AME - Architectes pour des Migrations Éthiques

solidairement vôtre

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55
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14/04/2024
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Les publications

L’hospitalité est la capacité à accueillir autrui dans son propre confort, c’est une qualité sociale d’accueil et de protection. Elle a un caractère universel qui fait appel à l’humanité de chacun et inscrit sa définition commune dans des rapports sociaux. Dans sa dimension théorique, l’hospitalité, si elle comprend un rapport de différence entre l’hôte et l’autre, cette différence ne détermine pas le droit à l’accueil. Or aujourd’hui, les dispositifs d’accueil et d’hospitalité organisés sont souvent soumis à des critères déterminés. Nous avons mené une enquête afin de comprendre comment incarner l’hospitalité en architecture. En se concentrant sur les questions d’hébergement et de logement, nous avons inventorié de manière non-exhaustive l’expression de l’hospitalité en architecture. Dans l’ordre d’apparition : - Demi maison de Quinta Moroy - Elemental - La maison des jours meilleurs - Jean Prouvé - Tente de zone de guerre - MSF - Le très grand hotel - PEROU - Maison en tube de carton - Shigeru Ban - Réhabilitation du quartier de Beutre - Christophe Hutin - Aire d’accueil de gens du voyage - Projectiles - Exemple de HLM des années 60 - Abris de montagne - Colocation solidaire - Caracol - Partition en tube de carton - Shigeru Ban - La cité du refuge - Le Corbusier - Centre d’hébergement d’urgence - La promesse de l’aube - Premiere coopérative d’habitat - Zurich - Centre d’hébergement d’urgence - Ariane - La cité du soleil - Georges Candilis - l’hospitalité comme coutume - « la place du pauvre » - Igloo d’urgence - Fondation Abbé Pierre Le jeu de l'oie du parcours rédisentiel Le parcours vers le logement est un véritable parcours du combattant. Il est qualifié de système en escalier ou même de « jeu de l’oie ». Ce système teste en permanence la capacité à habiter des personnes qui cherchent à obtenir un logement et par sa saturation des deux côtés, n’arrive pas à loger. Si le problème réside dans une inertie de trajet entre la rue et le logement, nous pensons qu’il faut fluidifier ce parcours en agissant du côté de l’accessibilité du logement pour multiplier les sorties positives de ce système ainsi que proposer des solutions coupe-file qui sortent complètement de la trajectoire en escalier. La ville disponible Dans une réalité où la ville serait la plus accueillante possible, des réponses aux crises actuelles de l’hébergement et du logement sont possibles. L’hébergement de courte durée avant de trouver une situation stable reste une des étapes du parcours vers le logement. Afin de le faciliter, on imagine des villes très accueillantes par leur capacité d’hébergement dans le diffus. Les logements vacants toutes durées confondues (27585 en 2019 sur BDX métropole cf. étude menée par l’AUrba en 2019) pourraient alors devenir un parc d’hébergement disponible. À Bordeaux cette possibilité s'illustre dans les entresols vacants de la rue Sainte Catherine. L'hébergement riche “Le fait de donner à un pauvre un logement pauvre contribue à stratifier pour toujours une condition souvent passagère de sa vie. L’« esprit riche » vient de l’imagination, de l’amour et du respect, ces qualités impalpables, incalculables, qui ont été mises dans la création. C’est en donnant le maximum de son âme et de sa compétence dans la conception des structures et des espaces intérieurs, (...) qu’on peut rendre un logement très riche.” Georges Candilis dans "Bâtir la vie". À la manière de Candilis et en réaction aux propositions d’hébergement d’urgence temporaires et modulaires implantés aux portes des villes, on imagine un centre d'hébergement “riche” qui valorise l’accueil et l’hospitalité dans les centres villes. L'hébergement d’urgence restera toujours une nécessité, mais sa pérennité l’est aussi, nous imaginons alors l’installation d’un pôle d’hospitalité place Gambetta dans l’immeuble vacant depuis 8 ans de l’ancien Virgin mégastore. L’implantation d’un tel projet en centre ville permet aux résidents