SAPHIRS
AIDEZ À CRÉER LE FILM "SAPHIRS"! Un mystérieux cristal bleu, un pré-adulte paumé, et Roubaix-Tourcoing en toile de fond! Prod: Le Fresnoy

SAPHIRS
IMAGES DU FILM
SYNOPSIS
Ernest est un jeune homme dans la lune, qui est très sensible au soleil, ce qui l’handicape dans sa vie de tous les jours. Il est aussi plus ou moins considéré comme «l’idiot du village» et subit souvent les brimades des personnes qu’il côtoie et qui se moquent de son allure liée à son handicap.
Pourtant Charlotte, une jeune fille de son âge, semble avoir de la tendresse pour lui, ce qui a le don d’énerver son père, qui fait tout pour rabaisser Ernest. Mais un jour, après avoir été le témoin de l’agression mortelle du père de Charlotte, Ernest revient sur les lieux de la scène et découvre des espèces de cristaux bleus lumineux, qu’il peut regarder en face, et qui vont le fasciner nuit et jour.
On le suit alors tiraillé entre ce soleil nocif, Charlotte, et ces cristaux dont l’existence n’est peut-être pas aussi réelle qu’il n’y parait.
D'OÙ VIENT CE PROJET
Entre deux feux.
Cette expression est assez représentative de l'histoire que je souhaite raconter, car il sera ici question d'interstice. D'un personnage coincé entre deux objets qui pour lui sont des sources de hantise et de fascination, le soleil d’une part et un cristal bleu d’autre part. Il sera aussi question de confrontation de matière, de texture, afin qu’une réelle différence de facture de l’image puisse ainsi suggérer et révéler toutes les déflagrations intérieures du personnage.
Mais il a tout d’abord été question pour ce projet de trouver des notions abstraites afin de les traiter, de les conjuguer, et de les traduire plastiquement.
Pour commencer, j’avais choisi la notion d’éparpillement, pour voir quelles images mentales et quelles abstractions celles-ci pouvaient produire. J’en étais arrivé à une espèce d’éclatement violent, à une dispersion, une dégénérescence.
Ensuite il y avait la notion de fracture, comme un endroit et un moment où la matière lâche, une question d’apparition et de disparition.
Et pour finir, il y avait l’idée du scintillement qui devenait un liant entre ces deux notions.
Ainsi, à l’aide de ces éléments abstraits, j’ai voulu aborder l’objet cinématographique et le travail lié au grain de l’image. Jouer sur la différence de grain/bruit entre image ultra lisse et image granuleuse, afin qu’il puisse y avoir une réelle fracture de l’image donnant naissance à un possible interstice. Et l’interstice possible dans ce contexte serait alors le corps du personnage principal. Considérer ce corps comme un espace à la fois limité et nécessaire. Concernant l’altération de l’image, il me semble que cette « erreur » de l’image peut ainsi se positionner en tant que potentiel poétique. Une sorte de réinterprétation de la figure romantique noyée dans un environnement qu’elle n’arrive pas à appréhender.
Le chasseur dans la forêt, 1814, 66cm x 47cm, Caspar David Friedrich
Melting Ice Cream 4, Mathieu Saint-Pierre, 2012
Je voulais aussi m’attaquer à la narration et trouver des enjeux scénaristiques qui me permettent plastiquement de retrouver cette conjugaison d’images abstraites par le prisme d’objets significatifs. Il m’a fallu chercher à l’endroit des brûlures. Il fallait que l’environnement dans lequel évolue le personnage soit une expression de ce qu’il se passe en lui, la manifestation de ce qui bouillonne en lui. Appréhender l’aspect psychologique du personnage à travers son environnement. On peut retrouver cela dans des films comme Take Shelter de Jeff Nichols, Another Earth de Mike Cahill, ou Melancholia de Lars Von Trier.
Take Shelter, Jeff Nichols, 2011
Another Earth, Mike Cahill, 2011
Melancholia, Lars Von Trier, 2011
Ici les phénomènes « surnaturels » illustrés par les effets spéciaux ne sont pas gratuits, mais relèvent de l’expression d’une passion qui déchire les personnages. Amener dehors ce qu’il y a dedans. Il fallait trouver pour mon histoire, deux objets qui soient en mesure d’illustrer le chaos intérieur du personnage.
L’approche scénaristique a eu pour grande influence un court essai de Georges Bataille, « La mutilation sacrificielle ou l’oreille coupée de Vincent Van gogh », où il relate de cas psychiatriques particuliers où des personnes en arrivent à se mutiler après avoir regardé le soleil qui leur aurait ordonné cet acte. A cette étape de mes recherches, il m’a alors semblé juste d’envisager une histoire qui soit en rapport direct avec l’œil, avec le regard, tout en traitant d’une certaine forme de violence intrinsèque au fait même de regarder. Le chaos intérieur du personnage devait être lié à sa faculté de voir, et donc, d’absorber le monde autour de lui.
