Film « Campagnes, quand l’Homme renoue avec la nature »

Aidez à la création d’un documentaire de 52 mn sur la biodiversité de nos campagnes et notre lien au sauvage.

Project visual Film « Campagnes, quand l’Homme renoue avec la nature »
Successful
96
Contributions
12/27/2020
End date
€11,625
Out of €6,000
194 %

The publications

Bonjour les Kissbankers ! En ce début d'année 2023, que je vous souhaite belle et lumineuse, France 3 Bretagne a annoncé la diffusion du film sur sa chaîne. Prenez note dans vos agendas pour voir cette version remaniée de 52 mn, qui sera diffusée dans le cadre de l'émission "La France en Vrai" : Le jeudi 19 janvier à 23h30 Le mercredi 1er février à 9h05 Vous ne pourrez pas voir la diffusion télé ? Pas de souci, le film sera aussi en replay sur la plateforme FranceTV pendant 1 mois. A bientôt ! Laurent
Bonjour à toutes et tous, Vous allez recevoir une clé USB sous le format d'une carte de crédit : la clé se déplie comme les images suivantes. Vous pourrez l'utiliser sur tous les ordinateurs, lire le fichier depuis la clé ou glisser le film sur votre ordinateur. Pour une lecture sur télévision, il est recommandé de connecter votre ordinateur à votre télé via un cable HDMI et de lancer la lecture depuis votre ordinateur. Bon film ! Laurent.
Bonjour à toutes et tous, Nous y sommes, le film "Campagnes" est bel et bien finalisé ! La livraison des coffrets clé usb est prévu pour la mi-mars, vous devriez les recevoir chez avant la fin du mois. IMPORTANT : si vous avez changé d'adresse depuis votre inscription sur le site de KissKissBankBank (novembre-décembre 2020), merci de m'en informer en m'envoyant votre nouvelle adresse à : laurent-cocherel@orange.fr A très bientôt dans vos boîtes à lettres ! Amicalement, Laurent.
Bonjour à toutes et tous, En début d’année 2022, je suis ravi de vous annoncer que le film est proche d’être finalisé. Les musiques sont achevées avec l’enregistrement en studio de 5 musiciens : trompette, guitare/basse, violoncelle, batterie et claviers. Nous avons également finalisé l’enregistrement de la voix off avec Marc Chapiteau, comédien professionnel. A suivre, une dernière étape de mixage et le film sera prêt à être envoyé début mars. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, voici deux autres surprises : * Le coffret DVD sera accompagné non pas d’un disque dvd mais d’une clé USB qui vous permettra de visionner le film sur tous supports (télé, ordinateur), avec une résolution haute-définition du film. * France 3 dans la boucle ! Après une année d’instruction du dossier artistique, la chaîne France 3 s’est officiellement engagée sur la diffusion du film. Il faudra toutefois être patient car cette diffusion ne sera envisagée qu’à partir de la fin d’année 2022. A très bientôt pour l’envoi des contreparties. Amicalement, Laurent.
Chère tribu Kissbankers, Comme prévue, je viens vous donner quelques nouvelles de l’avancée du film, après cet été torride ! Pendant que certaines ou certains se roulaient dans les vagues de l’Atlantique ou couraient après les marmottes des Alpes… je me suis mis en mode taupe dans sa galerie souterraine pour achever le montage du film, en compagnie de Hugo Braconnier, spécialiste du montage et du mixage de films documentaires, avec qui j’ai déjà travaillé sur mon précédent film « Ecosse, la quête du sauvage ». Nous avons donc conservé notre teint blafard mais sommes heureux de vous annoncer que le montage est pour ainsi dire achevé avec une version définitive qui devrait durer 60 mn. A quoi ressemble une salle de montage ? Ces deux images vous donnent une idée du cadre de travail, dans la campagne des Deux-Sèvres : un tas d’écrans et surtout beaucoup de concentration pour choisir les meilleures séquences, et puis les nombreuses sauvegardes pour ne rien perdre de toutes ces journées de surchauffe ! Et la suite ? Le travail à venir est la phase d'écriture, le mixage (tout le travail du son), la musique, l’enregistrement de la voix off avec un comédien professionnel. Le compositeur Anthony Touzalin (https://www.emotive-muzik.net/) , une grande référence dans le milieu du documentaire en France, travaille déjà sur différents thèmes musicaux. Nous envisageons d'enregistrer en studio 5 musiciens : piano, guitare, violoncelle, trompette et batterie. Au vu des calendriers des différents intervenants, nous devrions avoir une version presque aboutie fin novembre. L’enregistrement des voix en studio se fera courant décembre, donc le film devrait être prêt d’ici les fêtes de Noël. A très bientôt pour la suite de cette aventure campagnarde. Portez-vous bien Amicalement, Laurent.
