MIRAGE - métiers d'arts

MIRAGE - un projet de diplôme mais pas que... Présentation du projet professionnel Ce projet d’étude s’inscrit dans un parcours professionnel qui me tient à cœur. C’est dans l’objectif de suivre des valeurs qui me sont chères que je me suis engagée sur cette voie. L’artisanat me semble répondre à un rapport humain au travail : une production de petite échelle ; la possibilité de s’inscrire dans une économie circulaire ; l’échange et le partage de savoir-faire, en somme, la dimension utile que peuvent apporter ces compétences dans un espace collectif. Présentation du sujet C’est autour du thème mesure et démesure que s’articule la réalisation du projet. C’est la dimension morale que présente le couple de mots mesure/démesure qui sera le point de départ de mon processus de création. Car au-delà de la définition première de la mesure comme moyen de quantification, lorsqu’elle est liée à la démesure, la mesure évoque modération, justice, sobriété, raison,... En contradiction, la démesure inspire transgression, excès, abus,... Cette façon dichotomique de voir les choses nous invite à prendre parti soit pour l’un soit pour l’autre. Or la morale se caractérise par son caractère conventionnel et circonstancié. La morale peut être considérée comme relative à une époque, une culture … (ex : les châtiments corporels infligés aux enfants il y encore quelques dizaines d’années, de nombreux parents encourageaient les maîtres d’école à châtier leurs enfants en cas de bêtise. Aujourd’hui la tendance s’est inversée, et ce qui était bien et mesuré pour les parents et les enseignants, est devenu mal et démesuré pour ces derniers.) La problématique qui guide mon travail est la suivante : Comment exprimer la relativité du rapport entre mesure et démesure ? Si l’on se posait la question de savoir à partir de quel moment passe-t-on de la mesure à la démesure et vice-versa ? On pourrait répondre qu’il s’agit d’une question de point de vue. C’est justement en jouant sur le point de vue, à la manière de certains courants artistiques comme l’impressionnisme et l’art optique, que j’ambitionne de procurer ce sentiment de relativité à l'utilisateur du meuble. Comme lorsque qu’on est face aux Nymphéas de Monet (visible ci-dessous) selon où il se place, le spectateur ne visualise pas la même image. On ne voit de près qu’un ensemble de coup de pinceaux chaotique et agité mais c’est en prenant du recul que la toile prend forme. Sur le meuble la mesure et la démesure prendront la forme d’un motif pixellisé de petites pièces à l’allure aléatoire vue de près mais qui formera une image dès que l’on s’éloigne. Le but de ce projet est de procurer au spectateur/utilisateur un sentiment de démesure généré par une accumulation chaotique de petites pièces vues de près et un sentiment de mesure quand un motif prend forme de loin. Inspirée par le travail de Benjamin Graindorge sur le buffet Cloudinthechest (visible ci-dessous) il m'a semblé intéressant d'exploiter la diversité des essences de bois dans la réalisation d'un motif pixélisé. Présentation du meuble Avec comme point de départ le motif du pixel, la réalisation d’un pavage en bois de bout se prête tout à fait à la fabrication d’un plan de travail. En effet, il semble intéressant d' exploiter les propriétés physiques du bois de bout pour rendre le simple motif décoratif fonctionnel. Le projet est donc conçu comme un espace de travail, à la manière d’un meuble de métier. Le billot de boucher est la source d’inspiration première de ce meuble d’ébénisterie. Il s’agit ici de le détourner de sa fonction d’origine en gardant sa caractéristique principale : le plan de travail en bois de bout. C’est pour une pratique artisanale plus contemporaine que se destine ce projet de DMA, Il s’agit de la micro-édition (édition d’ouvrage à très petite échelle). Le meuble sera un meuble hybride à cheval entre l'établi et le bureau. Les contraintes sont les suivantes : La hauteur du plan de travail est de 93cm pour permettre de travailler debout. Le plan de travail doit faire 60cm par 1m20 afin d'avoir un espace de travail ergonomique. Le meuble doit contenir des rangements pour le matériel utile à la réalisation de micro-éditions (feutres, crayon, tapis de découpe, massicot,...) Matériaux Je souhaite utiliser des panneaux de contreplaqué pour réaliser la structure du meuble. Si ce sont des matériaux plus onéreux que les panneaux de bois recomposés ils présentent l’avantage de contenir moins de colles toxiques, d’être durables et moins polluants. Les essences de bois que j’ai choisies pour le placage et le billot sont issues de bois français. La finition du meuble sera faite à l’huile.