Lili le film

Un court métrage de Théo Tomeš Ce scénario est né suite au décès brutal d’une amie polytoxicomane. Son vécu a propulsé le besoin de parler d’addiction au grand public. Ce film s’adresse à tous et se veut autant pédagogique qu’artistique. Ici nous parlerons d’addiction à la cocaïne, substance qui dégrade les corps et les sociétés. Le manque, fil rouge du court-métrage Le manque de cocaïne se traduit par un besoin de consommer qu'on appelle généralement “craving” ce craving peut se manifester sous plusieurs formes : angoisses, recherche frénétique de la substance, sensibilité à ce qui rappelle la consommation (poudre blanche, reniflements) etc. Le sevrage/ absence de cocaïne après une période de consommation peut engendrer un mal être psychologique, de la fatigue, des troubles du sommeil... Dans le court métrage le son et l’image nous plongent dans ce manque, une sorte d’angoisse constante. Autant les sons de reniflements qui accompagnent Lili tout au long de sa phase de manque, à l’image des mouvements de caméra qui suivent les gestes brutaux de Lili. Au inspirations plurielles, la question des représentations de la drogue De Uli Edel à Gaspar Noé en passant par Felix Van Groeningen nous cherchons à trouver l’angle parfait pour aborder l’addiction à la cocaïne. Uli Edel réalise “wir Kinder vom Bahnhof Zoo” un film ancré dans le réel, il adapte une oeuvre majeure pour les berlinois. A la façon d’Uli Edel nous voulons moderniser l’image des consommateurs de cocaïne en mettant en scène la jeunesse d’aujourd’hui. Chez Gaspar Noé on constate une approche crue et chaotique mais qui vire parfois au fantasme. Pour “Lili” nous cherchons à nous éloigner du côté trivial de Gaspar Noé tout en gardant l’ambiance visuelle marquante qui posera notre personnage dans un cadre réaliste notamment dans la boîte de nuit lors de la consommation de cocaïne. Nous évoquions Felix Van Groeningen, réalisateur de “Beautiful Boy”, qui met en scène les plus sombres phases de l’addiction à l'héroïne, le sevrage difficile, les cures non aboutissantes. Ce film sensible et émouvant est intéressant dans la représentation du manque, sujet principal de notre film. Lili, notre personnage principal Lili est une jeune fille de 17 ans, perdue, douée, studieuse et addicte à la cocaïne. De la consommation festive à la consommation nécessaire à son bien-être nous nous rapprochons de la figure emblématique : Christiane F qui nous inspire énormément dans la construction de notre personnage. Lili est l'allégorie de la jeunesse à qui on promet un avenir dans un monde qui s’écroule où la cocaïne devient accessible beaucoup plus facilement qu’avant. Le besoin de s’évader est une notion centrale dans la consommation, Lili comprend les mécanismes qui la font consommer mais difficile pour elle de s’en sortir. Le chemin de la drogue Un chemin sinueux, la cocaïne passe de main en main. Je veux montrer ici avec ce parallèle entre le trajet que parcourt la cocaïne et la quête de Lili qu’il est très simple de se procurer cette substance moins rare et moins coûteuse qu’il y a quelques années, la cocaïne passe facilement, il y a peu de contrôle et de mesures prises par nos gouvernants en terme de santé publique et sécurité nationale. L’image du film confiée à Milio Le Touze L’image et ses inspirations: Nous voulons donner un aspect réaliste et sordide à la consommation de stupéfiant dans le court métrage. Pour se faire, nous nous sommes intéressés à la cinématographie de Christopher Doyle, notamment dans le film Les Anges Déchus. En effet ses intérieurs nuits au fort contraste illustrent la dualité du personnage de Lili. Chez Doyle l’utilisation des courtes focales associées à des mouvements de caméra brutaux plongent le spectateur au plus proche de la réalité repoussante de la débauche des personnages. Le manque à l’image Les éclairages en toplight, froids et ponctuels des premières séquences auront pour objectif de laisser transparaître la solitude dans laquelle se trouve le personnage en manque de cocaïne, tout en creusant les traits de son visage. La prise de substance à l’image Dès lors que Lili consomme, des éclairages beaucoup plus colorés seront utilisés afin d’illustrer le court moment d’euphorie qu’éprouve la jeune fille. La caméra sera en phase avec les mouvements de Lili, une fluidité se fera ressentir dans les nombreux mouvements de caméra. Ces mouvements précéderont un retour aux plans fixes aux couleurs froides accompagnant sa redescente. Une faible profondeur de champ sera utilisée afin de donner l’impression que le personnage est isolé dans sa dépendance. Une musique originale d’Etienne Morin La musique et ses inspirations : La musique à l’aspect décalé et saccadé a pour but de rappeler les musiques que l'on peut retrouver dans les clubs/raves. La partie rythmique forme le cœur de cette musique. Effectivement, on retrouve pendant la majeure partie du temps uniquement des rythmes percussifs qui font ressortir un côté oppressant, presque agressif qui amènent l’auditeur dans une sorte de transe. L’omniprésence de reniflements dans la musique permet de relier la musique au thème principal, le manque. Une prise de son et un traitement en post production de Célian Charvet et d’Etienne Morin Une prise de son efficace et réalisable Nous comptons faire deux prises au même moment avec un micro qui servira à capter l’ambiance donc une prise en champ diffus, et un autre qui captera un son plus précis en champ direct. La prise de son ambiant est vital dans un court métrage ou le dialogue ne sont que très peu présents, la prise de son direct embellira cela en captant des sons plus précis permettant d’immerger au mieux le spectateur dans l’image. Deux prises sont donc indispensables pour ce court métrage. Une post-production et un traitement du son créatif Dans un premier temps, les sons enregistrés seront bien évidemment mixés pour qu’ils collent au mieux à l'image. Dans un second temps, le manque étant le thème principal du court métrage, nous avons décidé de rajouter par moment des bruits de reniflements rappelant le manque de cocaïne et le besoin de s’en procurer. Ceux-ci ont pour but de captiver et de questionner le spectateur. Ils se multiplient au fur et à mesure du scénario jusqu’au lancement de la musique et permettent de former sa structure.