TOUT DROIT JUSQU'À L'AUBE

<p> <u><strong>L’INSTANT PROPICE - PROJET ARTISTIQUE</strong></u></p> <p> Depuis sa rencontre en Classe Libre en 2006, le groupe d’artistes qui constitue l’Instant Propice questionne le rapport au réel, le sentiment d’enfermement, l’inquiétante étrangeté du «contrat social» qui vient contenir nos monstruosités et recouvrir un imaginaire perdu.</p> <p> Nous questionnons la présence de l’onirique dans nos vies, nous cherchons à convoquer cette poésie du Monde dont nous nous sentons orphelins. Nous engageons à travers cela une réflexion sur notre responsabilité, tant individuelle que collective, et sur notre capacité à résister, à affirmer autre chose. À travers nos créations, c’est la question de « devenir un humain » qui est posée... L’Instant Propice défend un théâtre politique et poétique.</p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=123772134393647&amp;set=a.123769574393903.18791.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="VOLATILES | Facebook" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash4/s720x720/298363_123772134393647_104887860_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> La génération à laquelle nous appartenons (celle des enfants de 1968) peine à définir sa révolte, tout en étant plus ou moins hantée par celle qui a animé ses parents. Cette difficulté à incarner notre refus peut expliquer pourquoi mes pièces se basent sur un sentiment d’enfermement. La récente « prise de conscience » d’un « nouvel ennemi » -la finance déréglée- parachève ce sentiment d’être écrasé, utilisé, et pourtant complice et collaborateur. Dénonçant un système, nous y sommes bel et bien empêtrés ; nous en sommes les acteurs. Nous sommes enfermés dans notre impossibilité d’agir, enfermés dans notre sentiment de n’avoir pas de prise sur le Monde. Le thème de l’enfermement me vient de là, je ne le décide pas, il me rattrape, me hante, et trouve un écho profond chez les acteurs, avec qui nous poursuivons cette réflexion au plateau.</p> <p> De ce sentiment d’enfermement découle la fuite dans l’imaginaire, cet espace intime où l’on n’est plus broyé, où le moi narcissique peut se déployer, où le réel ne contraint plus. C’est ce qui rend si populaires les jeux en ligne tels que Second Life, par exemple. Je n’échappe pas à cette tendance : mes textes parlent d’enfermement et, de là, questionnent notre rapport au songe, au virtuel, à l’inconscient, à l’intuitif. On ne démêle que difficilement, dans mes textes, ce qui appartient à la projection, au souvenir, au fantasme, aux visions, au jeu vidéo... Les frontières sont poreuses.</p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=123772417726952&amp;set=a.123769574393903.18791.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="VOLATILES | Facebook" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-snc6/s720x720/166908_123772417726952_114365442_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> Cette fuite dans l’imaginaire qui sous-tend mes pièces est aussi une mise en abyme de notre engagement artistique... En quoi notre imaginaire -une pièce de théâtre- peut ouvrir sur un espace de vie plus vibrant, plus nécessaire que le temps réel ? En quoi est-il encore essentiel de créer d’autres mondes ? De trouver une autre parole ? Une autre présence ? En quoi cet « autre » espace peut- il nous faire connaître à nous-mêmes autrement que ne le fera jamais notre vie réelle ?</p> <p> Au plateau, l’Instant Propice tend à travailler sans cloisonnement de style, et à créer un point de rencontre entre des références multiples, qu’elles soient contradictoires ou complémentaires. Nous désirons réconcilier le poème avec la recherche technique et plastique : ces deux aspects nous apparaissent comme interdépendants - ils sont même un moyen l’un pour l’autre.</p> <p> Mes textes proposent clairement un « théâtre de parole ». En répétition, le travail se fait au plus proche de l’acteur, mais s’axe aussi fortement sur la création des espaces sensitifs de la représentation (son, lumière, vidéo, scénographie).</p> <p> Le théâtre d’objets sous-tend lui aussi notre travail ; je dois cette direction à ma formation chez Jacques Lecoq. Sur «L’Opéra du Dragon» et sur «Volatiles», nous avons travaillé accompagnés par la présence des objets, qui devenaient des partenaires. Le détournement poétique des objets rappelle la beauté naïve et puissante des jeux de l’enfance, les différences d’échelle permettent d’évoquer l’immensité des espaces, la force de l’objet contient en lui-même le pouvoir de faire exploser le réel et d’ouvrir sur l’imaginaire.