"A l'air libre", un documentaire de Samuel Gautier et Nicolas Ferran
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Nichée au fond d'une vallée picarde, une ferme unique en France accueille des détenus en fin de peine, sous le régime du placement extérieur. Une structure d'insertion singulière qui leur propose un logement, un travail, un accompagnement social et une vie communautaire riche et exigeante. Entourés de salariés et bénévoles, ces hommes tentent de se reconstruire et de rebâtir un véritable "projet de vie".</p>
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« <em>A l'air libre</em> » est assurément un film sur la sortie de prison. Mais c'est aussi, et peut être surtout un film sur la prison. Une prison que l'on ne voit pas mais qui est omniprésente. Une prison dont on ne cesse de mesurer les traces et dont il paraît si difficile de se libérer.</p>
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<img alt="Centre-de-reinsertion-de-moyembrie-3_4912511-1455566280" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/278338/centre-de-reinsertion-de-moyembrie-3_4912511-1455566280.jpg"></p>
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Les personnes placées à la ferme de Moyembrie ne sont plus en prison. Elles ne sont pas pour autant en liberté. Ayant obtenu un aménagement de leur peine, sous le régime du placement extérieur, elles ne peuvent pas sortir librement du domaine agricole et sont pour certaines sous bracelet électronique.</p>
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Si la prison ne fait plus partie du paysage à Moyembrie, son ombre demeure. D'abord parce les souvenirs de l'incarcération sont terriblement présents. La prison marque les corps et souvent les abîme, elle meurtrit les cœurs de celles et ceux qu'elle enferme, annihile parfois les désirs. Elle laisse des traces. Habitudes et vocabulaire de « taulard », colère soudaine, intolérance à la frustration, violence, difficulté de prendre des décisions et des responsabilités, pensées paranoïaques … « <em>Quand je sors faire les courses j'ai l'impression que tout le monde me regarde</em> » avoue l'un des résidents. On prend aussi progressivement conscience de ce que la prison a détruit : des liens familiaux que la libération ne renoue pas, des compétences professionnelles perdues, une estime de soi qui ne revient pas... Ensuite, parce que la prison attend toujours en embuscade. Les résidents peuvent y retourner en cas de révocation de l'aménagement de peine, ce qui a pu arriver à certains...</p>
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La ferme de Moyembrie est ainsi un sas de décompression, un lien, une étape pendant laquelle les anciens détenus sont à la fois « dedans » et « dehors » sans être ni vraiment dans l'un ni totalement dans l'autre. Elle permet à ceux qui y sont accueillis et qui y travaillent de se tourner vers l'avenir, d'espérer « changer de peau », de penser à ce qu'ils vont faire de la liberté qu'ils touchent enfin du doigt, dans un cadre protégé... Elle leur offre également un présent à construire dans lequel la solidarité, l'entraide ou encore le travail occupe une place importante.</p>
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Vivre et travailler à Moyembrie c’est pour les sortants de prison faire l'expérience du retour à un rythme de travail « ordinaire », et se réapproprier les façons du « dehors » quand, pendant si longtemps, ces hommes n'ont connu que l'oisiveté et les lois de l'univers carcéral. On ne se réinsère pas à Moyembrie, on se « réadapte » nous disent plusieurs résidents. C'est aussi partager une expérience commune et accepter une vie communautaire parfois compliquée avec des personnes que l’on n’a pas choisi. C'est enfin retrouver la valeur du choix, être mis en situation de prendre des responsabilités et tenter de changer le regard que l'on porte sur soi. Et se confronter à ses angoisses, ses fantômes, et souvent sa solitude. Se reconstruire et réapprendre à vivre en hommes libres ne sont pas choses aisées pour ces anciens prisonniers, aux difficultés importantes et au passé souvent cabossé.</p>
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Pourquoi va t-on à la ferme de Moyembrie ? Pour sortir de prison certes. Mais aussi par peur de sortir de prison. La peur des « sortie sèches », de « <em>se retrouver seul avec ses sacs posés sur le trottoir devant la prison</em> » nous explique Philippe, lui qui revenait souvent dormir à la ferme après avoir purgé sa peine alors qu'il pouvait rentrer chez lui retrouver sa femme. La crainte d'affronter la vie à l'extérieur. A la peur de sortir de prison succède souvent celle de partir la ferme de Moyembrie qu'il faudra pourtant un jour quitter.</p>
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C'est à la ferme de Moyembrie, ce lieu particulier et à maints égards exceptionnel, que nous sommes allés à la rencontre de ces hommes qui sortent de prison, saisir leurs paroles et partager des instants de vie, mais aussi de ces femmes et de ces hommes, salariés ou bénévoles de la ferme de Moyembrie, qui les accompagnent sur le chemin d'une liberté à retrouver et à reconstruire.</p>
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Qu'est-ce que ces anciens détenus ont à nous dire à un moment de leur vie le passé, le présent et l’après se combinent, se heurtent, s'entrechoquent ? Comment revient-on à la liberté après en avoir été privé et que signifie être libre ? Comment appréhende-t-on le temps, l'avenir, l'amour ou la relation aux autres après avoir passé plusieurs mois ou plusieurs années derrière des murs ? Quel sens prend le mot réinsertion pour les personnes les plus directement concernées ? Est-il possible reconstruire après avoir vécu l'épreuve de l'enfermement et de la vie carcérale ? Peut-on échapper aux raisons qui nous ont conduit en prison? Peut-on refaire sa vie ? Quelle place la société libre laisse-t-elle à ceux qui ont connu la prison? </p>
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Quelques-unes des questions vers lesquelles nous entraîneront les résidents de Moyembrie. </p>
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<img alt="Ferme_de_moyembrie_-_alex_bonnemaison__15_sur_60_-1455550373" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/278232/Ferme_de_Moyembrie_-_Alex_Bonnemaison__15_sur_60_-1455550373.jpg"></p>
