Les fils de Burj Hamud, livre photographique

Bienvenue, et merci à mon amie Clara Abi Nader pour ce teaser. Liban, Beyrouth, Burj Hamud... Le Liban fait partie de mon histoire familiale : mes grands-parents, partis de Kharpet, leur village d’Anatolie orientale, sont passés par Alep, puis Beyrouth et sont arrivés à Marseille. C'était en 1923. C’est une série photographique réalisée dans le quartier arménien de Burj Hamud, tout près de Beyrouth. J'ai arpenté ce quartier depuis 2016, un quartier actif devenu un peu le souk de Beyrouth ; j'ai pu observer lors de mes fréquents séjours combien il s'était appauvri, surtout depuis deux ans avec la crise politico-économique, sanitaire et l'explosion du port le 4 août 2020. Qu’est-ce qu’on peut faire ? dit Rita la Libanaise. C'est un quartier marqué à la fois par la douceur et la violence . Le choix du noir et blanc, des masses sombres traversées par les fils s'imposait. Les fils ou les fils... ? Le fil est omniprésent avec ces fils électriques qui courent les rues, partout. C'est aussi le fil des artisans du textile ou le fil d'or des joaillers. Les fils sont aussi les fils de… dans le sens de la filiation, de la transmission, de la mémoire. Trois regards et plusieurs mains... Ce travail est mon point de vue photographique sur Burj Hamud et j'ai l'honneur de l'accompagner de deux textes qui posent un regard sur cette série et qui relient deux rives de la Méditerranée : L’entremêlement des mondes de Thierry Fabre, essayiste, chercheur et commissaire d’expositions, fondateur des Rencontres d’Averroès, directeur du programme Méditerranée de l’Institut méditerranéen de Recherches Avancées (IMéRA), vit et travaille à Marseille, et La montagne et le paradis perdu de Gregory Buchakjian, historien d’art et artiste visuel transdisciplinaire, directeur de l'École des Arts Visuels à l’Académie Libanaise des Beaux-Arts (A.L.B.A), vit et travaille à Beyrouth. Cet ouvrage est aussi le fruit d’une belle collaboration autour d’une passion partagée : le livre photographique. Il associe Arnaud Bizalion, éditeur passionné et engagé, Marie Anne Hauth, graphiste sensible et patiente, Alain Escourbiac imprimeur averti et attentif. Le livre comporte 57 images en trichromie sur un papier munken print cream et une image en couleur imprimée en quadrichromie. Toutes les quatre pages, le fil noir de la reliure traversera une photographie. La couverture est un carton ardoise de 4 mm de Les Naturals (Creuse) présentée avec une coupe franche pour la simplicité, une cuvette qui accueillera une photographie, un marquage à chaud pour les titres. Titre et textes accompagnant la série photographique sont en français, arabe et arménien.