Exposition "Dos au mur : enfermement en Prisons ouvertes"

Aidez-moi à exposer mon travail artistique sur les prisons ouvertes. Une réflexion sur nous-même et la société de demain.

Project visual Exposition "Dos au mur : enfermement en Prisons ouvertes"
Successful
34
Contributions
04/07/2019
End date
€3,270
Out of €3,268
100 %

Exposition "Dos au mur : enfermement en Prisons ouvertes"

<p>Tout d&#39;abord un <strong>GRAND</strong> merci pour votre soutien et votre aide.. Il me tient &agrave; coeur que ce travail existe, soit vu et circule aupr&egrave;s du plus grand nombre. Il s&#39;agit d&#39;une vraie r&eacute;flexion sur nous-m&ecirc;me et sur la soci&eacute;t&eacute; que nous voulons cr&eacute;er demain. Qu&#39;est ce qui nous relie &agrave; ces femmes et&nbsp;ces hommes qui ont accept&eacute; la prison sans barbel&eacute;s, de se mettre &agrave; l&#39;&eacute;preuve de leur humanit&eacute;, de se contenir dans des fronti&egrave;res qu&#39;ils vont devoir se construire eux-m&ecirc;me... Gr&acirc;ce &agrave; vous je l&#39;esp&egrave;re,&nbsp;je vais pouvoir accepter l&#39;invitation de l&#39;ambassade de Finlande d&#39;exposer mes photos au Conseil de l&#39;Europe &agrave; Strasbourg du 24 avril au 3 mai prochain &agrave; l&#39;occasion d&#39;une conf&eacute;rence sur la surpopulation carc&eacute;rale avec les membres de l&#39;union.&nbsp;</p> <p style="text-align:center"><strong>Philosophie du projet :</strong></p> <p>J&rsquo;ai d&eacute;marr&eacute; il y a 5 mois un projet photographique sur le syst&egrave;me de prisons ouvertes. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un travail artistique personnel, bas&eacute; sur la capacit&eacute; de chacun &agrave; se cr&eacute;er des limites, des fronti&egrave;res. J&rsquo;ai voulu rencontrer ces hommes et ces femmes qui passent une partie de leur peine en prisons ouvertes. Une chance que le syst&egrave;me leur offre mais aussi une &eacute;preuve car dans ces prisons sans barreaux, sans murs ni miradors&hellip; La d&eacute;tention devient mentale. J&rsquo;ai voulu comprendre la solitude &agrave; laquelle ils font face, la dualit&eacute; dans laquelle ils se trouvent et qui, d&rsquo;une certaine fa&ccedil;on peut r&eacute;sonner&nbsp;en chacun d&rsquo;entre nous au quotidien. Je suis donc partie en Finlande (o&ugrave; ce syst&egrave;me de prisons ouvertes a r&eacute;ellement fait ses preuves) pour r&eacute;aliser une premi&egrave;re une s&eacute;rie de photos. Et dans les semaines &agrave; venir je dois me rendre &agrave; Casabianda en Corse l&rsquo;unique prison ouverte de France qui a &eacute;t&eacute; construite apr&egrave;s la deuxi&egrave;me guerre mondiale.</p> <p>A travers ces photos je souhaite que l&rsquo;on s&rsquo;interroge sur la notion du libre arbitre et sur la nature m&ecirc;me de la conscience, celle qui pousse &agrave; faire des choix et &agrave; d&eacute;cider de nos propres limites&hellip;. Dans les prisons ouvertes de Vanaja et d&rsquo;Ojoinen en Finlande, les d&eacute;tenus connaissent une libert&eacute; toute relative, o&ugrave; les murs et les barreaux n&rsquo;existent que dans leur t&ecirc;te. J&rsquo;ai voulu comprendre la notion complexe et ambigu&euml; de la fronti&egrave;re. Dans ces centres de d&eacute;tention, aucune d&eacute;marcation visible, seule la raison d&eacute;termine les contours et pose ainsi la question de ce qui motive le jugement de quelqu&rsquo;un. Notre volont&eacute; ne d&eacute;pend elle que de nous&nbsp;? Est-elle contrainte par la soci&eacute;t&eacute;, par des exp&eacute;riences personnelles, des traditions ou par une &eacute;ducation ? O&ugrave; commence et o&ugrave; s&rsquo;arr&ecirc;te la ligne imaginaire qui d&eacute;finit l&rsquo;espace carc&eacute;ral de chacun.