</p> <p> L’univers de L’Instant Propice s’articule donc sur cette interaction entre le signe (parfois naïf) d’une part, le sensitif, les «suggestions subliminales» d’autre part, et enfin la parole, le poème.</p> <p>  </p> <p> Joséphine Serre</p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=123766437727550&amp;set=a.123754144395446.18788.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="L" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash4/s720x720/319127_123766437727550_2081223754_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> <u><strong>L’INSTANT PROPICE - HISTORIQUE</strong></u></p> <p>  </p> <p> 2005 - Joséphine Serre reçoit une bourse d’encouragement de la DMDTS (Ministère de la Culture) pour sa pièce Les Enclavés. Création de l’Instant Propice. Lecture du texte au Théâtre 13.</p> <p>  </p> <p> 2007 - En Classe Libre, rencontre avec le groupe qui constitue aujourd’hui L’Instant Propice. L’Opéra du Dragon, de Heiner Müller, première création de la compagnie, se joue au Théâtre 13 pour les « Scènes d’Été », puis au Théâtre du Soleil dans le cadre du festival « Premiers Pas ».</p> <p>  </p> <p> Début d’une étroite collaboration artistique avec l’Association Écritures du Monde (co-dirigée par Mohamed Kacimi). Avec Écritures du Monde, L’Instant Propice donne plusieurs soirées de lecture autour des dramaturgies contemporaines du Liban, d’Israël, de Palestine, du Québec et de République Tchèque (au Théâtre 13, à la BPI de Beaubourg et dans les centres culturels parisiens). Joséphine Serre participe à un résidence d’écriture à Toronto, dans le cadre d’Écriture du Monde, pour travailler sur son second texte : Volatiles.</p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=123772037726990&amp;set=a.123769574393903.18791.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="VOLATILES | Facebook" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-snc7/s720x720/309498_123772037726990_1610295046_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> 2008 - Volatiles reçoit la bourse de l’Association Beaumarchais.</p> <p>  </p> <p> 2010 - Des chantiers de traductions et de mises en espace de Volatiles ont lieu à Prague en avril 2010.</p> <p>  </p> <p> 2011 - Suite à une résidence d’un mois à la Maison du Comédien Maria Casarès, Volatiles est créé puis présenté en région et à Paris, grâce au soutien du Conseil Général de Poitou-Charentes, au Théâtre de l’Union (CDN du Limousin) et à Paris Jeunes Talents. Volatiles est la seconde création de L’Instant Propice.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=123776407726553&amp;set=a.123769574393903.18791.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="VOLATILES | Facebook" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash4/s720x720/315764_123776407726553_97734293_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> 2011 (suite) - Après une résidence à La Fabrique - Théâtre Éphéméride, le troisième spectacle de la compagnie, La Petite Danseuse de la Boîte à Musique (texte de Joséphine Serre, mise en scène d’Elise Pradinas) est présenté en décembre à l’Espace Saint-Honoré, à Paris. D’autres représentations auront lieu à la Fabrique - Théâtre Éphéméride, et en Dordogne (dans le cadre d’un festival d’été).</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=238324499605076&amp;set=a.138454846258709.23078.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="Wall Photos | Facebook" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash3/546274_238324499605076_361617388_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> 2012 - L’Instant Propice est actuellement en préparation de Tout droit jusqu’à l’aube, réécriture de Joséphine Serre du roman Peter Pan, de James Matthew Barrie. Une résidence de travail est prévue fin mai 2012 aux 6000, nouveau lieu de création artistique en Haute-Normandie.</p> <p> Projets - Un projet est d’ores et déjà en route pour un plus long terme, Amer M., spectacle qui sera improvisé puis écrit à partir des documents tirés d’un portefeuille récupéré un jour, fortuitement, dans une boîte aux lettres.