Les Marcheurs du Désert by Laetitia Gau

<img alt="Sans_titre-1442338174" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/231929/Sans_titre-1442338174.jpg" />         Kisskissbankbank est resté silencieux tout l'été mais le projet ne s'est pas pour autant arrêté!   DU NOUVEAU, DU NOUVEAU:   Un coéquipier est venu s'engager dans l'aventure, les billets d'avions ont enfin été réservés et un tout nouveau tout beau site internet a été créé!   Continuer à nous suivre ici:   https://lesmarcheursdudesert.wordpress.com/   Vous y retrouverez les carnets de voyage, des galeries photos, des informations sur le film, des extraits vidéos (à venir) et toute actualité!

<img alt="Fmr_rad_o-1434713590" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/211778/fmr_rad_o-1434713590.jpg" />   La radio toulousaine m'a accueillie dimanche dernier pour une émission toute spéciale sur le film. En compagnie de Jimy Cash et d'Antoine j'aı eu la chance d'avoir ma première expérience radio, expérience que j'ai adoré !   Au programme: Caravane Renard du désert, le projet, Kisskissbankbank (au nom si difficile à retenir) ...  tout ce que vous connaissez donc, mais aussi une sélection musicale éclectique et des discussions sur le tourisme et le format documentaire.   Le lien vers l'émission: <a href="https://www.mixcloud.com/JimmyCash/emission-sp%C3%A9ciale-entrevue-avec-laeticia-et-son-projet-docu-les-marcheurs-du-d%C3%A9sert/" style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(0, 104, 207); cursor: pointer; font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px;" target="_blank">https://www.mixcloud.com/JimmyCash/emission-sp%C3%A9ciale-entrevue-avec-laeticia-et-son-projet-docu-les-marcheurs-du-d%C3%A9sert/</a>   Le lien vers la radio: http://radio-fmr.net/   Merci à Jimy Cash et Antoine pour avoir animé l'émission et m'avoir accordé ce moment de soutien et de bonne ambiance !   Ils ont tenu à se présenter et personne ne pourrait le faire mieux qu'eux ; bel aperçu de leur humour et de leur esprit libéré!   "Je suis grand beau et super classe, à l'école j'avais vachement de bons points. <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> Mon ami Antoine avec qui on a fait l'émission c'est tout pareil, mais plus genre Robin comme dans Batman et Robin.</div> <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> On fait des émissions et des reportages un peu partout dans Toulouse et dans le monde (quand on a un peu de sous) histoire de s'approprier un peu les médias, d'avoir notre mot à dire. Le journalisme épuré, froid et distant vis à vis de son sujet c'est pas trop notre truc (sauf Antoine qui est persuadé d'être le sosie de PPDA).</div> <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);">  </div> <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> On milite pas mal à côté de ça ; l'idée est de donner d'autre infos aux gens, et des idées pour se révolter."</div> <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);">  </div> <div style="line-height: 21.2999992370605px; color: rgb(68, 68, 68); font-family: Calibri, sans-serif; font-size: 15px; background-color: rgb(255, 255, 255);"> Antony Garrisi a.k.a Jimy Cash </div>   Merci à tous !