</p> <p><strong>Pour mettre en image ce concept de d&eacute;marcation virtuelle entre libert&eacute; et d&eacute;tention, j&rsquo;ai pris le parti au moment des prises de vue ext&eacute;rieures de photographier ces prisonniers &agrave; travers un filtre plastique, afin de montrer l&rsquo;existence de ces limites intellectuelles en prison ouverte. Pour appuyer ce propos autour des d&eacute;tenus, j&rsquo;ai choisi d&rsquo;accompagner leur photo d&rsquo;un paysage o&ugrave; &agrave; l&rsquo;inverse la fronti&egrave;re n&rsquo;existe pas. En int&eacute;rieur j&rsquo;ai souhait&eacute; ne pas mettre de filtre car les cadres sont d&eacute;finis de fait par les murs de leurs chambres.</strong></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572975/DUO1-1550939536.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572976/Duo1c-1550939552.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572732/DUO2-1550839938.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572736/DUO1b-1550840368.jpg" width="100%" /></p> <p style="text-align:center"><strong>Contexte du projet : </strong></p> <p>J&rsquo;ai choisi de r&eacute;aliser ce travail en &eacute;cho &agrave; l&rsquo;actualit&eacute; qui concerne nos prisons depuis plus d&rsquo;un&nbsp;an. Surpopulation carc&eacute;rale, violence en hausse, prisons insalubres, l&rsquo;&eacute;tat des centres de d&eacute;tention en France est partout montr&eacute; du doigt. IL EST URGENT DE TROUVER DES SOLUTIONS car le nombre de d&eacute;tenus a atteint un nouveau record avec 70367 personnes incarc&eacute;r&eacute;es pour moins de 60000 places.&nbsp;Le pr&eacute;sident de la r&eacute;publique, Emmanuel Macron, a pr&eacute;sent&eacute; les contours d&rsquo;une vaste r&eacute;forme p&eacute;nale destin&eacute;e &agrave; lutter contre la surpopulation carc&eacute;rale. Dans son rapport, la contr&ocirc;leuse g&eacute;n&eacute;rale consid&egrave;re que &laquo;&nbsp;la privation de libert&eacute;&nbsp;&raquo; doit redevenir une mesure de dernier recours et les peines alternatives doivent &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;es. Aujourd&#39;hui, certains d&eacute;put&eacute;s souhaitent repenser la d&eacute;tention et r&eacute;inventer le syst&egrave;me carc&eacute;ral. <strong>Car la prison a aussi pour r&ocirc;le la r&eacute;insertion.</strong></p> <p><strong>Quid des solutions&nbsp;?</strong> Certains parlementaires fran&ccedil;ais se sont rendus en Scandinavie afin d&rsquo;&eacute;tudier le syst&egrave;me p&eacute;nitencier.&nbsp;Face &agrave; la surpopulation carc&eacute;rale, les pays du nord ont fait le pari il y a plus de 60 ans des prisons ouvertes. Aujourd&#39;hui ils&nbsp;affichent l&#39;un des plus faibles taux d&#39;incarc&eacute;ration au monde (Pour 100.000 habitants on compte 61 d&eacute;tenus au Danemark, 58 en Su&egrave;de, 65 en Finlande contre 98 en France et ce chiffre ne cesse d&rsquo;augmenter). Le cas de la <strong>Finlande </strong>est assez int&eacute;ressant car avant de se tourner vers cette politique de &laquo;&nbsp;d&eacute;carc&eacute;ration&nbsp;&raquo; le pays affichait le taux de criminalit&eacute; le plus &eacute;lev&eacute; d&rsquo;Europe.</p> <p>L&agrave;-bas certains centres &laquo;&nbsp;sans barreaux&nbsp;&raquo;, g&eacute;n&eacute;ralement am&eacute;nag&eacute;s dans des zones rurales, ressemblent &agrave; de petites fermes ou &agrave; des villages ouvriers. On en compte au total 13 (contre 15 prisons ferm&eacute;es). Celles-ci concentrent en tout plus d&rsquo;un tiers de la population carc&eacute;rale et ont pour objectif d&rsquo;assurer la r&eacute;habilitation des d&eacute;tenus et de diminuer les risques de r&eacute;cidives. Les tentatives d&rsquo;&eacute;vasion sont tr&egrave;s rares car elles signifient retour &agrave; la prison traditionnelle.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572979/DUO3-1550939919.