Comité des XV, l'histoire d'une association de défense des Refuzniks

Un livre sur l'histoire du Comité des XV : 16 années de combat (1977-1993) pour faire sortir des familles de Refuzniks d'URSS.

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Comité des XV, l'histoire d'une association de défense des Refuzniks

Est-ce que les noms d’Andreï Sakharov, Ida Nudel, Elena Bonner évoquent quelque chose pour vous ? Ce sont tous les trois (parmi tant d’autres) des Refuzniks, (« refusés » en attente d’un visa pour pouvoir émigrer) qui au bout de longues années d’attente ont réussi à sortir d’URSS grâce à l’action du Comité des XV. Leur crime ? Oser la liberté ! En 1977, ils étaient des centaines de milliers en URSS, juifs pour la plupart, privés de liberté, de travail, de soins médicaux pour la seule raison d’avoir osé demander un visa d’émigration. Le Comité des XV ? Pour la petite histoire, c’est David Selikowitz, un Américain vivant en France, qui en 1977 voyage en URSS. Un de ses proches l’emmène rencontrer des Refuzniks. Leur demande est fondée sur les Droits de l'Homme et sur l'Acte final d'Helsinki (1975) qui prévoit la libre circulation des personnes et des idées, ainsi que la possibilité de réunification des familles qui ouvre le droit à l'émigration. Il est si bouleversé qu’à son retour il ne peut rester les bras croisés. Il crée en 1977 le Comité des XV. Son objectif ? Adopter 15 hommes, femmes ou familles, qui attendent en vain depuis des années le visa d’émigration qui leur permettra de vivre où il leur plaît. Pourquoi 15 ? Pour mieux concentrer les efforts, être au plus proche des adoptés, donc aussi plus efficaces. Comment ? Et c’est là toute la force de l’association, avoir des membres (deux chaque mois) qui rendent visite aux familles à Moscou, Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et Kiev accompagnés autant que possible d’un journaliste et d’un parlementaire. Pour avoir, à la fois une portée dans les média, et sur le plan politique. Pourquoi un livre sur le Comité des XV ? Pendant plus de 15 ans, ce fut un combat acharné, et un engagement sans faille de chacun des membres de l’association. Parce que les héros de l’histoire, ce sont bien sûr les familles mais aussi les membres de l’association, des gens comme vous et nous qui, épris de liberté, se sont mobilisés pour apporter de l’espoir. Car se battre pour la liberté de ces Refuzniks, c’est aussi se battre pour la nôtre. • Avant les voyages, il y avait les préparatifs : apprendre l'alphabet cyrillique, savoir se repérer dans le métro russe, connaître des réponses par cœur pour répondre au KGB si besoin. • Lors de leurs voyages, ils se rendaient au domicile des familles, leur apportaient des médicaments, des vivres, des livres, des vêtements mais aussi des informations qui permettaient aux adoptés une ouverture sur le monde extérieur. Ils pouvaient se faire arrêter à la douane, se faire suivre dans la rue alors qu'il n'y avait rien d'illégal dans ces visites et rencontres. • À leur retour, ils faisaient passer des messages, des comptes rendus de leur voyage et des nouvelles des adoptés… à relayer au voyageur suivant, attiraient l’attention des média et des responsables politiques pour sensibiliser l’opinion publique à leur retour en France. Ce livre est l’occasion de réunir, d’organiser, de reprendre les archives de l’association (bulletin de liaison mensuel, rapports de voyages, articles de presse...) et de relater cette formidable aventure humaine. Quelques éléments de contexte Les accords d'Helsinki Tout commence en 1975, en pleine période de guerre froide, avec la signature de l'Acte final d'Helsinki dans le cadre de la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) qui réunit depuis 1973 tous les pays européens ainsi que l’Union soviétique, les États-Unis et le Canada et qui ont pour objectif de créer plus de détente Est-Ouest. Parmi les grandes avancées de cet accord figure l'inscription de dix principes régissant les relations mutuelles des États participants. Avec en particulier, dans la troisième "corbeille" relative à la "Coopération dans les domaines humanitaires", le principe du "respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction". Au lendemain de l'Acte final d'Helsinki, de multiples ONG s'engouffrent dans la brèche en se fixant pour mission de surveiller l'application des droits et principes y figurant ; dans les pays de l'Est, avec par exemple le Groupe Helsinki de Moscou (également connu sous le nom de Moscow Helsinki Watch Group), mais aussi à l'Ouest avec le Comité des XV en France ou la Charte 77 en Tchécoslovaquie. Les Refuzniks en URSS À l’origine, le terme Refuznik, qui est apparu pendant la guerre froide, désigne des personnes à qui certains droits ont été refusés, en particulier la permission d'émigrer. En URSS, c'était le terme officieux désignant les personnes à qui le visa d'émigration était refusé par les autorités, très majoritairement des Juifs soviétiques. L’action en profondeur du Comité des XV De 1977 à 1993 (lorsque toutes les personnes ayant demandé un visa d'émigration ont obtenu leur autorisation de quitter la Russie ou bien une des anciennes républiques qui la constituaient), le Comité des XV met en œuvre plusieurs moyens d'action grâce à ses membres, tous bénévoles : • Identification et adoption de quinze hommes, femmes ou familles en attente de visa pour émigrer et, en cas de départ de l'une d'elles, recherche d'une autre famille candidate pour la remplacer ; • Visites régulières des adoptés par des membres du Comité des XV. Ces rencontres permettent au Comité des XV de rester toujours informé de la situation et des changements pouvant intervenir dans la situation des familles et personnes, dont certaines sont prisonnières ou exilées ; • Sensibilisation des parlementaires et média français sur la situation des Refuzniks et proposition à plusieurs d’entre eux de se joindre à un voyage en URSS pour rencontrer plusieurs familles adoptées. Photos intérieures et de couverture non contractuelles. On est en mode projet : les pages intérieures et la couverture peuvent encore évoluer. Merci pour votre compréhension !