<div id="__if72ru4sdfsdfrkjahiuyi_once" style="display:none;">  </div> <div id="__zsc_once"> MERCREDI 27 MAI   Nous nous levons tôt afin de prendre un taxi pour Zagora. Cette précaution est bien nécessaire suite aux renseignements quelque peu confus de Mbark et Mohamed.   « Nous : Est-ce que nous pouvons prendre un taxi à toute heure ?   Mohamed : Oui oui, à toute heure. Jusqu'à 9 heures.   Nous : Du soir ?   Mohamed : Du matin. »   Soit à toute heure entre 7 heures et 9 heures du matin.   Puis renseignements de Mbark : « Il a peut-être voulu dire À PARTIR de 9 heures. »   Mais Mohamed nous confirme le contraire. Pour être plus clair, Mohamed nous explique qu'il vaut mieux partir le matin pour être sûr d'arriver avant 19h à Zagora, qui est pourtant qu'à 1h30 de route. Nous comprenons vite quand nous voyons les clients entassés dans les petits taxis : quand il y a plus de places, il y en a encore !   Nous disons alors au revoir à la famille, ne pouvant les remercier suffisamment pour leur incroyable générosité, et partons pour Zagora.   Nous arrivons là-bas vers 11h avec la question essentielle de la journée : comment faire passer les 7 heures qui nous attendent avant de prendre le bus ?   D'abord, nous nous dirigeons le plus lentement possible vers un restaurant dans lequel nous dégustons calmement notre dernier tajine – impossible de s'en lasser – et jouons au petit bac. Bien, 1h30 se sont peut-être écoulées mais le plus dur reste encore à faire. Nous nous rendons dans un cyber café pour imprimer mon billet d'avion, en espérant presque qu'internet fera des caprices pour perdre encore un peu de temps Malheureusement, l'opération est des plus rapides.   À l'angle d'un magasin où nous achetons de l'eau, la chance nous sourit enfin : nous rencontrons un boutiquier qui nous parle directement de M'hamid. Il se présente comme Mamadou et nous invite à boire le thé dans sa boutique. Là, nous y passons bien deux heures, où nous parlons avec Driss et Mamadou de mille et une choses.   Les deux cousins viennent d'une tribu vivant dans le désert de la région de M'hamid. Quand ils n'ont pas de touristes à amener dans le Sahara, ils tiennent la boutique de bijoux, masques, tissus, théières et autres objets à Zagora. Mamadou a énormément voyagé : Asie, Arabie Saoudite, Turquie... et a participé à de nombreux projets de types woofing. À son tour, il cherche des volontaires pour l'aider à monter son propre projet : la construction d'une auberge de jeunesse dans la région. Il accueille régulièrement des personnes chez lui pour s'occuper de son jardin, en échange de son hospitalité.   Son hospitalité, il nous l'offre aussi très rapidement et nous invite chez lui, dans son havre de paix qu'il nomme « Mon jardin, c'est ma vie ». Nous laissons les sacs dans les boutiques et embarquons sur les mobylettes de Mamadou et Driss. Sa maison porte bien son nom : c'est un nid de fraîcheur, de nature et de bien être. Il nous fait visiter l'intérieur mais surtout son potager. Des plantes de tous les pays y poussent : poivrier d'Arabie Saoudite, choux, tournesols, tomates, luzernes, cactus, orangers...   Dans ce petit bout de paradis, nous filmons la dernière vidéo qui nous manquait pour présenter le documentaire.   Puis Mamadou nous invite à partager thé et narguilé. Alors que d'autres invités viennent se joindre à nous et commencent à jouer de la musique, nous en oublions presque notre bus : vite, nous n'avons plus que 30 minutes avant le départ ! Petit problème : nous ne savons pas à quelle heure le bus part précisément, puisque qu'au guichet, le vendeur a ri aux questions d'Amandine : « 19h, 19h30, c'est la même chose ! » Mouais, pas vraiment quand même...   