Avec Rachël Esmoris, nous nous sommes lancées dans une très grande aventure : amener notre spectacle On ne naît pas femme... au Festval Off d'Avignon 2013. C'est chose faite : nous allons le donner tous les jours au Théâtre de l'Ange à 16h30 pendant tout le festival. Mais nous avons besoin de vous pour nous soutenir moralement et financièrement, si possible.

Le spectacle nous mène à la découverte, à des périodes différentes de l’Histoire, de romans et de pièces de théâtre où s’expriment des idées à contre-courant de l’époque sur le rôle et la nature de la femme. Je vous montre lors d’intermèdes musicaux que la harpe n’est pas un instrument de salon joué par des femmes effacées, mais un moyen de faire partager une musique universelle. Installée dans l'intimité de mon salon, je mène en solo l'interprétation de chacune de ces femmes, les mets en musique à la harpe, les chante tout en distillant une alchimie de fragrances... Vous pouvez en savoir plus sur :

http://www.katrinehorn.com/on_ne_nait_pas_femme.html

Le spectacle s'ouvre sur des airs de Chopin et le public fait la connaissance de Lavinia, jeune veuve créée par George Sand dans son roman éponyme. Lasse des manigances du monde et insoumise aux conventions,

Lavinia refuse un prétendant. La scène se termine sur Hexentanz, Danse des sorcières, de Clara Schumann-Wieck, épouse du célèbre compositeur Robert Schumann. Il y aura plusieurs sorcières qui vont danser! Autre femme évoquée est Marguerite, amoureuse de Faust, qui attend patiemment son amant mais qui a vendu son âme au diable!

Rien de tel pour Charlotte Brontë qui, avec son héroïne Jane Eyre, refuse de se soumettre à qui que ce soit. Femme révoltée, elle s'insurge contre les injustices faites aux femmes de son époque.

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Rapsodie, pièce pour harpe seule, de Louise Charpentier, témoigne aussi d'une femme courageuse : harpiste de son état, sans aucune reconnaissance dans son milieu, elle part sur les route parcourir la France en roulotte avec sa harpe. Autodidacte en composition, elle ne se refuse rien et compose entre autre Rapsodie, morceau de bravoure et de fougue, avec peut-être plus de sentiment que de raison. Qui peut lui le reprocher?

Puis arrive Nora, en train de quitter son mari Thorvald (interprété par Pierre Lavie et diffusé en bande son) dans une scène tirée d'Une maison de poupée de Henrik Ibsen, le tout mimé et mis en musique par un extrait de Madame Butterfly, opéra de Puccini. Une maison de poupée a longtemps été censurée car a sa première en 1896, il était impensable qu'une femme quitte, peut-être pas son mari, cela peut arriver, mais ses enfants! Nora était une vraie sorcière et elle aurait été mis au ban et brulée à une autre époque. Elle quitte son mari pour devenir femme, refusant ainsi de rester à la place de femme/enfant, place que Thorvald lui a réservée. La brillance de la Danse des Lutins, pièce pour harpe seule de Henriette Renié, vient interrompre la passion de Nora, car Henriette fut autrement maîtresse de son art. Une des premières femmes à être admises en classe de composition au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris, elle était une harpiste hors pair, douée en composition, mais qui a par moment "choisi" de s'occuper de sa mère malade au lieu de se consacrer entièrement à sa carrière. Elle a joué selon les règles du jeu, dans tous les sens du terme, et dans sa vie personnelle et dans l'art de la composition.

Enfin Simone, oui Simone de Beauvoir, nous vient à l'aide mettre un peu d'ordre dans tout cela grâce à un extrait d'entretient gracieusement mis à notre disposition par Radio Canada. Puis place à la frivolité! La bonne humeur, la joie et les jolis dessous de femme envahissent la scène. Moment de détente et de rire. Les rires persistent dans Les Amis de Monsieur, chanson à texte de Harry Fragson et d’Eugène Héros qui examine les relations de maître/maîtresse et qui prend des tournures bien surprenantes.

Fantasque, libre, insoumise aux conventions, Anaïs Nin nous a laissé ses journaux intimes où elle dévoile ou invente tout, oui, absolumment tout !

Mein

Mein Herr, chanson de John Kander et de Fred Ebb souligne les propos d'Anaïs et nous propose une autre vision de femme libre. Moins libre la femme qui succède à cette chanson et qui se fait emprisonner dans les fantasmes de mec, qui perd ses repères. Y a-t-il de l'espoir pour ces deux sexes? Les deux se rencontreront-ils?

Création de spectacle, univers au féminin