De bons voisins

<p><strong>Pitch vid&eacute;o de pr&eacute;sentation :</strong></p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;<em> cliquer sur l&#39;affiche de pr&eacute;sentation ci-dessus.</em></p> <h3><strong>Synopsis :</strong></h3> <p>Beno&icirc;t et Delphine se retrouvent chez eux apr&egrave;s leur journ&eacute;e de travail. La soir&eacute;e s&#39;annonce tranquille... Petits rituels de couple ordinaire... Mais il fait un peu frais dans le salon. Delphine va fermer la fen&ecirc;tre... A cet instant un &eacute;trange travail commence, car en bas, dans la rue, &laquo;&nbsp;le danger r&ocirc;de&nbsp;&raquo;&hellip;</p> <hr /> <p style="text-align:center"><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/623917/PA117531_Plan_serre__Delphine_Benoit_face_came_ra_1-1571044092.JPG" width="100%" /></p> <h3><strong>Intentions :</strong></h3> <p>Nous sommes entr&eacute;s dans une &quot;soci&eacute;t&eacute; de la vigilance&quot;. Un futur inqui&eacute;tant se dessine devant nous, il est d&eacute;j&agrave; l&agrave;, en fait, sous nos yeux : des comit&eacute;s de &quot;voisins vigilants&quot; fleurissent ici et l&agrave; dans de nombreuses villes. C&#39;est le sujet de ce court-m&eacute;trage d&#39;une dizaine de minutes, qui se projette dans ce futur qui a d&eacute;j&agrave; commenc&eacute;...</p> <p>Le film met en sc&egrave;ne un couple ordinaire, dans le huis clos de son appartement. La forme choisie fait progresser le r&eacute;cit par touches successives. &Ccedil;a commence de fa&ccedil;on l&eacute;g&egrave;re, comme une petite com&eacute;die, qui nous fait entrer dans le rituel de ce couple... mais derri&egrave;re le masque de la banilit&eacute; se r&eacute;v&egrave;le un monde dans lequel on n&#39;a pas envie de vivre demain...</p> <p>Le huis clos me semble bien adapt&eacute; pour observer cet univers parano&iuml;aque. Le cadre de la fen&ecirc;tre est un dispositif qui offre des possibilit&eacute;s cin&eacute;matographiques int&eacute;ressantes. Mais, contrairement au c&eacute;l&egrave;bre <em>Fen&ecirc;tre sur cour</em> de Hitchcock, ce qui a lieu dehors ne sera pas montr&eacute;.</p> <p>On ne voit que les &laquo;&nbsp;regardants&nbsp;&raquo;, Beno&icirc;t et Delphine, cach&eacute;s dans la p&eacute;nombre de leur salon. Ils ne se contentent pas de leurs propres yeux pour donner libre cours &agrave; leur pulsion parano&iuml;aque&nbsp;: appareill&eacute;s de jumelles et smartphones, ils fouillent l&rsquo;obscurit&eacute; de leur rue pour y d&eacute;busquer les fant&ocirc;mes qui les hantent&hellip; Avec cet alibi terrible qui leur donne bonne conscience, dans la bouche de Delphine&nbsp;: &laquo;&nbsp;j&rsquo;ai pas envie de voir mes enfants grandir dans une jungle&nbsp;&raquo;...</p> <p style="text-align:center"><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/623911/PA117480_Diner_Plonge_e_verticale_ils_trinquent-1571042974.JPG" width="100%" /></p> <p><strong>Contexte politique : refuser l&#39;av&egrave;nement d&#39;une &quot;soci&eacute;t&eacute; de la vigilance&quot;</strong></p> <p>Pourquoi les &laquo;&nbsp;communaut&eacute;s de voisins vigilants &raquo;, qui se pr&eacute;sentent comme &laquo;&nbsp;solidaires entre voisins&nbsp;&raquo;, sont-elles un ph&eacute;nom&egrave;ne inqui&eacute;tant pour la d&eacute;mocratie ? La r&eacute;ponse devrait &ecirc;tre &eacute;vidente... et pourtant ce ph&eacute;nom&egrave;ne est en train de se r&eacute;pandre tranquillement dans les pays europ&eacute;ens. Pour beaucoup, il semble si <em>naturel</em> de veiller &agrave; la s&eacute;curit&eacute; dans son quartier... C&#39;est en r&eacute;alit&eacute; le terreau sur lequel est en train de se &laquo;&nbsp;b&acirc;tir une soci&eacute;t&eacute; de la vigilance&nbsp;&raquo;, pour reprendre la phrase prononc&eacute;e par Emmanuel Macron il y a quelques jours.