Sans trop se presser, Mamadou ferme la porte de son beau jardin et nous reprenons les mobylettes. Petit verre d'essence pris du véhicule de Driss pour remplir le réservoir de Mamadou : on croise les doigts pour que ça tienne le trajet. Les deux conducteurs se lancent ensuite dans une véritable course : « Tu connais Paris-Dakar ? »   Nous nous sommes peut-être emportés trop vite, Driss roule sur un clou qui crève son pneu en quelques secondes. Amandine et lui doivent marcher et ils sont encore loin de la ville. De mon côté, sans être au courant de la panne, je rentre à la boutique. Là, l'ami de Mamadou qui gardait le magasin me dit que le bus part bien à 19h, puis calmement : « Il est 18h45 là, vous allez le rater. » Impossible de voir Amandine ni de la contacter : nous qui avions peur de mourir d'ennui durant ces sept heures d'attentes, elle se sont consumées si vite que nous sommes sur le point de manquer notre bus !   Avec soulagement, j'entends la mobylette de Mamadou qui était parti chercher Amandine. Nous courons au bus. Nous sommes sur le point de partir mais Mamadou insiste pour aller nous acheter de quoi manger sur la route. Le chauffeur accepte d'attendre pour nos deux sandwichs et nous commençons à chantonner la musique de "mission impossible" avec un employé de la station. Au moment où l'on nous annonce qu'il ne peut attendre plus longtemps, Mamadou dérape sur le trottoir à toute vitesse et nous tend nos sacs de sandwichs, olives et frites.   Après de rapides aurevoirs, nous montons dans le bus, le sourire jusqu'aux oreilles : décidément, nous avons rencontré lors de ce voyage des personnes d'une générosité sans égal. Jusqu'au bout nous aurons été surprises par l'accueil que nous avons eu ici et des rencontres inoubliables que nous avons faites.   Je reprends l'avion plus convaincue que jamais de ma motivation et du besoin de faire ce film. Il y a des milliers de sujets dont j'aimerais parler, des projets tels que celui d'Ali ou de Mamadou m'ont donné de nouvelles inspirations, et je regrette de ne pouvoir faire un documentaire sur chacun d'eux. Il faudrait toute une vie pour filmer cela. Mais j'ai le plus profond espoir que Les Marcheurs du désert, en abordant le thème précis qu'il s'est donné, ouvrira des portes sur une région incroyablement riche, de ses paysages et de ses habitants.   <img alt="Dscn0255-1432921760" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204326/DSCN0255-1432921760.JPG" />   </div> <div id="__hggasdgjhsagd_once" style="display:none;">  </div>

<div id="__if72ru4sdfsdfrkjahiuyi_once" style="display:none;">  </div> <div id="__zsc_once"> MARDI 26 MAI   Je me lève tôt pour filmer Mbark et Mohamed avant qu'ils reçoivent des clients pour le désert. Ils nous parlent de l'agence et remercient les donateurs.   Une fois le carnet de voyage mis en ligne, Amandine et moi sommes allées à l'établissement d'Ali afin qu'il nous parle plus en détails de son projet.   Nous sommes accueillies par Fatima, la cuisinière, qui nous offre un petit-déjeuner. Ali nous raconte qu'il revient d'un voyage à Agadir, avec les élèves du pensionnat qui ont fait diverses présentations publiques. Pour l'un d'eux, c'était son premier voyage et il confie à Ali qu'il ne veut plus partir : il a été malade tout le trajet.   Fatima nous fait visiter l'établissement : cuisine, dortoirs d'environ 30 lits, salle de réfectoire avec TV, douches, WC et petit terrain qui entoure le bâtiment. Fatima nous apprend aussi quelques mots berbères.   De retour au bureau, j'aide Ali à télécharger le logiciel Adobe pour pouvoir lire le PDF de son projet documentaire. Internet n'est toujours pas avec nous, et nous devons attendre 2 heures avant de pouvoir accéder au dossier. En attendant, Ali me parle plus en détails de son établissement : bien qu'il soit privé, il reçoit indirectement des subventions de l'état à travers les donations de l'Alliance (association qui reçoit des aides du ministères de la femme). Problème posé : ces subventions risquent de disparaître car plusieurs institutions pensent que l'établissement d'Ali devrait être rattaché au ministère de l'éducation et non indirectement lié au ministère des femmes. Or, le ministère de l'éducation n'est pas prêt à aider l'établissement d'Ali. Le pensionnat reçoit également des aides de la commune mais Ali insiste sur l'instabilité de ces financements dont le montant n'est pas fixe et qui sont menacés d'être supprimés chaque année.   