partie du programme d’animation. Cette action permet aussi de donner accès aux savoirs et aux connaissances et participe à la préparation de ces enfants à la scolarité. Elle contribue aussi à maintenir les acquis de ceux qui ont quitté l'école trop tôt. En effet, la moitié des enfants dans les écoles primaires publiques arrêtent leur scolarité à la fin du primaire car les parents n'ont pas les moyens de les envoyer au collège.</p> <p>L’organisation des bibliothèques de rues</p> <p>Les animatrices et moi-même concevons ensemble l'organisation des séances et je cherche les moyens de les financer. L'association Koloaina qui propose des ateliers d'éveil pour des enfants déscolarisés dans trente-cinq quartiers de la capitale est intéressée par ce projet et vient le rejoindre. Les associations Le livre aux mille zébus<a href="http://note4/">4</a> et Solidarité avec Madagascar qui travaillent depuis quelques années à Madagascar sensibles à la promotion des livres locaux et de la lecture auprès des enfants vulnérables ou isolés,  acceptent de financer l'activité. Le projet démarre en janvier 2016. Chaque association choisit deux sites dans sa zone d'intervention et cible les quartiers où il y a beaucoup d'enfants dans les rues. Au total 15 sites sont retenus, l'objectif étant de toucher 2.500 enfants. Les livres utilisés sont des imagiers, des albums illustrés et des planches pédagogiques destinés à des enfants de 3 à 11 ans, une douzaine de titres chacun en onze exemplaires dans le lot de livres. Ces livres sont exclusivement édités à Madagascar en malgache et bilingues français/malgache. Les animateurs sortent par groupe de 5 personnes à chaque séance afin de bien gérer les enfants, chaque association a un représentant.</p> <p> </p> <p>Affluence des enfants avides de lire, Andavamamba, janvier 2016</p> <p>Les séances durent 2 heures tous les mercredis matins et les livres sont sous la responsabilité d’une association pendant un mois. Les animateurs prennent des vidéos et des photos pendant les séances qui sont utilisées pour faire connaître l'activité et montrer les réalités du terrain aux financeurs. Je supervise le projet, de l’achat des fournitures et des livres, le paiement des indemnités des animateurs jusqu’à la coordination du planning des activités. Des rencontres régulières sont organisées avec les animateurs pour suivre l'évolution de l'action et voir les difficultés rencontrées. Un rapport est envoyé tous les mois aux financeurs.</p> <p>Il y a un repérage des lieux et une demande d'autorisation au Chef Fokontany (Chef des quartiers)  pour l'occupation des lieux choisis. En effet, toutes activités organisées au cœur des quartiers doivent avoir l’autorisation des autorités locales. Les rencontres se font en plein air. Les animateurs annoncent la tenue de l'activité une semaine avant en faisant le tour des quartiers choisis avec un mégaphone pour informer les parents. Les enfants viennent nombreux aux séances : entre 40 et 70 enfants par séance. Les plus âgés, entre 7 et 12 ans, viennent accompagnés de leurs petits frères ou sœurs.</p> <p>Après un an de fonctionnement : premiers éléments de bilan</p> <p>Un an après, le projet est un succès total et nous avons tenu à le faire connaître par le biais de cet article. Grâce à la collaboration avec les Fokontany, les associations ont pu organiser les séances sans problème dans les quartiers. Les enfants sont au rendez-vous,  très motivés à apprendre à lire, ils découvrent alors l'objet livre et sont très intéressés. Les séances permettent de rassembler des enfants qui n'ont pas l'habitude d'être ensemble, ils sont à l'aise, discutent ensemble car ils sont dans leur milieu, en plein air. Au tout début, ils sont surexcités et se battent pour avoir des livres. Et puis, au fil des séances, ils sont plus disciplinés et ravis de pouvoir faire une activité ensemble. Quelques fois, on voit même des adolescents participer aux séances et se mélanger sans complexe aux petits. Certains hésitent d'abord mais se laissent convaincre rapidement dès qu'ils voient les autres s'installer sur la natte. Ils sont également curieux de découvrir les illustrations et  reconnaissent leur environnement. En effet, les livres choisis ont des illustrations typiquement malgaches pour que les enfants se reconnaissent dans ce qu'ils voient et ce qu'ils lisent, s'ils savent lire. Les animateurs font en sorte de lier les histoires des livres au quotidien des enfants.</p> <p>Même les adultes sont contents de découvrir les livres et de voir qu'on s'occupe de leurs enfants. Ils les encouragent à assister aux séances et demandent que l’on augmente le nombre de rencontres. Dans certains quartiers, les parents habillent les enfants proprement pour aller à la séance, cela démontre un réel intérêt et un respect pour cette activité. Les animateurs sont aussi motivés et à l'écoute.</p> <p>Des résultats palpables et des motivations pour continuer</p> <p>Les enfants restent là pendant deux heures et ne veulent plus partir. Après quelques séances, les enfants scolarisés dans l'après-midi ont aussi rejoint les enfants des rues. Ils disent qu'il n'y a pas de livres dans leurs écoles et qu'ils ont envie de lire.</p> <p>Les animateurs demandent aux enfants ce qu'ils voient dans les livres et les enfants parlent tous, même ceux qui ne savent pas lire. Le besoin de s'exprimer est là, il faut continuer à les encourager. Il y en a qui font la lecture aussi pour les petits.