Documentaire La parenthèse

Le projet en quelques lignes : Tous les ans, la Mairie de la ville de Saint-Denis permet à plusieurs dizaines d'enfants de vivre trois semaines de colonie de vacances, une parenthèse ensoleillée, à Montrem, petit village de Dordogne. Dans un centre de vacances au cadre hors du commun, une équipe d’adultes pense et réfléchit la vie quotidienne, les activités et la qualité des relations humaines dans le but d’offrir aux enfants plus qu’une simple accumulation de loisirs : une expérience qui les marquera toute leur vie. Notes de l'auteur Voici 20 ans que, quasiment tous les étés, j’anime ou dirige un centre de loisirs accueillant des enfants. Après seulement trois saisons en “colonie de vacances”, le projet de réaliser quelque chose sur cet univers a commencé à se dessiner. Comment rendre concret toute cette expérience sensible qui me pousse chaque année à vouloir “rempiler”, malgré la fatigue ou parfois les difficultés rencontrées ? Comment montrer la richesse de ce qui se vit pour ces enfants, loin de leurs parents, loin de leurs habitudes ? Comment prouver toute l’importance de cette parenthèse dans l’évolution de ces petits êtres humains en devenir ? Pendant près de 20 ans, l’idée de ce film a mûri au gré de mes expériences avec tous les âges, en centre aéré, en colo ou en camp itinérant, un peu partout en France ou même à l'étranger. Il me manquait l’expérience nécessaire pour avoir le recul intellectuel indispensable à une telle entreprise, mais aussi le moment, l’équipe et le lieu pour atteindre mon objectif principal : (re)donner envie aux parents d’offrir à leur enfant ces moments d’une rare intensité qui ne peuvent se vivre qu’en vacances avec des petits camarades de leur âge. Trailer des anciens documentaires : Car au-delà du point de départ sensible, au-delà de la volonté de partager mes simples impressions ou de donner à voir celle des enfants, les finalités politiques (au sens noble du terme) de ce projet, se sont imposées d’elles-mêmes. Que disent les « colonies de vacances » et leur évolution de notre société actuelle ? En quoi le lieu, le cadre institutionnel et les méthodes pédagogiques choisies par l’équipe sont-ils déterminants dans la réussite d’une telle expérience, dans la qualité des relations qui s’y vivent ? En un peu plus de vingt ans, selon une étude de la Jeunesse au Plein Air (JPA), le nombre de nuitées en colonies de vacances a été divisé par deux. Les raisons de la mise en danger de ce modèle très français, issu des grandes conquêtes sociales du Front Populaire en 1936 et canonisé par la culture pop à travers plusieurs médias, sont multiples. Dans ce contexte, le projet que je propose de mener à bien est pensé comme un acte de résistance. Résistance au repli sur soi ou sur la seule cellule familiale. Résistance aux inégalités qui se développent aussi par une segmentation progressive de la société jusque dans les loisirs, pourtant autrefois espaces de rencontre entre les différentes classes sociales. Résistance au tout sécuritaire et aux peurs primitives que ce modèle de société charrie derrière lui. Résistance enfin aux appétits féroces de forces économiques qui entendent faire de chaque instant de la vie d’un être humain un espace concurrentiel et marchand. Pour autant, le film ne sera pas un documentaire qui prendra la forme d'une démonstration froide et distanciée. Il ne ressemblera donc pas, dans sa forme finale, au film que j'ai déjà écrit sur le périscolaire de la ville de Miramas, dont les ambitions étaient avant tout didactiques. Il ne sera pas non plus une fiction. Je souhaite filmer des moments bruts, sensibles et qui, une fois associés, pourront faire sens. Nous avons donc eu comme idée de trouver une voie médiane, que nous qualifierons de « récit d'expérience ». Ce récit s'efforcera de faire ressentir, par sa grammaire audiovisuelle et son montage, la complexité et la richesse des émotions ressenties par les différents acteurs d'un centre de vacances, enfants comme adultes. Pour donner une idée plus précise du produit imaginé, nous renvoyons au visionnage du film "A kind of magic", de Neasa Ni Chianain et David Rane, sorti en 2019. Enfin, l'équipe et le lieu seront des acteurs clés de la réussite de ce