Tout d’abord le soleil allait être un des objets de fascination. On ne peut regarder droit dans le soleil, mais celui-ci devait par sa lumière être l’élément qui cristallise une certaine oppression du personnage. Sa lumière devait être la manifestation de cet environnement violent qu’il n’arrive pas à appréhender à cause de son extrême clarté. Il allait aussi être la cause de l’altération de l’image et de l’aliénation du personnage.
De l’autre côté il fallait trouver un soleil de substitution, un soleil factice à travers lequel le personnage trouverait refuge. Un « soleil » regardable incarné par un cristal bleu. Ce cristal serait alors l’objet où s’entrechoquent et se fusionnent toutes les hantises, toutes les peurs, et tous les fantasmes du personnage. Le bleu comme le véhicule de la douce violence qui dort en lui.
Auto-portrait avec une cigarette, Edvard Munch, 1895
Le personnage est donc pris entre deux feux. Et c’est entre ces deux feux que la caméra le suivra afin d’y révéler une sorte d’essence lié à la violence d’exister pour le personnage. Ces deux objets, ces deux « soleils », sont deux extrêmes clartés à l’intérieur desquels il est impossible de subsister longtemps. Paradoxalement, le seul endroit où le personnage est sujet à ressentir son existence sans violence extérieur, est l’extrême obscurité où il se trouvera par ailleurs face à lui-même.
On peut retrouver ce qui s’apparente à cette figure enfantine, dans Allemagne année zéro de Roberto Rossellini où le jeune personnage Edmund déambule sans cesse entre extrême clarté et extrême noirceur, jusqu’à ne trouver que comme unique solution de se « jeter dans la lumière » pour y mourir.
Allemagne Année Zero, Roberto Rosselini, 1948
Mon projet s’inscrit donc dans ces registres et essaie d’avoir une certaine cohérence entre une recherche plastique bien précise qui utilise l’altération de l’image comme personnage à part entière, et une approche scénaristique qui servira de liant et de motif à la facture de l’image.
Ainsi l’histoire devant servir l’image, et l’image devant servir l’histoire.
FICHE TECHNIQUE DU FILM
Tourné avec une caméra RED, format 1:85, durée environ 21 minutes.
Lieu de tournage:
Roubaix / Tourcoing
L'équipe de tournage:
Chef opérateur: Guillaume Duchemin
Assistant Caméra: Ada Détraz
Assistant réalisateur: Anais Duquenoy
Chef Electricien: David Wojtkowiak
Assistants electro: Pearl Hort / Jeremy Courmont
Ingénieur son: Pierre George
Assistant prise de son: Quentin Denimal
Machinerie: Maxime Ziadi
Scripte: Zoé Brunet-Jailly
Maquilleur: Corentin Debacker
Régie: Sarah Kada / Solène Dassonville
Chargée de production: Lucie Bercez
Mixage Son: Maxime Champesme
Etalonnage: François Engrand
VFX: Simon Vidy
Les acteurs:
Guy Leroy : Ernest
Camille Polet : Charlotte
Erik Chantry : Le père
Planning:
Le tournage a eu lieu du 27 Mars au 2 Février
Le montage image prendra fin le 16 Avril
L'étalonnage, le montage son et le mixage devront être terminés pour début Mai.
Allocation of funds
A partir de 1100euros
Vos contributions me permettront ainsi de faire appel à un monteur son professionnel qui m'aidera pendant 2 jours à nettoyer toutes les pistes son et à les mettre en phase, ce qui permettra un mixage son optimal.
estimation: 500-700 euros
Ensuite, une fois que la production du film sera terminée, il faudra passer à l'étape de sa promotion/diffusion. L'envoi de nombreux dvd/bluray et les inscriptions payantes aux festivals nationaux et internationaux coûtent de l'argent (l'inscription à un festival peut aller jusqu'à 70 euros sans être sûr d'être sélectionné). Vos contributions permettront donc de faire vivre le film, et d'avoir la chance de l'inscrire et de le projeter dans de multiples festivals.
estimation: 500 euros
Plus de 1100 euros
Tout ce qui dépassera 1100euros permettra l'inscription à un plus grand nombre de festivals, et ainsi prolonger la vie en salle de ce film, dans lequel je mets toute mon énergie depuis plusieurs mois.
Je vous remercie d'avance pour votre soutien très précieux, et rdv à Panorama 16
http://www.lefresnoy.net/fr/expo-evenements/panorama-16