Livre audio "La chanson de Martin" : la lutte antiraciste en folk music

Depuis la fin de la campagne, que grâce à vous tou·te·s, nous avons pu boucler, nous n'avons pas chômé : finalisation du pressage des disques, impression des cartes postales, confection des totebags. Certain·e·s d'entre vous ont déjà reçu tout ou partie de leur contrepartie. D'ici lundi, ce sera l'énorme majorité. Les contreparties comprenant Le Noël de Rosetta prennent un peu de retard à cause de l'actualité, mais vous les recevrez en novembre, comme annoncé ! Un immense merci à tous, bonne écoute, bon courage pour la période et, pour vos cadeaux de Noël, n'oubliez pas : pensez aux librairies indépendantes, à qui vous pouvez commander des titres d'éditeurs indépendants, comme Trois Petits Points.

Comme de très nombreux domaines sont touchés par la crise, on parle finalement peu des problèmes auxquels sa propre structure se trouve confrontée, en pratique, depuis mars 2020. Or il semble important d'en faire état. L'idée n'est pas de calimériser, mais de partager des éléments concrets pour faire connaître notre situation, et donc mieux comprendre les difficultés et enjeux auxquels nous faisons face. Alors, la crise sanitaire, ça veut dire quoi, pour un petit éditeur indépendant ? La fermeture administrative des librairies (et des centrales d'achat de bibliothèques et médiathèques, qui y sont assimilées) à compter du mois de mars dernier a entraîné pour Trois Petits Points une perte sèche pendant toute la période puisque nous réalisons 95 % de notre chiffre d'affaires via ces canaux de distribution. Cette absence de chiffre d'affaires a à son tour immédiatement entraîné des tensions sur notre (maigre) trésorerie dans la mesure où 1) elle est toujours maigre (soyons honnêtes) et 2) nous sortions de périodes de production de titres qui auraient dû paraître le 8 avril (elle était donc particulièrement maigre). Les coûts engagés (à-valoirs et cachets des artistes, studio d'enregistrement, pressage des titres) n'ont pas pu être compensés. Notre taille et donc notre fragilité ne nous permettent pas encore de disjoindre la production de nos titres et leurs ventes. Les parutions planifiées pour le 8 avril n'ont pas été reportées à la sortie du confinement, le risque étant beaucoup trop grand pour un petit éditeur que ses titres, dont chaque sortie est précieuse, soient noyés dans l'immense vague de parutions reportées. On s'imaginait que les libraires, eux et elles-mêmes noyé·e·s dans la masse des nouveautés des "gros" éditeurs, n'auraient peut-être même pas commandé nos titres, en tout cas pas eu le temps / l'opportunité d'en parler, de les conseiller à leurs client·e·s, vous (et c'est pas un reproche qu'on leur fait : les libraires indépendant·e·s, c'est des amours, mais disons que 1) les libraires n'ont que 2 bras chacun.e et 2) comme niveau liquidités, ils et elles sont souvent finalement assez proches d'un petit éditeur indépendant (sans vouloir être méchante, hein...), ben ils et elles utilisent leurs 2 bras ... au mieux). Bon en vrai, de nombreuses sorties de gros éditeurs ont été repoussées à plus tard aussi. Mais beaucoup de nouveautés étaient là quand-même, boostées par des capacités de communication que, clairement, nous n'avons pas, et une visibilité accrue par des tas de contenus gratuits offerts pendant le confinement (là encore des pratiques impossibles pour nous : du gratuit c'est chouette, à condition de pouvoir rémunérer les auteurs, les artistes, et ça, nous, on pouvait pas). Et puis, on savait pas si les gens, vous quoi, retourneraient vraiment en librairie tout de suite, alors c'était trop dangereux. Pour les mêmes raisons de fragilité, nous ne pouvons pas nous permettre de "gâcher" une sortie. Bon en vrai, là aussi, les gens, toujours vous, se sont rués dans les librairies. Ca nous a fait sincèrement grand plaisir, sauf que nos titres y étaient pas... Bref, l'été s'est donc poursuivi avec des ventounettes en librairie et on a repoussé nos parutions à septembre. Ca veut donc dire presque 3 mois sans rentrée de sous, suivis de 3 mois avec presque pas de rentrées de sous. Ouille ouille ouille.... Alors, heureusement, pendant ce temps, on a eu des aides. Très clairement, sans ses aides, aujourd'hui, je serais pas là pour vous raconter tout ça. Le truc, c'est que proportionnellement, on en a eu peu, à cause : * de critères d'éligibilité très restrictifs * de minimums applicables à certaines aides (en personnel salarié, en chiffre d'affaires annuel...) * de conditions pas logiques / pas pertinentes pour des petits : notamment ce truc de comparaison avec l'année précédente aux mêmes périodes (pour nous, le confinement est intervenu à 2 semaines d'une parution, mais l'année précédente, nous n'en avions pas à ce moment-là, donc nada - alors que la logique aurait voulu que la comparaison se fasse avec des mois "à parution" puisque notre investissement avait été effectué). Et puis, on a contracté un prêt garanti par l'Etat pour pouvoir produire nos nouveautés planifiées pour l'été. Alors, oui, notre trésorerie, on l'a un peu renflouée, sauf que c'est pas nos sous, donc, il va vite falloir en gagner... Là, on revend depuis septembre, c'est bien. On espère que Noël se passera au mieux, sauf que ce qui se profile fait très peur... On croise les doigts (à s'en démettre les phalanges) que nos chères librairies restent ouvertes jusqu'au 24 décembre. Les salons de l'automne ? En ce qui nous concerne, on y a déjà renoncé : encore une fois on ne peut pas se permettre de prendre le risque... Y aller, s'y préparer, c'est à nouveau engager des frais (hébergement, transport, matériel promotionnel...), qui ne nous seront remboursés qu'en partie s'il y a annulation en dernière minute et pas du tout si les salons ont bien lieu mais que la situation sanitaire est telle que les gens, c'est toujours vous si vous suivez bien, ne viennent pas ou peu... On y serait allé pour rien et ça, on ne peut pas se le permettre. Alors, non, on n'y sera pas. On n'y verra pas les gens. On ne vous y verra pas. Ca fera une année sans les gens. On n'aura pas la joie d'entendre "oh, on est tellement contents que vous soyez là cette année à nouveau", "oh il paraît que vous avez une nouveauté sur Martin Luther King ?", "oh, il nous faut absolument le 3ème Joey, on connait les 2 premiers par coeur", "oh, un titre de Noël, ça vous ressemble pas, ça ? "Ah bon, c'est écologique et inclusif, vous me rassurez là", "oh, ma belle-soeur m'a dit que La ligue des droits de l'homme avait fait un long article sur votre Radio Linglangues, bravo, hein, mais c'est quoi ce titre en fait ?". On adore vos "oh", on adore ces rencontres privilégiées et tellement bénéfiques. Alors, on est bien tristes, mais on n'a pas le choix. Et on croise les orteils (on n'a plus de phalanges aux doigts de mains à cause du maintien des librairies ouvertes jusqu'à Noël pour mémoire) pour pouvoir vous retrouver en 2021. Et en 2022, peut-être même sans masque, qui sait... Mais pour ça, il faut qu'on tienne jusque là. Nous, Trois Petits Points et puis les autres autres, les autres petits. Parce que on est nombreux, en fait, les petits éditeurs, très nombreux. Et si tout cela nous broie, c'est la diversité littéraire qui est broyée et la diversité littéraire, c'est une part de la diversité culturelle. Une part de la culture. Une part du sens. Serrons-nous les coudes, soyons solidaires cet automne, allons dans nos petites librairies indépendantes, demandons-leur de nous recommander des titres de petites maisons, offrons de la diversité culturelle pour Noël, du sens. Soutenons les initiatives des éditeurs indépendants.