projet. Le dévouement des adultes qui investissent depuis plusieurs années ce lieu permettra de montrer concrètement ce que signifie l'éducation populaire. Quant au centre de vacances, sa qualité et la richesse de son environnement sont tels qu'il sera un personnage à part entière du film : piscine, salle de cinéma, terrains de sport, salles réservés aux ateliers cuisine, à la menuiserie, bâtiment spécifique pour la cuisson de pizzas au feu de bois, un autre pour l'étude de la Préhistoire (peintures rupestres, site de fouille, reproduction d'une grotte ornée...), 4 cabanes réparties dans les dizaines d'hectare de forêt environnant le centre, dont une au milieu d'un lac sur lequel les enfants peuvent pratiquer la canoë, ferme pédagogique, salle de spectacle dans le château, garage pour plusieurs dizaines de vélo... le tout laissant une possibilité d'activités quasi infinies au contact d'un environnement naturel radicalement différent de celui connu par les enfants de la ville de Saint-Denis. Lieu, équipe, propos : tout est donc réuni pour valoriser les colonies de vacances, ce patrimoine unique où se trament depuis des décennies, quelques-uns des meilleurs souvenirs des citoyens d'aujourd'hui et de demain ! Il est temps de s'offrir une petite bulle de bonheur. Présentation de l'équipe du film : Pascal PONS Pascal Pons est enseignant depuis 10 ans, il est actuellement affecté dans les quartiers Nord de Marseille, en REP+. Son parcours dans l'éducation a commencé avec les CEMEA en 2000. Il y est depuis formateur BAFA puis responsable de formation très régulièrement, participant occasionnellement à des actions d'éducation populaire de cette association, ou en centre de loisirs chaque été.ascal Pons est enseignant depuis 10 ans, il est actuellement affecté dans les quartiers Nord de Marseille, en REP+. Son parcours dans l'éducation a commencé avec les CEMEA en 2000. Il y est depuis formateur BAFA puis responsable de formation très régulièrement, participant occasionnellement à des actions d'éducation populaire de cette association, ou en centre de loisirs chaque été. Auteur du livre Face au mépris des classes (Editions Agône), une chronique sur son activité syndicale à Marseille, dans les quartiers populaires abandonnés par l'ancienne municipalité, il a également écrit et supervisé un film documentaire destiné à la formation, "La pause du mercredi", tourné dans un accueil périscolaire de la ville de Miramas (13). Lien pour visionner le film : https://youtu.be/EYKaVBNmCzs Yohanan ROBBERECHTS Yohanan Robberechts, réalisateur diplômé de l'école ESRA Côte d'Azur, fondateur de l'association Adagio films, ancien réalisateur dans la boîte de production audiovisuelle FBR Productions à Marseille. Lui-même a réalisé Classe verte un second film sur l'éducation avec la même municipalité, Miramas, à la demande de cette dernière. Il a été le réalisateur et monteur de nombreux projets institutionnels et cameraman sur la série web documentaire qui suit les matchs du club de Hockey Marseillais. Il a lancé un nouveau projet de websérie intitulé Claire et Louise, dont le teaser peut-être visionné ici : https://www.youtube.com/watch?v=5jhU861_aDA Alexandre BISMUTH Il sera accompagné d'un ingénieur du son tout au long du tournage, Alexandre Bismuth, avec qui il travaille depuis plus de deux ans sur divers projets. Celui-ci devrait également s'occuper du mixage final du montage. Jérémie STRAUCH Jérémie Strauch jouera un rôle de conseiller artistique et de deuxième caméraman. Ce directeur de la galerie d'art et vice président de l'artist run space (centre d'art autogéré) La Station, à Nice, est recruté à la fois pour ses connaissances (théorique et pratique) du milieu artistique contemporain et pour son regard « d'expert » sur les centre de vacances et de l'éducation populaire. En effet, en plus d'avoir été à de nombreuses reprises assistant d'artistes ou directeur de galerie, il est membre des CEMEA depuis plus de 20 ans. Après avoir dirigé des centres de vacances, il a surtout été actif dans le groupe accompagnement culturel, co-élaborant la formation de nombreux stages BAFA ou de séjours de jeunes, notamment autour du festival de la photo d'Arles ou du festival d'Avignon. Lettres approuvant notre projet :