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/572980/DUO3b-1550939935.jpg" width="100%" /></p> <p>Ces hommes et ces femmes sont d&rsquo;abord incarc&eacute;r&eacute;s en prison ferm&eacute;e puis selon leur profil, leur comportement en d&eacute;tention ils terminent (Il s&rsquo;agit parfois de la moiti&eacute; de leur peine) en prison ouverte. Dans ces &eacute;tablissements p&eacute;nitenciers&nbsp;sans barreaux, sans murs, ni miradors, ils reprennent petit &agrave; petit une place dans la soci&eacute;t&eacute;. Les d&eacute;tenus sont form&eacute;s &agrave; un m&eacute;tier, touchent un salaire, reprennent des &eacute;tudes, apprennent l&rsquo;autogestion, participent &agrave; des activit&eacute;s favorisant l&rsquo;int&eacute;gration et le respect d&rsquo;autrui. <em>&laquo;<strong>&nbsp;Les d&eacute;tenus d&rsquo;aujourd&rsquo;hui sont nos voisins de demain&nbsp;&raquo;</strong></em>. La plupart ont un suivi psychologique et th&eacute;rapeutique.&nbsp;</p> <p>L&rsquo;objectif de ces centres de d&eacute;tention, est de leur donner une seconde chance et de leur permettre ainsi, une fois leur dette pay&eacute;e, de pouvoir se reconstruire une nouvelle vie. <strong><em>La prison n&rsquo;a pas de sens si en filigrane il n&rsquo;y a pas la r&eacute;insertion.</em></strong> En France il n&rsquo;existe qu&rsquo;une seule prison ouverte en Corse. Elle a ouvert ses portes apr&egrave;s la seconde guerre mondiale malheureusement cette prison est rest&eacute;e au stade exp&eacute;rimentale alors que dans les pays scandinaves ce syst&egrave;me a &eacute;volu&eacute; et a&nbsp;r&eacute;ellement fait ses preuves.&nbsp;</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573067/Duo4-1551000377.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573068/Duo4b-1551000412.jpg" width="100%" /></p> <p style="text-align:center"><strong>ILS ONT ECRIT POUR MOI&nbsp;</strong></p> <p><strong>Texte &eacute;crit par Antoine Giacomoni, photographe corse, inventeur du &laquo;&nbsp;Miroir concept&nbsp;&raquo; et des &laquo;&nbsp;Miroirs sessions&nbsp;&raquo; qui en d&eacute;coulent.</strong></p> <p>&laquo;&nbsp;Dos au Mur&nbsp;&raquo;, prisons ouvertes de Scandinavie la presque ambigu&iuml;t&eacute;&nbsp;du titre et du sujet&nbsp;: La prison sans les murs et soudain les clich&eacute;s tenaces, les images r&eacute;currentes et toutes faites volent en &eacute;clat. Vu sous cet angle, le propos m&ecirc;me est &agrave; reconsid&eacute;rer et nos &agrave; priori &agrave; revoir de ces prisonniers et prisonni&egrave;res &ndash;pour la plupart- Rapha&euml;lle Duroselle n&rsquo;a pas fait que merveilleusement les photographier. Mieux on sent qu&rsquo;elle les a comprises. Une femme parmi les femmes faisant fi des verrous, des barreaux et des tabous. Adieu gardiens et num&eacute;ros d&rsquo;&eacute;crou&nbsp;: pour pr&eacute;server leur anonymat et leur dignit&eacute; Rapha&euml;lle leur a tendu des masques pos&eacute;s &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re de leur t&ecirc;te, face &agrave; son objectif. La l&eacute;g&egrave;ret&eacute; &eacute;tait le ton juste et in&eacute;vitable et cela Rapha&euml;lle a su le trouver. Et tel un fil conducteur qu&rsquo;elle d&eacute;roule, elle nous fait p&eacute;n&eacute;trer dans la prison et son double utopique, dans l&rsquo;intimit&eacute; des ge&ocirc;les de bois aux rideaux improbables. En devenant le ge&ocirc;lier de lui-m&ecirc;me le captif se responsabilise&nbsp;: c&rsquo;est l&agrave; que se trouve la morale possible de l&rsquo;histoire. Plus qu&rsquo;aucune autre discipline artistique, la photographie me semble la plus apte &agrave; traduire les silences et magnifier la solitude. Dans cet espace d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment clos le ludique flirte avec le tragique. Dans la cage aux fauves, dans cette partie de colin maillard d&eacute;sesp&eacute;r&eacute;, dans le prolongement du prisme de la lentille photographique le regard ne suffit plus. Il faut se relever les manches jusqu&rsquo;au coudes et &agrave; l&rsquo;aveugle y aller au toucher. C&rsquo;est ce que dans cette immersion ultime r&eacute;ussit tr&egrave;s bien Rapha&euml;lle Duroselle. Par-del&agrave; le silence il me semble l&rsquo;entendre murmurer &agrave; ses mod&egrave;les ce que l&rsquo;on consid&egrave;re comme l&rsquo;essentiel de la parole&nbsp;: &laquo;&nbsp;je souffre avec toi&nbsp;&raquo;.