La compagnie UN100DIT présentera sa nouvelle création "Pupilles de la nature" lors du festival d'Avignon OFF 2015 au Tremplin Théâtre.

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"Emile Louis est mort dans la nuit de samedi à dimanche. Il purgeait une peine de

réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de sept jeunes filles, à la fin des années 1970, celles qu’on avait appelées les « disparues de l’Yonne ». Emile Louis avait aussi été condamné à 30 ans de réclusion, pour viols avec torture et actes de barbarie sur sa seconde épouse et pour des agressions sexuelles sur sa belle-fille. C’est l’épilogue d’une des plus grandes affaires criminelles du XXème siècle. Pour cette émission spéciale, j’ai réuni les principaux acteurs de l’affaire : les avocats des familles des victimes, un avocat d’Émile Louis, le chef d’enquête de la Section de recherches de la gendarmerie, qui avait recueilli les aveux du tueur en série en décembre 2000, le journaliste de Perdu de vue, qui avait mené l’enquête de terrain qui a permis d’identifier Emile Louis, et aussi l’homme sans qui l’affaire n’aurait jamais éclaté, le responsable d’une association de défense des handicapés, qui a remué ciel et terre pour alerter les médias… " Jacques Pradel http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/l-heure-du-crime-lundi-21-octobre-emile- louis-et-l-affaire-des-disparues-de-l-yonne-7771230794 Pupilles_de_la_nature_1-1429478849 Pupilles de la nature, c’est partir de ces mots de Pradel -ou d’un autre- et tenter d’aborder, 36 ans plus tard, sous couvert d’un fait divers comme celui des « disparues de l’Yonne », ce que c’est qu’être abandonnée du monde et « fêlée d’humanité » et ce que l’on devient, pour les médias, lorsqu’on est seules, différentes, disparues. Décrypter « les monstres », tour à tour conteurs ou contés dans le petit écran, et conjointement, donner un espace d’articulation du corps et de la voix à ces disparues, c’est l’endroit de Pupilles de la nature. Car se dire que certains êtres parmi nous sont sacrifiés dès leur naissance c’est suffisamment insupportable pour rêver des moments où Françoise, Chantal, Martine, et les autres, luttent d’un seul souffle, en harmonie. Ainsi elles ne sont plus « les disparues de l’Yonne » mais sept femmes appartenant à notre histoire, avec leur souffrance, leur douleur, mais aussi et surtout leur combat. Voilà ce que les médias passent sous silence, préférant les violer à nouveau : hier, vendues aux fantasmes lubriques de « monstres », aujourd’hui, vendues à l’audimat, aux fantasmes morbides du téléspectateur. Et ce, quitte à faire, en filigrane, l’apologie du tueur.

Pupilles de la nature - Avignon 2015