</p> <p> </p> <p>Après chaque séance, les animateurs se réunissent et préparent le compte-rendu de la matinée. Souvent les enfants sont trop nombreux et les animateurs ont du mal à les encadrer. Il y a des velléités de vol quelques fois, mais les enfants sont vite repérés et les livres repris. Certains veulent ramener les livres chez eux et cela fait réfléchir à une méthode de prêt qui n'était pas du tout prévue lors du démarrage du projet. En effet, la majorité des enfants n'ont pas d'adresse fixe et cela rend difficile le prêt, aussi chaque association analyse ces difficultés avant de faire les prêts, sans doute en 2017. Cela permettrait aussi de dire aux enfants qu'on peut leur faire confiance et de tester leur capacité à respecter le livre et le ramener en bon état.</p> <p>En septembre 2016, l'association Gazela qui travaille en banlieue, a rejoint le groupe. Elle s'occupe de trouver des parrains pour les enfants d'une école primaire publique dans sa zone d'intervention et fait des formations professionnelles pour des jeunes de 17 à 22 ans. La population quitte le centre-ville pour les abords de la capitale, car la vie y est moins chère. Les responsables de l'association ont remarqué qu'il y a de plus en plus d'enfants des rues dans la commune Avarabohitra Itaosy, et ont trouvé intéressant l'idée de les sensibiliser à la lecture. L’Association a donc choisi 3 quartiers les plus peuplés d'Itaosy et d'Andranonahoatra.</p> <p>Des animations de rues à la fréquentation des bibliothèques </p> <p>L'objectif d’attirer les enfants dans les bibliothèques est réussi car depuis quelques mois, beaucoup commencent à fréquenter les bibliothèques des associations. Ils recherchent particulièrement les livres qui ont  été lus pendant les séances. Cela veut dire qu'ils veulent approfondir la lecture. A la bibliothèque Le livre d'Avenir, on a recensé 504 enfants en 2016 pendant les séances de mercredi après-midi consacrées aux enfants des rues. A la bibliothèque d'ATD Quart Monde, ils sont une centaine tous les mercredis après-midi.</p> <p>Après le bilan à la fin de l'année 2016, deux livres ont été retirés du lot et seront remplacés car ils ont reçu un accueil mitigé auprès des enfants. Ces livres n'ont pas été appréciés par les enfants car les histoires étaient un peu longues et les illustrations peu attractives.</p> <p>L’avenir du projet</p> <p>Les 28 associations membres de la PFSCE sont intéressées par le projet et une recherche de financement a été entamée pour démultiplier cette initiative. La banque commerciale BFV-Société Générale qui soutien des actions sociales pour les plus défavorisés chaque année, a fait don de plus de neuf millions d’ariary pour poursuivre le projet en 2017.</p> <p>L'action a touché 39 adultes et 2.567 enfants en 2016 dont 53% sont des enfants des rues et 47% des enfants scolarisés. Avec la démultiplication au sein de la PFSCE, on devrait toucher plus de 10.000 enfants en 2017 car l'action ciblera les bénéficiaires de chaque association et les enfants des rues dans leurs zones d'intervention.</p> <p>En parallèle au projet, l'association française <a href="http://tsiky.weebly.com/" target="_blank">Tsiky Solidarité Ambodirano</a>, qui soutient des projets de développement dans les quartiers d'Antananarivo, finance les associations qui se sont mises en réseau et renforce l'acquisition de livres locaux pour les bibliothèques des associations afin de répondre aux demandes des lecteurs.</p> <p>Le livre aux mille zébus et Solidarité avec Madagascar ont décidé également de continuer à soutenir en 2017, les 7 associations qui ont démarré ce projet. L’association Gazela a bénéficié d’un don de livres de Malgaches résidant en France qui se sont mobilisés sur Facebook en faveur de cette action fin 2016, pour ouvrir une bibliothèque.</p> <p>Un des objectifs : faire connaître le projet</p> <p>Pour faire connaître l'activité, <a href="http://%20https//www.youtube.com/watch?v=6P6YnW29hBY&amp;feature=youtu.be" target="_blank">un petit reportage</a> a été réalisé en juin 2016 dans le quartier d'Andohatapenaka à l'occasion du mois de l'enfance et a été diffusé sur la chaîne nationale. Un stand a été aussi érigé lors de la célébration de la journée mondiale de lutte pour l'élimination de la pauvreté organisée par ATD Quart Monde en octobre 2016 sur le parvis de l'hôtel de ville à Antananarivo. Beaucoup de gens étaient intéressés par l'action et se sont renseignés sur l'organisation des animations.</p> <p>Pour le moment, aucune manifestation d'intérêt de la part des responsables du ministère de l'Éducation nationale ni du ministère de la Culture ni celle du ministère de la Population n'a été recensée et c'est bien dommage, car l'initiative devrait être démultipliée dans d'autres régions de l'île. En effet, le Plan sectoriel de l'éducation mentionne les difficultés de lecture chez les enfants en primaire, que ce soit en langue malgache ou en français. En 2014, il y a plus de quatre millions d'enfants en primaire et environ 65% vivent en milieu rural et fréquentent des écoles publiques. Ils n'ont pas encore accès aux livres donc ni aux savoirs ni aux connaissances, cela accentue leur vulnérabilité et montre la médiocrité de l'enseignement dispensé dans ces zones. Le Plan Sectoriel de l'Education mentionne aussi qu'environ 13% des enfants n'iront jamais à l'école et 48% des enfants entre 5 et 14 ans quittent l'école prématurément. Le taux d'achèvement du primaire est de 69,3% en 2014. Il y est aussi mentionné que les évaluations nationales dans le primaire montrent une baisse alarmante des compétences des élèves en lecture, que ce soit en français ou en malgache. D'où l'importance capitale de ces activités organisées en dehors de l'école et l’urgence de les démultiplier rapidement dans toutes les régions.</p> <p>Nous continuons de faire connaître ce projet pour attirer l'attention des associations qui travaillent dans d'autres régions et qui pourraient le prendre en main.</p>