Une fois Adobe téléchargé, Ali me traduit le dossier sur son projet de documentaire, paragraphe par paragraphe. Il s'agit d'un projet sur la région de M'hamid et sur les conséquences de la sécheresse sur la population. À travers différentes personnes: instituteur, nomade, agent touristique ou encore marchand, le film, produit par une société d'Agadir, a pour sujet la difficulté de vivre dans la région de M'hamid. L'axe pris par le documentaire est le paradoxe touchant les habitants de la région : ils sont forcés de fuir pour trouver du travail mais désirent rester. Le projet vise à révéler ce paradoxe pour pouvoir obtenir des aides, permettant à la population locale d'avoir la possibilité de rester, par désir et par choix.   De retour à la maison, nous mangeons un nouveau délicieux tajine et passons du temps avec les enfants. Mohamed nous emmène ensuite à la palmeraie avec Mbark et son fils ainé, Abdo. Nagi est seulement venu récupérer les piles qu'il nous avait prêtées mais il décide de nous accompagner, même si sa tenue de ville n'est pas vraiment adaptée !   Nous nous arrêtons pour prendre des sacs de farine dans l'une des fermes puis allons voir l'irrigation des champs de luzernes. Sur la route, nous remarquons les campements touristiques permanents qui ont été installés au début du désert. Mohamed nous avait parlé de ces campements et de leurs conséquences sur les paysages.   Une fois dans les champs, nous ne voyons pas beaucoup de travail : même au beau milieu de la luzerne nous nous arrêtons pour boire le thé ! Avec surprise nous regardons Nagi ramener de la cabane les habituels accessoires : thé de Chine, théière, camping gaz, petit verres (« kes » en arabe) et des morceaux de sucre gros comme une brique de beurre.   Nous rentrons alors que le soleil se couche petit à petit. À la maison, nous passons beaucoup de temps avec la famille. Amandine leur chante « Le petit âne gris » et ils m'apportent même un synthétiseur pour que je leur joue quelques morceaux de piano. Nous partageons d'autres musiques et nous nous amusons de nos connaissances communes : Adèle, Titanic, « Je l'aime à mourir »...   Pour notre dernier soir, nous partageons encore le repas tous ensemble.   <img alt="Dscn0055-1432921009" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204316/DSCN0055-1432921009.JPG" /> </div> <div id="__hggasdgjhsagd_once" style="display:none;">  </div>

LUNDI 25 MAI Nous nous levons et prenons pour la première fois le petit-déjeuner avec les enfants, avant qu'ils partent pour l'école. Alors que nous mettons les actualités en ligne sur le site Kisskissbankbank, un membre de la famille, Ali, vient nous parler de son projet de documentaire. Il y a quelques années, il a essayé de monter un film avec une production d'Agadir. Le projet portait sur la sécheresse dans la région de M'hamid afin de sensibiliser le gouvernement et le reste du Maroc à la difficulté de vivre dans ces lieux et à la pauvreté de ses habitants. Malheureusement, le film n'a pas trouvé les fonds nécessaires et reste en suspend depuis plus de deux ans. Ali nous parle aussi de son travail : il gère un pensionnat et cours de soutien situé près du collège et du lycée de M'hamid. L'établissement est privé et accueille les élèves dont la famille habite trop loin de l'école ou ceux qui sont en difficulté scolaire. Nous nous promettons de nous revoir le lendemain pour discuter plus en détails du projet documentaire. Ali parti, nous décidons de nous aventurer sous la chaleur écrasante pour acheter des cartes postales. À peine sorties de la maison, notre « grotte » comme nous aimons à l'appeler, nous tombons sur Mohamed qui insiste pour que l'on revienne à l'intérieur. Ses arguments : acheter des cartes postales ne prend pas 5 minutes ici, mais il faut bien compter 2 heures puisque que chaque commerçant va vouloir nous présenter ses bijoux, ses épices et bien sûr, nous inviter à boire le thé. D'accord, la notion du temps est bien différente de ce que l'on connaît ! Aussi, Mohamed a faim et préfère rentrer au plus vite pour le repas de midi. Après un bon tajine et du pain maison, nous nous endormons pour une sieste : il fait trop chaud pour pouvoir marcher. Nous prenons le rythme d'ici ! En milieu d'après-midi nous