</p> <p>  </p> <p> <u><strong>TOUT DROIT JUSQU'À L'AUBE - PROCHAINE CRÉATION</strong></u></p> <p> TOUT DROIT JUSQU’À L’AUBE est une réécriture de Peter Pan (de James Matthew Barrie), adressée aux adultes. À l’instar de Larry Clark, il met en scène la grâce et la fureur de l’âge de « tous les possibles ». Peter et Wendy ont 17 ans, ils ne veulent pas négocier leur innocence, ils refusent le monde des « adultes vivants », repus et mesquin, ne veulent renoncer à rien, jurer de tout. Ils défient le temps ; désespérément ils veulent vivre - ne jamais mourir.</p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=246406295463563&amp;set=a.246406045463588.44746.123714867732707&amp;type=3&amp;theater" target="_blank"><img alt="Tout droit jusqu" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash3/s720x720/544671_246406295463563_358695792_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> Au début de la pièce, Peter est « Peter Trademark » : il a une quarantaine d’années, sa position sociale est reconnue, il mène une vie aisée et confortable. Pourtant, derrière la façade de l’accomplissement social, quelque chose d’indicible manque. Il colle à la peau de Peter Trademark le sentiment amer d’avoir laissé « ailleurs » quelque chose de vrai et de pur. Le Narrateur l’interroge, et voilà Peter qui décrète : « Je pars ». Peter Trademark retourne à la recherche de cet autre lui-même, resté dans le monde de tous les possibles. Il s’éloigne, et au gré de sa marche, il redevient un jeune homme. C’est après avoir abandonné son Ombre et franchi l’arche de « Jamais ! Jamais... » qu’il rencontre Wendy, une jeune fille qui frappe le vide en hurlant sur du néo metal, seule dans sa chambre. Elle aussi résiste et se méfie des renoncements du monde adulte ; elle aussi se trouve démunie face au monde qui lui a été donné et qui, inéluctablement, l’attend. Tous deux décident de partir vers les landes de Jamais ! Jamais..., un pays où « tout peut s’oublier et tout recommencer ». Aucune expérience n’y marque les êtres. C’est pourquoi ceux qui y vivent demeurent purs : tant qu’ils oublieront, rien ne viendra tacher leur innocence. Mais Wendy, elle, finira par décider qu’il faut que « quelque chose advienne ». Elle fait le choix de se soumettre au temps.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=246406328796893&amp;set=a.246406045463588.44746.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="Tout droit jusqu" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-prn1/s720x720/554303_246406328796893_2111598278_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p> Mais en décidant d’accepter - accepter de mourir et d’être marquée par la vie - Wendy trahit la loi fondamentale de Jamais ! Jamais... : « il est interdit de grandir ». Elle sera donc soumise à un châtiment qui la fera mourir - à ce pays-là du moins ... Peter, de son côté, veut devenir un dieu, le « dieu des révoltes et des adolescences ». À l’intérieur de cette terre imaginée, et pour devenir immortel, il va se défaire jusqu’au bout de ce qu’il était, adulte. Il tue Crochet, qui incarne le souvenir de son père. Il tue son Ombre même. Il se fait sacrer « Pan, faune des jungles étoilées ». Mais Peter-Pan est loin d’être « sympathique ». Il se révèle égocentrique et cruel comme peuvent l’être les enfants ; seule sa réalité a lieu ; il est amoral car il n’a pas la connaissance du bien et du mal et c’est ce qui fait de lui, quoi qu’il fasse, un être à la fois innocent et infiniment cruel.</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <a href="http://www.facebook.com/photo.php?fbid=246406062130253&amp;set=a.246406045463588.44746.123714867732707&amp;type=1&amp;theater" target="_blank"><img alt="Tout droit jusqu" src="http://sphotos.xx.fbcdn.net/hphotos-ash3/s720x720/542477_246406062130253_1502704978_n.jpg"></a></p> <p>  </p> <p>  </p> <p> <u><strong>L’INSTANT PROPICE - L'ÉQUIPE</strong></u></p> <p>  </p> <p> Textes / Mise en scène - Joséphine Serre</p> <p>  </p> <p> Comédiens</p> <p> Avril Bénard</p> <p> Anthony Boullonnois</p> <p> François de Brauer</p> <p> Baptiste Chabauty</p> <p> Guillaume Compiano</p> <p> Macha Dussart</p> <p> Marianne Fabbro</p> <p> Sophie Guibard</p> <p> David Houri</p> <p> Benjamin Lavernhe</p> <p> Estelle Meyer</p> <p> Élise Pradinas</p> <p> Joséphine Serre</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Création Sonore - Frédéric Minière</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Scénographie - Emily Cauwet</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Création Lumière - Pauline Guyonnet / Gabriel Galenne / Boris Van Overtveldt</p> <p>  </p> <p>  </p> <p> Musicien (hautbois, cor anglais, piano) / compositeur - Neven Lesage</p> <p>  </p>