</p> <p>C&rsquo;est au coeur de la langue, que commence le travail insidieux des dictatures&hellip;. C&#39;est &agrave; cela qu&#39;il faut pr&ecirc;ter attention. Il faut &ecirc;tre attentif au vocabulaire utilis&eacute;, aux petites phrases anodines qui en disent long sur le climat de suspicion et de surveillance g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e qui s&rsquo;installe progressivement dans le pays.</p> <p>Ces petites phrases qui se glissent, ici et l&agrave;, dans les interviewes, c&#39;est comme une petite musique en sourdine, qui entre dans nos oreilles... En voici quelques exemples, qu&#39;on trouve sur le &laquo;&nbsp;site officiel des voisins vigilants&nbsp;&raquo; (je souligne en italiques la petite musique...) :</p> <p>&laquo;&nbsp;<em>Ce petit &oelig;il qui est &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e de la ville</em>, sensibilise tout individu malintentionn&eacute; que, ici, on va pas pas faire n&rsquo;importe quoi.&nbsp;<em>Tenez-vous &agrave; carreau</em>&nbsp;; on est l&agrave;, on est vigilants, <em>on est entre voisins, et on s&rsquo;aime, et on se d&eacute;fend.</em>.. Donc, du simple repas entre amis, au comit&eacute; de quartier, et aux voisins vigilants, y&rsquo;a une esp&egrave;ce de progression&hellip; L&#39;accent est bien donn&eacute;&nbsp;: Attention, chez nous, on s&rsquo;aime bien, tous, et attention, ne venez pas vous opposer &agrave; nous, parce que on r&eacute;agira mal&nbsp;&raquo;...</p> <p>&laquo;&nbsp;Les gens avaient remarqu&eacute; que les cambrioleurs faisaient leurs rep&eacute;rages <em>en mettant<strong> </strong>un petit caillou devant une porte</em>, et du coup si au bout de trois jours le caillou y &eacute;tait encore, &ccedil;a voulait dire que les habitants &eacute;taient absents.&nbsp;&raquo;</p> <p>Bernard prom&egrave;ne son petit chien&nbsp;: &laquo;&nbsp;Si je me rends compte en me promenant qu&rsquo;il y a <em>quelque chose qui m&rsquo;a saut&eacute; aux yeux</em> et tout, bon ben <em>c&rsquo;est pas compliqu&eacute;</em>, le portable, on tape le num&eacute;ro, le message, et on l&rsquo;envoie <em>tout de suite</em>&nbsp;&raquo;.</p> <p>&laquo;&nbsp;<em>En promenant mon chien, j&rsquo;ai remarqu&eacute; deux individus qui regardaient avec insistance le garage de&nbsp; mon immeuble</em>. De plus, j&rsquo;ai constat&eacute; qu&rsquo;<em>ils baissaient le volume sonore de leur conversation</em> et s&rsquo;&eacute;taient retourn&eacute;s &agrave; plusieurs reprises &agrave; mon passage. J&rsquo;ai donc d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;envoyer un SMS d&rsquo;alerte afin de signaler leur<em> comportement suspect</em>.&nbsp;&raquo;</p> <p><strong>&laquo;&nbsp;</strong>&Ecirc;tre membre, c&rsquo;est &ecirc;tre <em>solidaire vis-&agrave;-vis de ses voisins</em>. Ce n&rsquo;est pas une association, il s&rsquo;agit d&rsquo;une <em>communaut&eacute;</em> avec un ou plusieurs r&eacute;f&eacute;rents et des voisins membres.&nbsp;&raquo;</p> <p>&laquo;&nbsp;Quand je vois tout ce qui se passe dans ce pays, <em>avec les fous qu&rsquo;il y a</em>, je pense qu&rsquo;on a tout int&eacute;r&ecirc;t &agrave; <em>se serrer les coudes</em> et &agrave; &ecirc;tre solidaires les uns des autres.&nbsp;&raquo;</p> <p>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est simplement <em>quelque chose qui sort de l&rsquo;ordinaire</em>&nbsp;: un v&eacute;hicule que vous ne connaissez pas, deux personnes qui donnent l&rsquo;impression de faire du porte-&agrave;-porte, une voiture devant une maison, que vous ne connaissez pas, que vous n&rsquo;avez jamais vue, <em>voil&agrave;</em>...