sortons (pour de bon cette fois) pour acheter les cartes postales. Surprise ! La plupart d'entre elles doivent dater des années 1970 et ça se voit. Pendant ce temps, le vendeur nous présente thé, bijoux et épices, exactement comme Mohamed nous l'avait dit. Nous continuons ainsi dans plusieurs magasins puis prenons quelques photos de M'hamid. De retour à la maison, j’interviewe Mohamed qui nous parle de l'évolution de la vie nomade depuis la construction du barrage dans les années 1970 et le développement du tourisme auprès de ces populations. Vers 18 heures, les plus grandes filles de la maison nous amènent au marché : le souk se déroulait plus loin le matin pour les hommes, le soir il prend place au centre du village, et est dédié aux femmes. Tissus, bijoux, babouches sont disposés sur les étales, ainsi qu'une incroyable variété de bassines de toutes formes et toutes couleurs. Par respect, nous nous retenons de prendre en photo les habitants et leurs magnifiques habits qui, dans le coucher de soleil, créent une atmosphère inoubliable. Afin de capter le plus longtemps possible le soleil descendant nous continuons notre promenade jusqu'à une auberge, au bout de la rue principale, où Mbark et Mbark (les gérants au nom original) nous invitent à boire le thé. Il nous montre des photos du désert. Nous rentrons et passons du temps avec la famille El Ballall. Nous partageons le thé, comme toujours, des chansons (Sarahoui pour Amandine, chansons d'enfants en arabe pour Myriam et moi.) et leurs photos (des enfants et du mariage). Amandine demande où est-ce qu'elle pourrait acheter une théière : cette fois il ne s'agit pas de consacrer 2 heures à un magasin mais les théières viennent jusqu'à elle. Pour la maison, nous avons de nouveaux noms : Hayet (Amandine) et Mina (moi), d'après les prénoms des belles-sœurs de Saïda. Nous prenons pour la première fois le dîner tous ensemble : hommes et femmes mélangés. Après avoir installé nous même les lits sur notre habituelle terrasse, nous nous sommes couchées avec le sentiment de faire un peu plus partie de la famille.

DIMANCHE 24 MAI   9h: Nous nous réveillons et prenons directement le traditionnel thé/pain à l'huile et vache kiri, avant de reprendre la route.   Nous nous arrêtons dans l'Hermada pour visiter une famille nomade. Cette fois nous y restons un peu plus longtemps. Nous sommes amusées de voir que la famille possède un téléphone portable et que le réseau ne semble avoir aucun problème dans cette région. Pourtant, tout autour de nous: des kilomètres et des kilomètres d'étendues désertes. Petite particularité : les batteries sont rechargées par des panneaux solaires. Le propriétaire des lieux accepte de répondre à nos questions: il nous parle d'où il vient, de son mode de vie et de sa vision du tourisme (dans la vidéo bonus!). Après les trois verres de thé, nous repartons heureux d'avoir une trace de ce précieux témoignage.   13h: Halte à l'oasis sacré pour le repas de midi. Nous passons un moment détente en musique avant de reprendre la route pour Mhamid.   Nous passons la fin d'après-midi et la soirée avec les enfants de Mohamed: danse, jeux, chants et quelques leçons d'arabe.   <img alt="Dscn0180-1433018530" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204634/DSCN0180-1433018530.JPG" /> <div id="__if72ru4sdfsdfrkjahiuyi_once" style="display:none;">  </div> <div id="__zsc_once">  </div> <div id="__hggasdgjhsagd_once" style="display:none;">  </div>

SAMEDI 23 MAI   11h: Amandine me réveille en fracas; j'ai trop dormi. Nous replions les matelas puis rejoignons la famille et les tchèques qui nous attendent en bas. Les quatre voyageurs ont adoré leur nuit passée dans le désert.   12h: Après le petit-déjeuner nous nous lançons dans la mise en ligne du carnet de voyage sur le site Kisskissbankbank: un véritable jeu de rapidité avec une capricieuse connexion internet. Nous abandonnons l'idée de poster les photos une fois le texte publié, c'est-à-dire, trois heures après.    15h: Une fois le déjeuner pris, Amandine et moi partons faire un tour dans le village pour prendre quelques photos. Nous nous arrêtons à l'agence et restaurant “Le Petit prince”, au bout de la route pour prendre une photo avec Brahim, le gérant.   