</p> <p>Au-del&agrave; du propos, de la g&eacute;ographie des lieux, &agrave; l&rsquo;image de son auteure, le charme op&egrave;re dans un savant cocktail de ma&icirc;trise intuitive, de recul n&eacute;cessaire au vu de la gravit&eacute; du sujet et des propositions et possibilit&eacute;s optimistes qui laissent pr&eacute;sager pour les d&eacute;tenus le pari d&rsquo;une r&eacute;insertion r&eacute;ussie.&nbsp;</p> <p>&laquo;&nbsp;Dos au Mur&nbsp;&raquo; le tr&egrave;s beau travail photographique de Rapha&euml;lle Duroselle, il me revient &agrave; la m&eacute;moire le souvenir d&rsquo;un ex-d&eacute;tenu de longue peine, qui au cours d&rsquo;une de mes &laquo;&nbsp;Mirror-Sessions&nbsp;&raquo; face au miroir, me confia qu&rsquo;apr&egrave;s tant d&rsquo;ann&eacute;es de longue d&eacute;tention le plus dur &agrave; sa sortie &eacute;tait de pouvoir &agrave; nouveau se servir d&rsquo;une clef, r&eacute;sumant ainsi que le pire dans l&rsquo;incarc&eacute;ration est qu&rsquo;on ne peut jamais plus ouvrir ni fermer une porte par soi-m&ecirc;me, la clef celle qui fait d&rsquo;une porte un mur c&rsquo;est l&rsquo;apanage du gardien et du gardien seulement. Voil&agrave; pourquoi entre autre, outre ses qualit&eacute;s esth&eacute;tiques ind&eacute;niables je vous recommande d&rsquo;honorer de votre pr&eacute;sence l&rsquo;exposition &laquo;&nbsp;Dos au mur&nbsp;&raquo; de Rapha&euml;lle Duroselle qui donne autant &agrave; voir qu&rsquo;&agrave; r&eacute;fl&eacute;chir.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573069/Duo8-1551000505.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573070/Duo5b-1551000527.jpg" width="100%" /></p> <p><strong>Texte &eacute;crit par Astrid Chaffringeon, &eacute;crivain (<em>Cueillir ses rires comme des bourgeons</em>,&nbsp;<em>Chambre avec vue</em>)</strong></p> <p><strong><em>Dos au mur&nbsp;: en prison ouverte</em></strong><strong>, de Rapha&euml;lle Duroselle&nbsp;:</strong></p> <p><strong>Variation sur la solitude.</strong></p> <p>En s&rsquo;attachant &agrave; imaginer une s&eacute;rie sur les d&eacute;tenues d&rsquo;une prison ouverte finlandaise, Rapha&euml;lle Duroselle aurait pu, comme le laisserait envisager ses activit&eacute;s de grand reporter, se limiter &agrave; sugg&eacute;rer un &eacute;tat de fait et &agrave; proposer une ouverture sur nos propres d&eacute;m&ecirc;l&eacute;s avec la libert&eacute;. Il n&rsquo;en est rien. Sa s&eacute;rie s&rsquo;inscrit dans la lign&eacute;e&nbsp; du travail entrepris en creux en 2016, depuis <em>Assortimots</em>- explorer les territoires de la solitude- et confirme l&rsquo;envergure artistique de son &oelig;uvre photographique.</p> <p>&nbsp;&Agrave; l&rsquo;automne, en Finlande, on traque les derniers sursauts de lumi&egrave;re -les maigres rayons de soleil sur le cuivre et l&rsquo;or vibrants des feuillus- en constatant am&egrave;rement les premiers stigmates d&rsquo;un hiver qu&rsquo;on sait long et &eacute;prouvant. &Agrave; l&rsquo;automne, en Finlande, la nature chante la fin d&rsquo;un r&egrave;gne. Les arbres commencent le processus de somnolence pendant lequel ils restreindront leur croissance pour se prot&eacute;ger du gel. Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;autre issue que la solitude- tous leurs h&ocirc;tes hibernent- pour r&eacute;parer les dommages tout en s&rsquo;organisant pour le prochain envol printanier. Ici, l&rsquo;exigence de survie ne supportera ni &eacute;carts ni escapades. Dans ce complexe v&eacute;g&eacute;tal, chacun a accept&eacute; sa place et a appris &agrave; se situer. Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;autres possibilit&eacute;s que d&rsquo;accepter son sort et de s&rsquo;organiser pour l&rsquo;apr&egrave;s.</p> <p>&Agrave; chaque clich&eacute; de paysage, l&rsquo;artiste a attribu&eacute; une silhouette de dos. Des femmes qui, elles aussi, ont fait all&eacute;geance aux lois de la for&ecirc;t. On ne sait rien de leur pass&eacute;, des raisons qui les ont amen&eacute;es &agrave; &ecirc;tre condamn&eacute;es. On se contente d&rsquo;observer leurs contours qui se dressent sur un chemin ou au milieu d&rsquo;un champ, parce qu&rsquo;il faut bien attendre, r&eacute;parer le tort qu&rsquo;on a fait &agrave; autrui et qu&rsquo;on s&rsquo;est par l&agrave;-m&ecirc;me inflig&eacute;. Prendre le mal en patience et observer, sans les emprunter, les lignes de fuite. Construire l&rsquo;avenir dans le silence et le recueillement. En travaillant &agrave; l&rsquo;effacement des sujets, en sc&eacute;nographiant, par cette habile proposition d&rsquo;installation, leur v&eacute;g&eacute;talisation ou leur min&eacute;ralisation, Rapha&euml;lle Duroselle anoblit leur solitude et ses corollaires&nbsp;: m&eacute;lancolie, d&eacute;nuement affectif, tristesse. Ces &eacute;preuves qui les figent dans le temps ne sont que les &eacute;tapes menant &agrave; la r&eacute;surrection.</p> <p>L&rsquo;&eacute;volution depuis&nbsp; la s&eacute;rie <em>Assortimots</em> est frappante. Construite &agrave; partir de slogans et leurs jeux r&eacute;thoriques, elle associait des clich&eacute;s d&rsquo;objets dans une mise en sc&egrave;ne pop art. Le propos &eacute;tait ainsi d&eacute;shumanis&eacute; par l&rsquo;utilisation du non vivant, et terriblement humanis&eacute; par le d&eacute;tournement de langage, comp&eacute;tence qui nous distingue habituellement de l&rsquo;animal et de l&rsquo;inanim&eacute;. De ces clich&eacute;s, tr&egrave;s travaill&eacute;s, glac&eacute;s presque, se d&eacute;gageait une immense&nbsp; impression de solitude&nbsp;: celle de la photographe par rapport &agrave; ce qu&rsquo;elle d&eacute;non&ccedil;ait (consum&eacute;risme, fractures sociales, violences&hellip;) qui rejoignait dans son aveu d&rsquo;impuissance la solitude du public face &agrave; un &eacute;tat de faits qui suscitait son empathie et ses regrets mais auxquels il n&rsquo;avait pas de r&eacute;ponses &agrave; apporter.</p> <p>Avec <em>Dos au mur</em>, Rapha&euml;lle Duroselle explore une autre dimension de la solitude&nbsp;: elle l&rsquo;&eacute;rige en &eacute;preuve sacr&eacute;e et universelle qu&rsquo;on ne doit ni redouter ni combattre mais accepter &agrave; la fois comme s&eacute;quelle de notre humanit&eacute; et comme inscription dans une logique naturelle, au sens premier du terme. On serait presque tent&eacute;-e, tant cette s&eacute;rie investit, dans sa contraction m&eacute;ditative,&nbsp; l&rsquo;inconscient collectif, de contredire Paul Auster qui affirmait dans <em>L&rsquo;invention de la solitude</em> qu&rsquo;il n&rsquo;&eacute;tait pas possible de p&eacute;n&eacute;trer la solitude d&rsquo;autrui. Ici, en d&eacute;fragmentant et en d&eacute;composant la solitude pour&nbsp; produire un seul et m&ecirc;me son, l&rsquo;artiste nous met dos au mur&nbsp;: nous sommes tous condamn&eacute;s &agrave; agir de concert pour le bien &ecirc;tre d&rsquo;une m&ecirc;me communaut&eacute; sans rien perdre de notre individualit&eacute;. Et sans oublier de ch&eacute;rir notre solitude.</p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573458/Duo6-1551113504.jpg" width="100%" /></p> <p><img alt="" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/573459/Duo6b-1551113519.jpg" width="100%" /></p>

