BALAKAT au festival Impatience

<p> <em>Je suis allée dans la cuisine, j’ai pris un couteau.</em></p> <p> <em>Je suis allée dans le salon et dans son dos, j’ai planté le couteau.</em></p> <p> <em>Ca n’a pas duré longtemps, juste le temps de dire adieu.</em></p> <p> <em>Il ne m’a pas répondu.</em></p> <p> <em>Il est tombé.</em></p> <p> <em>J’ai appelé la police.</em></p> <p> <em>J’ai mis une robe.</em></p> <p> <em>Et on m’a emmenée ici.</em></p> <p>  </p> <p> <strong>Le 27 mars dernier, BALAKAT a été sélectionné avec 9 autres projets</strong> <strong>pour le festival IMPATIENCE, festival du théâtre émergent à Paris. </strong>A la clé, pour la compagnie qui remportera le prix IMPATIENCE, il y a une tournée importante. Surtout, c'est un moment essentiel pour montrer le travail de notre équipe dans de bonnes conditions, tant au public qu'aux professionnels. BALAKAT se jouera au 104 à Paris les 6 et 7 juin prochain. </p> <p>  </p> <p> <img alt="Balakat4__-1429716035" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/189291/Balakat4__-1429716035.jpg"></p> <p> <em>Balakat en répétition avril 2014. JTN.</em></p> <p>  </p> <p> <strong>Pour ceux qui n'ont pas suivi le cheminement de BALAKAT, quelques petits rappels.</strong> Il y a un an quasiment jour pour jour, en avril 2014, Delphine Hecquet présentait la 1re maquette de BALAKAT -qui veut dire <em>bavardage</em> en russe- avec le soutien du Jeune Théâtre National. Ce texte, qu'elle a écrit lors d'un exil amoureux de plusieurs mois à Moscou en 2012, s'incarnait pour la 1re fois sur scène. En septembre, BALAKAT était créé à la Loge, à Paris, pour 4 représentations. Et en janvier, la candidature de  la Cie Magique-Circonstancielle pour ce 1er spectacle était déposée au festival Impatience. C'est à ce moment là que les fées se sont penchées d'un peu plus près sur le berceau de BALAKAT.</p> <p>  </p> <p> <strong>BALAKAT est l'histoire d'une naissance, celle de l'écriture. </strong>Delphine cherchait un lieu où la question de l’oralité avait un sens très fort. Le parloir, ou littéralement <em>l’endroit où l’on parle</em> fait tout à fait écho au dispositif théâtral. Dans un espace et un temps donnés, des personnes ont rendez-vous pour se parler. Des contraintes sans lesquelles la parole, l’échange, la rencontre, ne pourraient advenir. Ceci est un prétexte pour évoquer le travail de l’écriture: la solitude et l’enfermement, la précision des idées grâce à la parole, la construction en direct du discours par le dialogue.</p> <p>  </p> <p> <strong>Alors une détenue et une jeune écrivain se rencontrent au parloir, une fois par semaine, pendant une année.</strong> La criminelle souhaite écrire un livre et demande conseil à la jeune écrivain. Elles n’ont apparemment rien d’autre en commun que leur désir d’écriture, ne connaissant rien l’une de l’autre, cherchant dans l’échange à trouver leur histoire. De cet échange ne naîtra pas le livre que la détenue attendait, mais adviendra la parole, et par la parole s’ouvriront d'autres mystères.</p> <p>  </p> <p> <img alt="Balakat3-1429716014" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/189290/Balakat3-1429716014.jpg"></p> <p> <em>Présentation maquette au JTN - avril 2014</em></p> <p>  </p> <p> <strong>Le passage à l’acte meurtrier fascine même si l’on fuit toute passion pour le fait divers. </strong>On a pourtant envie de connaître le visage de celle qui tue. Mais derrière ce <em>visage-robot</em>, il y a le portrait de la femme qu’elle est, un être comme tout le monde, dans le monde réel. Au risque de décevoir le sensationnel.</p> <p>  </p> <p> <strong>A travers l’écrivain, on approche la femme derrière la criminelle.</strong> On ose, -entre crochets, à voix basse, ou avec une voix comme désincarnée dont on ne sait plus si elle appartient à la pensée, à l’écriture, au sous-texte- (se) poser des questions indiscrètes. Dire tout bas la honte que l’on a de vouloir savoir pourquoi, comment, cette femme se retrouve ici, dans ce lieu, et ce qui la rend criminelle. Et finalement, imaginer la banalité des réponses possibles. <strong>Et laisser surgir d’autres questions, plus dérangeantes, revenir à soi... Et s'interroger : serait-il possible que je passe à l’acte, moi aussi?</strong></p> <p>  </p> <p> Il y a ce qui échappe et ce qui appartient au ressassement, ce qui est raconté de la même manière depuis des années, et le hasard. Finalement, on n’arrive pas pour rien quelque part, on écrit le sens des choses. <strong>La détenue et l'écrivain écrivent ensemble cette histoire qui s’appelle BALAKAT.</strong></p> <p>  </p> <p> <strong>L'EQUIPE DU SPECTACLE</strong></p> <p>  </p> <p> <em>création et mise en scène</em> <strong>Delphine Hecquet</strong></p> <p> <em>avec</em> <strong>Hélène Alexandridis, Julie Duclos, Vladimir Kudryavtsev</strong></p> <p> <em>assistante mise en scène</em> <strong>Pauline Huruguen</strong></p> <p> <em>scénographie</em> <strong>Victor Melchy</strong></p> <p> <em>création lumière</em> <strong>Catherine Verheyde</strong></p> <p> <em>création sonore</em> <strong>Malo Thouément</strong></p> <p> <em>création vidéo</em><strong> Fabrice Chapot</strong></p> <p> <em>costumes</em> <strong>Hélène Kritikos</strong></p> <p> <em>photographie</em> <strong>© Laure Chichmanov</strong></p> <p> <em>administration et communication</em><strong> Dantès Pigeard</strong></p>