Qui sommes-nous ? Le comité éditorial David En 1977 je suis allé à Moscou avec un ami juif, en voyage purement touristique. Arrivé là-bas, celui-ci m'a proposé de m'emmener rencontrer un groupe de refuzniks au domicile de l'un d'eux, le professeur Alexandre Lerner, auparavant membre de l'Académie des Sciences d'URSS. Au départ j'étais très réticent, d'autant plus que la police surveillait l'entrée de son immeuble, mais cette visite et les échanges avec les personnes présentes m'ont véritablement bouleversé. À mon retour à Paris, je me suis alors dit : "Cette fois, on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas, comme pendant la seconde guerre mondiale à propos de la Shoah." J'ai donc décidé de créer le Comité des XV avec quelques amis et nous avons progressivement adopté quinze familles de refuzniks à Moscou, Leningrad et Kiev pour leur rendre visite régulièrement et les soutenir dans leur combat. Raconter l'histoire du Comité des XV est aujourd'hui un projet nécessaire et éclairant. Xavier En 1977, alors jeune avocat dans un cabinet américain, David, qui dirigeait la filiale française d’une société d’édition américaine dont je m’occupais, me demande si j’accepterais d’exiger d’un interlocuteur soviétique, avec lequel je négociais une vente de matériel de travaux publics, la sortie de plusieurs dissidents….!!! Embarrassé, je lui réponds que je ne suis malheureusement pas en position de formuler une telle exigence. Par contre, je veux bien participer à la sensibilisation de chefs d’entreprises et d’hommes politiques à la cause des refuzniks, de façon concrète. De là est née l’idée d’inviter des parlementaires et des hommes d’affaires à participer à nos voyages en URSS, en invitant également un journaliste, de façon à ce qu’au retour de voyage, il y ait un maximum d’échos autour de la cause que nous défendions. Le lancement et le développement du Comité des Quinze, l’amitié entre les membres qui s’étaient engagés et la cause éminemment humaine et politique que le Comité des Quinze se proposait de défendre m’ont convaincu qu’il fallait s’engager. Ce fut une aventure extraordinaire ! Raconter l’histoire du Comité des Quinze est assurément une façon de témoigner de l’utilité et de l’efficacité de tels engagements. Une forme d’espoir et d’encouragement ! Alain En 1982, jeune cadre dans une grande entreprise, je me sentais très concerné par les développements en Europe de l'Ouest pour créer une union économique et démocratique permettant de surmonter les tragédies de la seconde guerre mondiale. Mais quid de l'Europe de l'Est derrière le rideau de fer, si proche par la géographie et la culture mais tellement éloignée en matière de droits de l'homme ? Alors que l'Acte final d'Helsinki signé en 1975 à la suite de la conférence internationale sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) débouchait petit à petit sur de formidables avancées pour redonner aux citoyens est-européens et aux refuzniks d'URSS l'espoir de retrouver leurs droits, je décidais de rejoindre le Comité des XV pour apporter ma modeste part à son combat pour les droits de l'homme en URSS. J'eus ainsi l'occasion de rendre trois fois visite aux familles adoptées par le Comité des XV entre 1983 et 1986. Rappeler cette belle aventure aujourd'hui alors que la Russie essaye à nouveau de brutalement diviser l'Europe est un projet nécessaire et vraiment d'actualité. Patrick Toute ma jeunesse a baigné dans le scoutisme catholique. J’y ai appris le bonheur d’aider ses semblables, et le devoir de les défendre en cas de besoin. Puis, à côté de mes activités de réalisateur et de mes nombreux voyages, je me suis beaucoup investi dans la cause des lépreux, pour la Fondation Follereau. En 1978, ma grande amie Francine Hardy me parle du Comité des XV, auquel elle appartenait, et du travail qu’accomplit le Comité en faveur des dissidents soviétiques et particulièrement des “refuzniks“, privés de toutes libertés : interdiction de s’exprimer, de se rencontrer, de se soigner, de se déplacer, et surtout de quitter l’URSS. Très sensible à la cause des dissidents d’une manière générale, j’ai immédiatement décidé d’adhérer au Comité des XV. J’ai alors fait la connaissance d’une cinquantaine de membres, tous passionnés et exaltants, à commencer par David Selikowitz. J’y ai noué de nombreuses amitiés. Puis je suis allé à Moscou en 1979 à la rencontre d’une dizaine de familles de refuzniks, un voyage initiatique et saisissant. J’y ai filmé et interviewé des gens captivants et terriblement attachants. J’étais un autre homme lorsque je suis rentré à Paris, où j’ai continué à participer au Comité, avec la joie de pouvoir y faire mon devoir.

