Terre mer
Terre Mer est un court métrage qui parle du manque de nostalgie et de la mutation de nos souvenirs. Je suis étudiante à l'école de cinéma La Femis à Paris. Dans le cadre de mes études j’aimerais tourner mon film en Israël. Le choix de tourner en Israël ne me permettant pas de prendre le matériel nécessaire à l’école (caméra, lumières et autres équipements) je me retrouve en difficulté face aux coûts de production en Israel. Synopsis Myriam et ses parents partent en escapade à la mer morte. C’est la première fois que Miryam rend visite à Israël depuis qu’elle a quitté le pays pour la France. Ce qui devait être une opportunité de passer une journée ensemble, un peu comme lorsqu’elle était enfant, devient vite insupportable faute de la dynamique tendue de ses parents. Quand Myriam décide d’aller prendre l’air et explorer la plage, elle trouve un monde de rêves et de souvenirs éparpillés. Lien a mon film precedent https://vimeo.com/755584196 Elisheva Weil, dans le rôle de Miryam (Prix de meilleure interprétation feminine au festival de Jérusalem 2021) Neta Elkayam, dans le rôle de La Femme Note d'intention L’idée du film née d’un voyage en Israël, un parmi maintenant des dizaines et des dizaines. Cela fait huit ans que je vis à Paris et que chaque visite dans mon pays d’origine, dans ma vie d’avant ou ma vie parallèle, est une sorte de virgule dans le temps, des parenthèses qui rythme ma vie adulte. C’est un moment de réflexion et de rétrospective, de retrouvailles avec sa famille mais aussi de retrouvailles avec soi. Le foyer familial et les paysages de l’en- fance resteront toujours des points d'ancrage et de repaire spirituels, phy- siques, et mentales. Nous savons bien que ce sont des points d'ancrage tout aussi précaires que ce que nous créons dans nos vies adultes mais nous y te- nons autrement. Nous voulons et nous avons besoin de croire à une linéarité et une stabilité de notre passé. Ce sont souvent la distance et une absence prolongée qui permettent de percevoir les changements et les petits boule- versements dans ces lieux familiers qui, sans le recul, restent invisibles. C’est cette précarité du temps passé et du sentiment d’un “chez soi” que découvre le personnage du film. C’est sa première visite depuis qu’elle a quitté le pays. C’est la première fois qu’elle commence à comprendre que sa vie est d’un coup ailleurs et que son existence en Israël disparaît petit à petit. Cela est mis en parallèle avec un pays qui est précaire en elle-même et la mer morte qui disparaît de plus en plus faute des gouvernements et une industrie de cosmétique qui détruit et sèche cette merveille naturelle. Les textures et les matières ont toujours occupé une place importante dans mon univers. Les sentiments, les idées, parfois même des pensées ano- dines sont souvent accompagnés d’une texture. Au souvenir et à l'oubli me sont toujours associés à la fois la texture de la boue collante et celle du sable et des petites pierres qui piquent la peau quand le vent est fort. Les textures ont été indispensables à l'écriture du film, à sa conception ainsi qu’au choix de filmer à la mer morte. Alors que ce moment est dramatique dans sa vie, Myriam ne se rend pas encore tout à fait compte de ce qu’elle est en train de traverser et le film se veut calme et tranquille. Un sort de calme épuisé qu’on retrouve dans la chaleur en plein été. "C’est pour construire un instant complexe, pour nouer sur cet instant des simultanéités nombreuses que le poète détruit la continuité simple du temps enchaîné" - Gaston Bachelard