&nbsp;&raquo;</p> <p>Oui, <em>voil&agrave;</em>, en effet... Voil&agrave; comment &ccedil;a commence, la soci&eacute;t&eacute; de la surveillance g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, o&ugrave; chacun voit dans l&#39;Autre (l&#39;&eacute;tranger, l&#39;inconnu, le visiteur...), un &quot;individu suspect&quot;... o&ugrave; chacun se met &agrave; l&#39;aff&ucirc;t de rep&eacute;rer tout ce qui sort de l&#39;ordinaire... o&ugrave; chacun apprend &agrave; se m&eacute;fier de tout ce qu&#39;il ne conna&icirc;t pas...</p> <p>&nbsp;</p> <h3><strong>L&#39;&eacute;quipe du projet :</strong></h3> <p>C&rsquo;est la rencontre avec une com&eacute;dienne (Claire Salom&eacute;) et un com&eacute;dien (Romain Puyuelo) qui a &eacute;t&eacute; &agrave; l&rsquo;origine de ce projet. Le sujet que j&rsquo;ai choisi se pr&ecirc;te &agrave; cette forme de huis clos, et le travail en &eacute;quipe r&eacute;duite r&eacute;pond en m&ecirc;me temps &agrave; un d&eacute;sir partag&eacute; d&rsquo;apprendre en faisant. Ce projet fait aussi le pari que l&rsquo;auto-production est compatible avec la qualit&eacute; esth&eacute;tique.</p> <p>&nbsp;</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/629862/Capture_d_e_cran__le_2019-11-08_a__09.32.11-1573202005.png" width="100%" /></p> <p style="text-align:center">&nbsp;</p> <p style="text-align:center">&nbsp;</p> <p>L&#39;&eacute;quipe est d&eacute;j&agrave; en grande partie constitu&eacute;e, il manque encore plusieurs postes &agrave; pourvoir. Nous avons fait appel &agrave; plusieurs artisans de l&rsquo;image et du son qui acceptent de pr&ecirc;ter leurs comp&eacute;tences &agrave; ce projet. Le chef op image (Matthias Eyer), le chef op son (Lug Lebel) et l&#39;ing&eacute;nieur du son (Gauthier Hammer), l&#39;assistante (Camille Fuger), la conseill&egrave;re en d&eacute;coration (Pauline Schaettel), la musicienne (Catherine Mazi&egrave;re-Marcillac), tous et toutes exp&eacute;riment&eacute;s et talentueux dans leurs domaines, constituent le noyau de l&#39;&eacute;quipe technique qui m&#39;appuiera pour la r&eacute;alisation du film.</p> <h3><strong>O&ugrave; en est le projet :</strong></h3> <p>Le sc&eacute;nario est termin&eacute; et pr&ecirc;t &agrave; tourner, le lieu de tournage de ce huis clos est trouv&eacute;. Les com&eacute;diens sont choisis depuis l&rsquo;&eacute;criture du sc&eacute;nario. Les &eacute;quipes image et son sont en cours de constitution.</p> <p>Nous sommes maintenant dans la derni&egrave;re phase de pr&eacute;paration, la finalisation du d&eacute;coupage technique, moodboard, etc. Les com&eacute;diens ont commenc&eacute; les premi&egrave;res r&eacute;p&eacute;titions. Un contact a &eacute;t&eacute; pris avec une musicienne pour cr&eacute;er une musique originale. En bref, il nous reste du pain sur la planche avant fin novembre&hellip;</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/622758/AdobeStock_285536636-1570634885.jpeg" width="100%" /></p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>Quelques r&eacute;f&eacute;rences cin&eacute;matographiques :</strong></p> <p>- <em>Fen&ecirc;tre sur cour</em>, Alfred Hitchcock, 1954</p> <p>- <em>Le Voyeur</em> (<em>Peeping Tom</em>), Michael Powell, 1960</p> <p>- <em>La femme infid&egrave;le</em>, Claude Chabrol, 1969</p> <p>- <em>Sc&egrave;nes de la vie conjugale</em>, Ingmar Bergman, 1973</p> <p>- <em>Monsieur Hire</em>, Patrice Leconte, 1989</p> <p>- <em>Fargo</em>, Joel et Ethan Coen, 1996</p> <p>- <em>Cach&eacute;</em>, 2006, Funny games US, 2007, Michael Haneke</p> <p>- <em>La vie des autres</em>, Florian Henckel von Donnersmarck, 2006</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/623914/Hire_profil_fene_tre_comp-1571043541.JPG" width="100%" /></p>