Allocation of funds

<p>Vos dons me serviront &agrave; r&eacute;aliser&nbsp;l&#39;exposition<strong> &quot;Dos au Mur : enfermement en prisons ouvertes&quot;.&nbsp;</strong></p> <p>La collecte permettra :</p> <p>1-&nbsp;&nbsp;l&#39;impression photo de 46&nbsp;tirages. Je compte m&eacute;langer&nbsp;les formats pour dynamiser la sc&eacute;nographie. Les formats utilis&eacute;s seront 60x40, 90x60 et 100x80. Tous les &quot;diptyques&quot;&nbsp;seront&nbsp; imprim&eacute;s dans un premier temps sur un support dibon. En photo le coup du d&eacute;veloppement et de l&#39;encadrement est tr&egrave;s cher voil&agrave; pourquoi je sollicite votre aide.&nbsp;</p> <p>D&eacute;tails co&ucirc;t de l&#39;op&eacute;ration : 3268 euros</p> <p>40x60 (impression sur dibon) = 45 euros x 20 tirages = 900 euros</p> <p>70x105 = 98 euros x 6 tirages&nbsp;= 588 euros</p> <p>60x90 = 78 euros x 20 tirages = 1560 euros&nbsp;</p> <p>Attaches 4,80 euros l&#39;unit&eacute; x 46 tirages&nbsp;&nbsp;= 220 euros</p> <p>2- Vos dons serviront &eacute;galement&nbsp;&agrave; faire voyager l&#39;exposition &agrave; travers la France. D&#39;autres lieux sontint&eacute;ress&eacute;s par celle-ci en 2020.&nbsp;</p> <p>Si la collecte d&eacute;passe, elle permettra le d&eacute;veloppement de mes prochaines photos que je vais r&eacute;aliser &agrave; la prison de Casabianda en Corse dans quelques semaines.</p> <p>Et si la somme d&eacute;passe r&eacute;ellement mes esp&eacute;rances, elle me permettra de r&eacute;aliser un autre voyage dans les pays Nordiques car je suis encore loin d&#39;avoir fait le tour de la question.&nbsp;&nbsp;</p>

Rewards

€5

  • 5 contributions
Votre nom sera cité sur le texte de présentation avec mes remerciements au moment de l'exposition.

Estimated delivery: May 2019

€30

  • 9 contributions
une pochette contenant 10 cartes postales de l'exposition "Dos au mur : enfermement en prisons ouvertes"

Estimated delivery: May 2019

€50

  • 10 contributions
2 tirages (diptyque) signés, au format 20x30 avec encadrement de l'exposition "Dos au mur : enfermement en prisons ouvertes"

Estimated delivery: May 2019

€70

  • 1 contribution
2 tirages (diptyque) signés, au format 20x30 avec encadrement de l'exposition "Dos au mur : enfermement en prisons ouvertes" + un lot de 6 cartes postales des photos de l'exposition

€100

  • 2 contributions
Un livret des photos de l'exposition avec texte et mes remerciements

Estimated delivery: May 2019

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