Après ça, nous partons dans le désert avec Mohamed, Mbark et Nagi. Mbark est un sacré pilote, il nous dit être prêt pour le Paris-Dakar.   Nous traversons les trois types de désert: - Le Reg: quand il pleut, les nomades s'installent dans ce désert pour faire de l'agriculture, surtout du blé, et développer l'élevage de dromadaires.   - L'hermada: désert de roches volcaniques où les nomades s'installent vers mai – juin car le sol y est plus frais à cette période.   - L'Erg: les dunes de sables dans lesquelles nous avons installé notre campement.   Sur la route, nous nous arrêtons à un puit, pour donner de l'eau au troupeau d'ânes voisin. Mbark nous explique que les prochains puits sont à plus de cinq kilomètres, mais aussi que “dans le désert, un puit en cache toujours un autre.”   <img alt="Dscn0139-1433018225" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204632/DSCN0139-1433018225.JPG" />   Nous faisons aussi une halte dans un oasis sacré, connu pour sa légende: un marabout habitait les lieux, réalisant les v&oelig;ux des nomades. Ce que l'oasis offrait, les nomades ne pouvait repartir avec,  sous peine de voir leurs richesses se transformer en serpents. Aujourd'hui, la tombe du marabout protège toujours l'oasis et en fait un lieu sacré.   Une famille nomade-berbère nous accueille ensuite pour boire le thé.     Une fois dans les dunes, Mohamed et Nagi nous ont fait partager des musiques Arabes-Hassani, à la guitare électrique et au djembé. Le vent se lève et nous oblige à monter la tente en vitesse et à nous y réfugier pour manger le tajine.   Après une série de jeux d'énigmes et de devinettes, nous nous endormons sous les étoiles, dans le silence total qu'offre le désert.    <img alt="Dscn0156-1433018282" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204633/DSCN0156-1433018282.JPG" /> <div id="__if72ru4sdfsdfrkjahiuyi_once" style="display:none;">  </div> <div id="__zsc_once">  </div> <div id="__hggasdgjhsagd_once" style="display:none;">  </div>

VENDREDI 22 MAI:   1h15: Nous embarquons dans le bus pour aller à Zagora. 8 heures de trajet nous attendent, nous en profitons pour dormir.   8h: Le bus traverse des paysages grandioses qui se rapprochent de plus en plus du désert. Nous discutons avec un jeune militaire, Hicham Bnouali, qui travaille à la frontière Maroc-Algérie, 2 mois consécutifs avant de rentrer chez lui à Ouarzazate pour 2 semaines. Il nous parle de la violence des conflits qu'il y a dans cette zone, des Marocains qui veulent traverser la frontière pour pouvoir travailler en Algérie. Mais il est impossible de passer à pieds cette frontière, et le travail de Hicham est justement d'empêcher tout passage, d'hommes ou de trafic de marchandises. Ils nous confie aussi  qu'il est difficile pour lui de trouver du travail dans son pays, qu'après avoir fait des études, il s'est retrouvé bloqué. Travailler avec l'armée lui assure une situation plus sécure.    Dans ce bus nous avons également rencontré 4 tchèques venus visiter à l'improviste Mhamid: deux filles et deux garçons dont l'un, Philip, portait une djelabah de Syrie et un bonnet coloré acheté en Chine (je vous laisse imaginer le tableau). Ne sachant pas où aller, ils demandent à nous suivre.   9h: Nous arrivons à la gare CTM de Zagora où Mbark nous attend. Il nous salue chaleureusement et nous embarquons, Amandine, les quatre tchèques et moi sur le grand 4X4.   Première bonne surprise, Mbark nous amène visiter la coopérative des artisans à Amzrou: où ils fabriquent tapis, bijoux et restaurent des anciennes portes faites de bois et d'os. C'est bête, nos appareils photos sont bien empaquetés dans nos sac à dos, eux mêmes recouverts par des couches de bâches et un filet de pêcheur sur le toit du 4X4. Nos amis tchèques nous ont passés leurs photos.   