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<u><strong>Ils ont vu le film : ce qu'ils en ont pensé</strong></u></p>
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<strong>« <i>Un film sobre, nuancé et profond</i> »</strong></p>
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Nancy Huston (écrivaine)</p>
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<strong>« <em>U</em><i><em>n </em>film émouvant et optimiste sur une "utopie réalisée" qui ne doit pas restée isolée</i>»</strong></p>
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Delphine Boesel (Présidente de la section française de l'Observatoire international des prisons)</p>
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<strong>« <i>Le film, par le regard sensible qu’il pose sur chaque personne, fait avec discrétion et engagement à la fois œuvre de pacification et de réconciliation</i> ».</strong></p>
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<strong> </strong>Jean-Marie Delarue (ancien Contrôleur général des lieux de privation de liberté)</p>
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<u><strong>Les réalisateurs</strong></u></p>
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<strong>Nicolas FERRAN</strong></p>
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<img><img alt="Nico-1457459650" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/287666/nico-1457459650.png">Docteur en droit, Nicolas Ferran est responsable du pôle juridique et contentieux de l'Observatoire international des prisons depuis janvier 2011. Il est par ailleurs engagé depuis une vingtaine d'années au sein d'associations de défense des droits des étrangers, telle que La Cimade. En 2007, il fonde le mouvement des "<em>Amoureux au ban public</em>", qui se donne pour objectif d'offrir aux couples franco-étrangers un espace de mobilisation collective pour la défense de leurs droits, et assure la coordination nationale de ce mouvement jusqu'en décembre 2010. Dans ce cadre, Nicolas Ferran réalise son premier documentaire, "L<em>es Amoureux au ban public</em>" (2010). Son immersion au coeur de la mobilisation des Amoureux au ban public, les liens tissés avec de nombreux couples franco-étrangers lui ont offert une position privilégiée pour recueillir des témoignages poignants sur les effets dévastateurs des politiques d'immigration.</p>
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<strong>Samuel GAUTIER</strong></p>
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<img><img alt="Photo_identit_-1457457905" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/287654/photo_identit_-1457457905.jpg">Infirmier en milieu carcéral, diplômé en santé publique, en santé humanitaire et en relations internationales, Samuel Gautier a travaillé pendant trois ans à l'Observatoire international des prisons (OIP). Chargé des enquêtes, il a notamment collaboré à la rédaction de deux ouvrages (<em>Rapport sur les condition de détention en France</em> - éd. La Découverte, 2011 et <em>Guide du prisonnier</em> - éd. La Découverte, 2012), a rédigé une trentaine d'articles sur le monde carcéral et sur les alternatives à la prison (publiés dans Mediapart, Ouest-France, Rue89, Dedans-Dehors,…) et est l'auteur d'une tribune co-signée avec Bernard Kouchner (« <em>Sortir de prison avant d’y mourir : redonner du sens à la loi de 2002</em> »). Séduit par le projet associatif de la ferme de Moyembrie qu'il a découvert en avril 2013 dans le cadre de ses fonctions à l'OIP, il y a résidé pendant près de deux ans où il a travaillé et vécu avec ses résidents.</p>
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Grâce à <em>Emmaüs France</em>, au <em>Secours catholique</em>, à la fondation <em>Georges Hourdin </em>ou encore à la fondation <em>Un monde par tous</em> qui nous ont fait confiance dès le lancement de ce projet en nous apportant un indispensable soutien financier, nous avons pu réaliser et monter ce film.</p>
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Conçu comme un outil au service du débat que nous souhaitons voir s'imposer davantage dans la société à propos de l'enfermement, de la sortie de prison, de la place des alternatives à l'incarcération ou encore des aménagement de peine dans notre système pénal, le film a désormais vocation à être diffusé largement. Différentes associations intervenant en milieu carcéral (Génépi, Secours catholique, FARAPEJ, OIP, A3D, ...) ont ainsi accepté de nous aider à organiser des soirées projection-débat partout en France. <em>A l'air libre</em> sera également proposé en sélection dans des festivals spécialisés.</p>
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<img alt="2014-05-29_08.09.31-1455566491" src="https://d3v4jsc54141g1.cloudfront.net/uploads/project_image/image/278339/2014-05-29_08.09.31-1455566491.jpg"></p>
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Cependant, nous avons aujourd'hui besoin de vous pour un dernier "coup de pouce"! Afin que nous puissions gagner ce parti de l'indépendance et qu' <strong><em>A l'air libre </em></strong>soit vu par le plus grand nombre, vous pouvez nous aider à financer la post-production du film, dont les couts s'avèrent importants. Il nous faut ainsi financer l'impression des DVD (1500 €), la réalisation du site internet dédié au film (600 €), la traduction et le sous-titrage du film (2000€), l'impression d'affiches (400€) ou encore la fabrication d'un DCP pour une diffusion en salle de cinéma (500€). Et si par bonheur, nous atteignons et dépassons cette somme, l'argent collectée permettra de financer des copies DCP supplémentaires, ce qui permettra de diffuser le film dans plusieurs salles de cinéma partout en France! Alors n'hésitez pas, nous avons besoin de vous! Soutenez-nous!</p>
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<strong>Un grand MERCI à vous par avance!</strong></p>
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<u><strong>Les dates clés à venir pour le film :</strong></u></p>
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avril et mai 2016 : avant-premières du film à Paris (Forum des images), Montreuil et St Gobain (Aisne)</p>
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juin 2016 : sortie du DVD et envoi des contreparties aux KissBankers</p>
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juin 2016 – décembre 2017 : diffusion en festivals et en projection débats</p>
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