Chères toutes et chers tous, nous avons appris que La chanson de Martin Martin's song allait bénéficier du soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, d'où la mention que vous retrouverez au dos des digipacks : Nous en sommes très heureuses, pour la subvention elle-même bien entendu, mais aussi pour le fait que le titre ait été retenu par le Comité de lecture, c'est une forme de consécration pour ce travail que nous avons accompli avec toute l'équipe. Merci - et bravo pour son engagement auprès des acteurs de la chaîne du livre - à la Direction de la culture et du Patrimoine de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et à la très dynamique Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture. Vous êtes vous aussi actrices et acteurs de la chaîne du livre, celle qui relie les créatrices et créateurs de littérature et les (audio)lectrices et lecteurs. Continuez à soutenir les petites maisons d'édition, à aller à la rencontre des librairies indépendantes de votre quartier, à fréquenter les bibliothèques municipales (et n'hésitez pas à leur parler de Trois Petits Points, vous êtes nos meilleur·e·s ambassadeurs et ambassadrices). C'est autant de lien social (même masqué, c'est bien plus agréable qu'un clic), de rencontres humaines et littéraires passionantes et ça contribue à défendre les métiers du livre. J'en profite pour vous remercier à nouveau, tou·te·s, pour votre contribution. Et pour vous demander de rester mobilisé·e·s : il ne reste plus qu'une semaine avant la fin de la campagne et, donc, pour atteindre notre objectif. Parlez-en autour de vous, partagez le lien Kisskissbankbank (https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/livre-audio-martin-s-song-antiracisme-enfants-folk-music) pour qu'on y arrive. L'actualité rend la communication autour du projet très difficile. Alors, plus que jamais, nous avons besoin de votre aide. Belle journée et bon week-end.

Très chèr•e•s tou•te•s, qui avez déjà contribué à notre campagne ! On les a ajoutées sur la page de présentation, on voulait pas vous en priver : voici deux courtes vidéos backstage de La chanson de Martin - Martin's song. Ca réchauffe, par cette froide journée d'automne, et ça permet de découvrir les acteurs pas encore cités mais néanmoins majeurs de cette production : le chat et les poules ! N'hésitez pas, continuez à partager notre campagne sur vos réseaux. Merci encore et belle journée ! Marion, Trois Petits Points http://www.troispetitspoints.audio/