La coopérative est une vraie caverne d'Ali baba: Douini Barzouk nous montre ses trésors et nous expliquent la fabrication des tapis. Il faut un an aux femmes de la région pour tisser deux de ces tapis. Elles ont recours aux symboles, aux couleurs pour raconter leurs histoires; chaque tapis est un livre ouvert. Plus tard, Mohamed m'explique que ces femmes ont été pendant longtemps analphabètes, ces tapis étaient alors leur seul moyen de garder une trace de ce qu'elles avaient à dire.   <img alt="Img_0444-1433017850" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/204631/IMG_0444-1433017850.JPG" />   12h: Petit-déjeuner pris sur la route, dans un restaurant tout récemment ouvert: omelette, olives, huile d'olive, pain, vache Kiri  confiture, jus d'orange et bien entendu le traditionnel thé à la menthe (servi avec un seul morceau de sucre mais gros comme une brique de beurre).   14h: Arrivée à Mhamid, nous nous installons dans la grande maison de Mbark et Mohamed. La route principale du village s'arrête brutalement, pour disparaître dans le désert. De part et d'autre du village: du sable, du sable, du sable. Nous mangeons un délicieux couscous à la Marocaine: nous apprenons (et essayons de faire aussi bien que Mohamed) à former des boules de semoule avec nos mains pour le manger plus facilement.   16h: Alors que Mbark a emmené les quatres tchèques pour passer une nuit dans le désert, Mohamed nous amène visiter les anciennes Kasbah: forme de villages fortifiés. Mohamed nous raconte les trocs effectués jusque dans les années 1970 entre les nomades, vivant d'élevage, et les agriculteurs. La construction d'un barrage en 1972 a amené la sécheresse, causant d'importants dégats sur ces populations. Par conséquences, les nomades, ne pouvant plus faire vivre leur troupeau ni vivre de leur échange, ont du se sédentariser. Les habitants des Kasbahs sont petit à petit partis dans les grandes villes. Les nomades ont alors cherché une nouvelle forme de travail: beaucoup sont devenus militaires et ont pu ainsi mettre en pratique leur connaissance du désert. D'autres se sont réorientés vers le tourisme.   <img alt="Dscn0062_1_-1432387385" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/201904/DSCN0062_1_-1432387385.JPG" />   20h: De retour à la maison, nous apprenons un peu plus sur le thé:   “Le thé c'est 3G: - la braise → Gmar - le temps → Giaro - le groupe → Gmaa”   23h: Après un autre délicieux repas, nous allons nous coucher sur le toit de la maison, la tête tournée vers les étoiles. Ces deux premiers jours ont tout particulièrement été marqués par la générosité des personnes rencontrées: toujours prêtes à discuter sans nécessairement chercher à vendre, et par dessus tout, qui nous ont,  à toute heure, offert de boire du thé avec eux. <div id="__if72ru4sdfsdfrkjahiuyi_once" style="display:none;">  </div> <div id="__zsc_once">  </div> <div id="__hggasdgjhsagd_once" style="display:none;">  </div>

Bonjour à tous!   Voici des nouvelles en direct de Mhamid où le soleil tape fort et où nous sommes incroyablement bien accueillies chez Mohamed et Mbark.   Petit retour dans le temps pour vous rapporter les moments forts du début de ce voyage:   JEUDI 21 MAI   19h45: Arrivée à l'aéroport de Marrakech où je retrouve ma soeur Amandine, qui a bien voulu m'accompagner dans cette aventure. On quitte l'aéroport pour se diriger vers la place principale, Jemaa El Fna. C'est bondé, très animé, mais on sent aussi pas mal de tension: nous sommes les seules touristes à nous promener avec nos gros sacs à dos et craignons de se faire voler. Mais la bonne musique jouée par un groupe sur la place nous emporte et nous continuons notre visite des lieux.   Nous faisons deux belles rencontres: un jeune adolescent, qui s'étonnait qu'autant de touristes viennent visiter son pays et un vendeur au zouc qui nous a fait part de sa vision des événements de Charlie Hebdo. Avec des amis ils ont créé des messages Facebook, et imprimé sur des tee-shirts: “Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas terroriste, je suis simplement musulman.”  Pour combattre l'amalgame entre terrorisme et Islam, et aussi pour exprimer leur désaccord avec les caricatures faites par le journal, au nom de leur liberté. Une liberté qui blessent des millions de personnes dans le monde pour qui le prophète est plus important que leurs propres pères.

