Amandine Coucke et Quentin Wuyts vont partir faire le tour du monde en auto-stop. Pour découvrir les autres à travers le jeu de clowns.

Ils sont jeunes, idéalistes et plein d’enthousiasme. Amandine Coucke (23 ans), originaire de Trooz et son compagnon Quentin Wuyts (24 ans), de Bas-Oha, vont partir dans quelques jours, sac au dos, sur les chemins du monde. Pour ce jeune couple, il ne s’agit pas que d’un «simple» voyage initiatique avant de se lancer dans la vie active. Ce périple, ils le voient dans un but d’échange et de partage à travers les découvertes des différentes cultures qu’ils vont rencontrer.

Même s’ils ne font que baragouiner l’anglais, Quentin et Amandine comptent sur leur langage universel: celui du clown. En effet, passionnés de spectacles et d’art de la rue, c’est lors d’une formation d’animateurs que les deux jeunes baroudeurs se sont rencontrés. Et assez rapidement, la décision a été prise de cheminer ensemble sur les sentiers du monde et de la vie: «Nous avions déjà des rêves en commun et des façons de vivre similaires. La question de réaliser ensemble un tour du monde n’a pas vraiment eu le temps de se poser…»

Ils ont créé deux personnages, Jo et Mirabelle, qui sont leur alter ego clowns. C’est par eux qu’ils comptent rentrer en contacts avec les gens qu’ils vont croiser sur la route. Et du monde, ils risquent d’en rencontrer car pour les deux jeunes aventuriers pas question de voyager en all-in avec des moyens de transport conventionnels.

En auto-stop pour les rencontres

«On veut faire un tour du monde nomade, économique, écologique et novateur. Notre moyen de transport privilégié, c’est l’auto-stop. On l’a testé l’été dernier en France et ça marche très bien. Depuis, même en Belgique, on ne voyage plus que comme ça», souligne Quentin. «Ça permet vraiment de faire des échanges, ajoute Amandine. Par exemple, quand on a organisé un souper pour récolter des fonds pour notre voyage, on a été pris en stop par un automobiliste qui nous a laissé un “échantillon” de 10 l de rosé pour notre repas…»

Pour ce qui est du voyage au quotidien, Quentin et Amandine comptent sur les personnes qu’ils vont rencontrer et sur leur débrouillardise. Ils ont tout deux une formation d’instituteurs qu’ils espèrent mettre à profit notamment dans des écoles, des homes, des hôpitaux ou en rue: «On peut faire des petites saynètes de clown à la sortie des supermarchés avec une pancarte “food only”. Peut-être qu’on fera passer le chapeau pour avoir un minimum d’argent mais le but, c’est vraiment l’échange…»

Mais dans les pays plus pauvres, les deux clowns ne risquent-ils pas de se trouver en porte-à-faux par rapport à la misère déjà omniprésente? «On verra comment procéder, indique Quentin. On va d’abord beaucoup observer et voir comment les gens réagissent. On va essayer de donner des coups de mains dans leur vie quotidienne en échange d’un hébergement ou d’un repas à partager…»

Jean-Louis Tasiaux

Nez du monde