d’être proche des services, commerces et emplois favorisant les parcours vers l’insertion sociale. Transformer pour mieux accueillir Transformer les villes pour aider les gens à transformer leurs trajectoires. Il est question d’illustrer aussi bien la réversibilité du bâti que l'évolutivité de notre capacité à habiter. Ici, le parking du Hall 3 de la Gare St Jean se transforme pour permettre un programme évolutif d’émancipation vers le logement. La transformation des villes et des bâtiments passe aussi par une transformation conjointe des programmes et de ses habitants. e parcours de l'hébergement vers le logement ne se rythme pas de déménagements, mais s’inscrit dans une stabilité de l’habitat pour assouplir le parcours résidentiel des personnes. La densité conviviale L'échelle du quartier peut devenir un terrain très fertile pour proposer des réponses de l'hébergement à la propriété. Cette capacité pourrait être calculée comme une densité conviviale. On choisirait ainsi de préserver la diversité et l’hétérogénéité du bâti et des habitant d’un quartier typique bordelais et de s’en servir comme exemple dans l’offre de logement en ville. Cet îlot devient un lieu propice à l’installation de nouveaux mode de production de logement comme les coopératives d’habitat ou les associations syndicales libres qui donnent du pouvoir aux habitants pour agir à leur échelle et permettre un accès à la propriété plus inclusif. Il représente aussi un capital d’augmentation de l’existant important.
Nous avons fondé cette association en 2020, alors que nous étions tous encore étudiants. Amis de longue date à l’école d’architecture de Bordeaux ou simplement réunis par une aspiration commune à l’engagement, nous ne savions pas comment agir individuellement. Cette initiative s’est caractérisée par une envie partagée de se mettre au travail pour les autres. Nous ne nous retrouvions pas pleinement dans le monde associatif existant, et nous ne voulions pas nous substituer à de nombreuses associations qui font déjà un travail formidable et d’utilité publique. Pour l’instant, notre positionnement en tant qu’association s’appuie principalement sur des travaux de recherche approfondis sur des sujets politiques, philosophiques, sociétaux et spatiaux. Dans notre travail, nous souhaitons trouver des moyens d’apporter une contribution intellectuelle aux enjeux d’aujourd’hui, nourrie par notre formation d’architecte. Sans incarner une posture humanitaire, nous essayons d’apporter des réflexions nouvelles autour de ces sujets. Nos recherches portent autant sur les territoires d’accueil que sur les territoires d’exil, et parfois même sur des territoires fragmentés par un conflit politique. Selon nous, l’accueil, l’exil, ou encore l’hospitalité ne peuvent se passer d’une réflexion sur l’espace, sur l’environnement qui accueille, et sur les lieux de transitions. De la même manière, lorsque l’exil est imposé à une population, il est nécessaire de comprendre comment l’architecture est mise au service de l’oppression ou de crimes contre l’humanité. C’est le cas de l'un de nos projets : la prison de Palmyre en Syrie, par exemple. Ce lieu a participé et participe à la souffrance et à la torture de millions de personnes et son architecture n’est pas questionné comme un outil pour décrypter la terreur. C’est ce que nous essayons de faire, car elle fait partie intégrante du devoir de mémoire. Si cette prison est détruite, cela sera comme si elle n’avait jamais existé, ainsi que les atrocités qu’elle a abritées. Nous nous devons de ne jamais oublier. En tant qu’architecte, il est à notre portée d’étudier une architecture et de lui faire dire ce qu’elle cache aux personnes néophytes. Là est notre dessein : mettre nos compétences spécifiques d’architectes au service d’une cause qui nous tient à cœur et qui mérite d’être prise en compte. Grâce à cette levée de fond, nous aurons le luxe de sortir de nos bureaux, pour à la fois, partir sur le terrain, lancer des actions concrètes avec des personnes concernées par l’exil, et surtout, vous communiquer notre travail. Partager, diffuser, rendre accessibles nos projets, c’est notre désir premier, et nous avons besoin d’aide pour y parvenir.