Thanks a million to our new sponsors!   The rucksack and the two cameras are packed, now we can take off!     I'll do my best to have access to the internet this week, and to keep you informed day-to-day about the travel and Caravane Renard du désert agency. Before my return, I trust that you will continue the campaign and spread the word!   If you want to receive special compensations from the trip (postcard for 10€ and video from 50€), you can still donate before tonight, 7pm!   To keep you patient before getting the first pictures, here are two informations, just for you.   The plan:   - A few days spent with Caravane Renard du désert agency at Mhamid. Discover of the place and of Mbark and Mohamed's job.   - Then... departure for the desert! In the afternoon, departure by 4x4 from Mhamid to Erg chegaga dunes . Runs through the reg and erg Lbour then arrived at the sacred oasis. Visit the oasis and then on to the dunes of Erg chegaga. Install the Camp in the middle to Erg chegaga dunes. Soliel enjoy the sunset in the dunes . then dinner and overnight at the camp in erg chegaga. Visit to nomad families.   The next day after breakfast, departure by 4x4 to return to Mhamid from Erg chegaga .   <o:p></o:p>                                                                                                    ______________________       Maggy Massaro, a sophrologist who organizes travels in the Sahara, agreed to share her experience of the desert with you.    She discovered the desert for the first time in Tunisia.    "It's the hugeness, we don't know if there is an end."   As a photographer, she was first surprised by the colours and the light: "There are important variations of light between the sunrise and the sunset."   Then, Maggy was striked by the plants: isolated bushes, one after another, right in the middle of the desert. "Their way of holding and their leaves are specific in order to survive to the daily heatwave and the nightly cold." Maggy underlines their resistance and persistence that enable them to live in such an environment, "the same as for the humans".   These humans change when they enter the desert as the laws of nature become predominant over our own laws. "Time and space have nothing to do with what we know." She adds: "Like when we practice sophrology, the space-time is altered according to each participant."   Among them, Maggy met Mbark and Mohamed. She told me about how attentive and helpful they were, and above all, how they love the desert: "When they arrive to this place, they are new people: they are at home."     A HUGE THANK YOU TO ALL OF YOU AND DO NOT MISS THE TRAVEL DIARY THAT FOLLOWS!     <o:p></o:p>   <img alt="D_sert_2-1432110461" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/200272/d_sert_2-1432110461.jpg" />

First of all, THANKS A MILLION to all our first crowdfunders and those who believe in this project! A week has gone by since the beginning of the campaign and we've already gathered 20%: LET'S CONTINUE!   GOAL OF THE WEEK: REACH THE 40% !!   For my part, I'm getting ready for my first travel with Caravane Renard du Desert agency: gear to go to the Sahara and search for a camera so as to make a mouth-watering presentation video.   Remember that if you give 50€ or more you will receive video bonus made during the first trip, just for you!   To keep you patient, here is a more detailed presentation of the agency's owners, protagonists of the film:                                                                            <img alt="Mbark_bonne-1430409635" height="230" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/192484/Mbark_bonne-1430409635.jpg" width="230" />   MBARK : He comes from a nomadic tribe in the Mhamid region, the last oasis in the Draa Valley before the Moroccan desert. After studying English literature and training to become an outdoor guide, Mbark worked with a number of tourism agencies. Today, he manages Caravane Renard Du Désert.                                                                              <img alt="Nomade_d_sert-1431619653" height="279" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/198086/nomade_d_sert-1431619653.jpg" width="204" />   MOHAMED : Mbark’s brother, Mohamed is the co-manager of Caravane Renard du désert. He was born in the Mhamid desert, between Morocco and Algeria. Due to the drought in the 1980’s, his tribe had to settle down in the city of Mhamid. Before creating his own travel agency with his brother, Mohamed worked with several other agencies as a camel driver, cook and guide.   Other news will arrive very soon.   Thank to all of you!

Les Marcheurs du Désert

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