CONTRE-JOUR #3 : Le Seum
Contre-Jour est une revue née de la volonté de raconter le réel avec les personnes concernées. 96 pages d'images et de textes produits par les membres du collectif et les personnes avec qui nous travaillons : dans des lycées, des quartiers populaires, des zones rurales, des centres sociaux, des prisons… Pour faire résonner ensemble des récits entendus au sein d'ateliers d'éducation aux médias, de résidences de journalisme, de médias participatifs, qui n'existent pas ou presque dans l'espace médiatique aujourd'hui. Pour son troisième numéro, Contre-jour a choisi d'accueillir la colère qui s'exprime, partout où nous sommes installé·es. Ce projet a besoin de vous pour exister. Pré-commandez la revue, soutenez-nous, et recevez le troisième numéro : Le Seum Seum vient du mot arabe « sèmm » qui signifie « venin. » Il exprime souvent une colère sourde, lancinante. Ce thème, nous l'avons choisi alors que les hélicoptères tournaient dans le ciel de Marseille, en proie aux révoltes après la mise à mort de Nahel Merzouk. Nous, qui travaillons pour beaucoup au quotidien dans les quartiers populaires, nous nous sentions démuni·es et impuissant·es, souvent en retard ou pas au bon endroit dans nos pratiques. Alors, nous avons choisi de faire une place à ces colères, à ces rages. Avec nos méthodes, en essayant de faire du journalisme avec les outils de l'éducation populaire. Dans nos pages, elle prend la forme d'une question posée aux lendemain des élections législatives par l'Étincelle, média participatif basé à Clichy-sous-Bois à des journalistes, comme Anas Daif (À l'intersection) ou Khadidja Moussali (Chouftolosa), et des militants, tel que Ely Ciré (association En Voix) : Et maintenant, on fait quoi ? La forme, aussi, d'une colère reçue en héritage et renforcée par les injustices et les exils. Une petite et grande histoire construite à travers les récits intimes de trois réfugié·es palestinien·nes, né·es respectivement à Nazareth, à Alger et à Damas. Celle d'une carte blanche au collectif Pas Sans Nous, qui réunit des militant·es des quartiers populaires partout en France, à travers des textes venus de Poitiers, de Toulouse, de Grenoble ou d'Annecy. Celle d'un été doux-amer à Mayotte, avec des jeunes aux vies entravées par la violence, le manque d’eau, l’absence d’opportunités, qui racontent en images leur quotidien rythmé par les potes, les premières amours et l’accompagnement bienveillant des éducateur·ices. Celle d'une rage sourde qui s'élève face à la répression, dans un entretien croisé réunissant Dorian, militant syndical à Cargill dans le nord, et Corinne, militante anti-nucléaire à Bure. Celle des jeunes journalistes de l'Étincelle, qui face à une France qui ne leur donne pas le sentiment de trouver leur place, parce qu'issu·es de l'immigration, parce que né·es ailleurs, parce que musulman·es, mènent l'enquête à Londres pour savoir si l'herbe est plus verte de l'autre côté de la Manche. Celle d'Inès, qui, pour sa première bande-dessinée, choisit de raconter ce moment où une parole raciste d'un professeur est venu perturber l'espace soi-disant protégé de l'université. Mais aussi celle du cri d'Encarnacion, qui lutte contre la transformation de son quartier de Barcelone en parc pour touristes avinés, celui de Céline qui interroge son rôle d'éducatrice aux médias face à la violence des rixes, ou celle des mots de Narimane qui racontent l'ambivalence du retour dans son pays natal, l'Algérie. Plus que jamais, nous croyons à la puissance du récit des concerné·es face aux opinions de plateaux télévisés. Parce quand le récit intime se confronte au collectif, il devient politique. Contre-Jour ne peut pas exister sans vous. La fabrication d’un numéro, de la rédaction à la diffusion, c’est environ 18 000 euros. Le système de prévente est la seule manière qui nous permette de financer les coûts de production, de rémunérer les contributeur·ices et de maintenir notre indépendance. Parce que pour nous, travailler, donner une forme et livrer son récit, c'est du travail, nous avons fait le choix de payer l'ensemble des contributeur·ices, professionnel·les ou non. Contre-Jour est une revue indépendante, sans publicité. Nous avons été soutenu·es dans la phase de création par la fondation Un Monde par Tous, mais nous avons perdu d'autres financeurs. Nous avons besoin de 10 000 euros pour que ce numéro existe. Alors, achetez notre numéro, soutenez-nous en prenant un pack, et surtout, si le projet vous plait, parlez-en autour de vous. Nous avons besoin de vous <3
L'équipe de Contre-jour, c'est d'abord le Collectif La Friche. Composé de journalistes, de documentaristes, de photographes, de réalisateur·ices sonores, d'illustrateur·ices et de travailleur·euses sociales, le collectif propose des ateliers où on crée des textes, émissions et films à plusieurs mains. Au collectif s'ajoutent toutes les personnes que nous avons croisées, avec qui nous avons travaillé, noué des liens. Dans ce numéro, on pense notamment au collectif Pas sans nous, au média participatif l'Étincelle, à Palestine13, à Dorian, à Corinne, à Encarnacion et à tant d'autres. Il faut ajouter à l’équipe les formidables graphistes Adrien Zammit et Nicolas Filloque qui ont fait de chaque article un écrin sur mesure, pour que la revue soit l'expression de la vie qui la parcourt. Ulysse Mathieu, Flora Beillouin, Lucas Roxo, Sheerazad Chekaik-Chaila, Julien Pitinome, Amanda Jacquel, Rouguyata Sall, Grégoire Triau, Anne Bocandé, Margaux Dzuilka, Mathilde Boudon-Lamraoui, Leo Kekemenis, Nnoman Cadoret, Tim Vinchon, Eva Tapiero, Quentin Obarowski, Zaida Abella, Nicolas Lee, Waël Sghaier, David Attié, Many Yem, Narimane Baba Aissa, Céline Beaury. Les contreparties seront envoyées en même temps que les préventes, courant décembre. Chaque pack représente aussi un soutien ! Ainsi ils incluent la revue, des productions La Friche (images ou textes) et un prix supplémentaire de soutien. Les frais de port démarrent à 2 € et s'élèvent selon les packs, jusqu'à 15 € en France, 20 € en Europe et 35 € pour le reste du monde. La frise PALESTINE a été imaginée pour l’article Petite histoire grande histoire et fabriquée par nos soins, avec le travail précieux des graphistes. C’est un dépliant au format 21*65 cm. Flora Beillouin a signé les gravures originales. Elles sont tirées à 10 exemplaires seulement, sur papier japonais. La photo est un tirage de qualité supérieure au format A4 issu du portfolio de Lucas Roxo sur Mayotte, où il était en résidence avec Nawufal Mohammed. Le kit photolangage est constitué de tirages du portfolio sur La cabane des 7 dans le deuxième numéro de Contre-Jour. Il est dans une boîte fait main avec le mode d'emploi de cet outil d'éducation populaire qui facilite la prise de parole et encourage le débat d'idées. La carte postale est un tirage d’une des images ou illustrations présentes dans ce troisième numéro de Contre-Jour. Notre livre, le Petit manuel critique d'éducation aux médias, est une lecture critique de la société et de ses représentations médiatiques, à travers des entretiens, des retours d'expériences et des analyses plus théoriques, pour repenser la fabrique même de l'information. Il a été publié en 2021 aux Éditions du commun.