Mylène Farmer, la philosophie sans contrefaçon. Version luxe et tirage limité

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Quand en 1984 le public français découvre cette jeune fille brune, cheveux un peu hirsutes, l’oeil triste, qui répète que « maman a tort » et qu’elle « aime l’infirmière », il est loin de se douter qu’elle occupera une place de choix dans le paysage musical. Tout l’univers Farmer / Boutonnat est pourtant déjà présent : une chanson aux allures de comptine, une stature réfléchie et un texte qui, dès le départ, se révèle provocant, gorgé de doubles sens. Cet hommage à Frances Farmer, actrice américaine qui subit de terribles traitements durant sept ans d’internement psychiatrique, annonce les prémices de l’atmosphère que la chanteuse, épaulée par son bras droit compositeur et producteur, tissera au fil des années. Cela aurait pu n’être qu’une anecdote de la scène musicale des années 1980, mais Mylène Farmer ne cessera, au gré des singles et des albums, de tenter de faire bouger les lignes, de dénoncer les travers de la société, de questionner le sens de l’existence, de la mort, de l’amour. Ce faisant, elle pointe du doigt des thèmes qui nous touchent tous, directement ou non, et nous amènent à réfléchir sur le fonctionnement du monde, sur son sens. Que maman ait tort ou non, cela importe peu, car l’artiste a fait son nid, douillet quoique parfois terrifiant et emporté par la mélancolie, mais d’une solidité à toute épreuve. Extrait de La philosophie sans contrefaçon de Mylène Farmer de Gwendal Fossois. Pages 11-12. Éditions de l'Opportun, 2022.