Allocation of funds

En 1993, quatre ans après la chute du mur de Berlin, le Comité des XV cesse son activité qui n'avait plus lieu d'être. Toutes les familles accompagnées étaient sorties d'URSS. C'était il y a 31 ans. En soutenant cette campagne de précommandes, vous nous permettez d'ancrer cette page d'histoire, de raconter dans un livre la lutte pour la défense des droits de l'homme des membres de l'association, leur action, leur engagement, leurs voyages, leurs aventures parfois un peu risquées et la vie des familles dans un pays qui leur refusait le droit d'émigrer et qui les privait de liberté. Certains membres et certaines familles sont encore là pour en témoigner. Pour réaliser ce projet, élaborer le livre, trier parmi les archives, construire le sommaire, créer la mise en pages... nous avons décidé de financer nous-mêmes une partie du projet. Mais nous avons besoin de vous pour l'impression du livre. Ce projet est une partie de notre histoire, une histoire que nous souhaitons faire connaître à nos enfants pour ne pas l'oublier. En précommandant notre ouvrage, c'est aussi l'occasion de recevoir le livre en avant-première et bénéficier de quelques offres limitées, réservées à cette campagne KissKissBankBank. Petit calcul Le prix de chaque livre a été calculé sur une base d'impression de 500 exemplaires. Toutefois, nous nous fixons comme premier objectif 150 livres en précommande en espérant très rapidement atteindre 500 exemplaires vendus qui permettront de financer complètement la partie impression. A partir du 501e exemplaire, cela permettra de rétribuer l’assistance d’édition à laquelle nous avons fait appel. Un grand merci de nous aider à rendre ce projet d'auto-édition possible.

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