Bonjour à toutes et tous, Que le temps passe vite ! Les 2 derniers mois ont été particlièrement denses avec de nombeux tournages et toujours de belles histoires à écrire et mettre en images. La météo particulièremet capricieuse nous a obligé à jongler entre pluie et soleil. Mais le résultat est là ! Le défi du renard Parmi les séquences importantes à filmer, nous avions le défi d'observer la sortie de terrier de renardeaux, au cours du mois de mai. Je parle bien de défi car si le renard est censé être un carnivore commun de nos campagnes, depuis plusieurs années, il est devenu quasiment inexistant dans tout le grand Ouest du pays. Classé nuisible, il est toujours chassé et persécuté à outrance; à ce problème s'est ajoutée la maladie de la gale qui a décimé les populations. Au cours des deux derniers printemps, je n'ai pas réussi à voir en direct de renard, uniquement quelques individus sont apparus sur mes caméras pièges, et essentiellement de nuit. Cette année encore, il y a eu très peu reproduction : j'ai intensivement recherché des terriers de renard, souvent en cohabitation avec les blaireaux, mais en vain... J'ai informé de ma quête de nombreux fermiers, amis naturalistes et photographes, et même quelques chasseurs : rien, toujours rien. Et puis un soir, alors que je n'avais presque plus espoir, j'ai découvert trois petites boules rousses sur une blaireautière que je suivais, au coeur d'un roncier ! Nous avons donc pu envisager avec Pierre-Yves, l'éleveur (accompagné de sa fille Zélie) et Sébastien, le forestier, de tourner les séquences d'affût près du terrier... La suite de l'histoire, vous la découvrirez dans le film... Je vous entends déjà "c'est un scandale ! Quand même, en tant que co-producteurs, nous pourrions avoir quelques privilèges, patati patata..." donc c'est d'accord, je vous révèle quelques coulisses avec les images captées par la caméra piège ! Trop mignon, non ? Les tournages s'achèvent déjà et l'été s'annonce studieux avec le montage à venir... Dès la rentrée vous aurez de mes nouvelles, sur la naissance du film "Campagnes", cette fois en studio. Je vous souhaite, en attendant, un très bel été riche en biodiversité. Glaz, la revue de la nature bretonne C'est un petit événement, la parution de ce nouveau mook, à cheval entre le magazine et le livre, écrit et illustré par des passionnés de nature enracinés dans leurs territoires. Si vous aimez la Bretagne, vous aimerez Glaz ! J'ai l'honneur de collaborer à ce premier numéro en livrant un article très personnel sur ma campagne et notre relation au sauvage. Vous en saurez plus sur ce qui m'a amené à faire ce film documentaire. Le semestriel Glaz est en vente en librairies ou à commander directement sur le site de l'éditeur Coop Breizh : https://www.coop-breizh.fr/10024-glaz-1-la-nature-bretonne-par-nature-9782843465352.html
Bonjour à toutes et tous, Quel est le point commun entre des ruches d'abeilles et des terriers de blaireaux, me demanderez-vous ? Voilà une étonnante histoire que vous découvrirez dans le film ! J'ai profité de belles journées d'avril pour filmer une rencontre et des échanges forts intéressants entre Ludovic, apiculteur professionnel, et Sébastien, naturaliste et expert arboricole, sur un rucher qui a particularité d'être installé au coeur d'une blaireautière... Je ne peux en dire plus ! Mais vous l'aurez compris, le blaireau sera un animal dont les moeurs seront révélés dans le film "Campagnes". Avant de voir les images, j'en profite pour vous raconter quelques pans de son intimité. Le tournage a eu lieu au coeur des ruchers, en pleine effervescence des colonies : les protections étaient bien évidemment indispensables ! Une fois n'est pas coutume, vous me verrez en tenue adéquate pour filmer ces scènes impressionnantes. Le blaireau d’Europe, profession terrassier Avec son air de bandit masqué et ses mœurs nocturnes, il passe quasiment inaperçu dans nos sombres forêts. Mais cet infatigable fouisseur laisse derrière lui d’impressionnants indices de présence… C’est au pied du grand chêne que le rendez-vous est donné depuis des temps immémoriaux. De génération en génération, des familles de blaireaux occupent un vaste monticule de terre à flanc de coteau, en lisière de forêt. Lorsque le crépuscule s’empare des derniers éclats de lumières, alors que la hulotte entame son doux hululement, le blaireau sort timidement sa truffe hors de la gueule du terrier principal et hume longuement l’atmosphère pour y capter la moindre particule, le moindre signe étranger. Bien qu’il soit un hôte commun de nos bois et forêts, la vie du blaireau demeure méconnue. Sa discrétion notoire, lié à son activité nocturne, en fait un animal presque mystérieux. Ses plus fidèles admirateurs, biologistes, naturalistes, ont consacré de longues nuits d’observation pour révéler à la lumière toute l’obscurité de son existence. L’architecte souterrain Il suffit de quelques heures passées en sa compagnie pour comprendre que toute l’anatomie et les mœurs du blaireau sont dédiées à une vie de terrassier et de fouisseur. Le clan familial occupe un vaste réseau de terriers qui prend parfois l’allure d’un champ de mine ! L’animal ne ménage pas sa peine pour agrandir et entretenir sa blaireautière, généralement creusée dans une pente au sol meuble, facilitant ainsi le drainage des eaux de ruissellement et l’évacuation des délais. Ces travaux de terrassement ont lieu au printemps et à l’automne. Les terriers comptent de 1 à 30 entrées, pour 10 à 15 mètres de longueur, et sont pour certains reliés entre eux. Les terriers principaux, où l’animal amasse sa litière et met bas, forment parfois des labyrinthes sur plusieurs niveaux : la longueur totale des galeries peut atteindre 400 mètres ! Le biologiste Emannuel Do Linh San, spécialiste du blaireau, a relevé le record d’une blaireautière dans le sud de l’Angleterre qui comptait 200 entrées et s’étendait sur 1700 mètres carrés ! Mais aussi colossale soit l’œuvre, rien ne peut laisser présager du nombre d’occupants : les grands terriers attestent simplement d’une longue occupation des lieux et d’une succession de générations de blaireaux. Ces « Cité U » souterraines offrent des abris appréciés d’autres locataires à poils, comme le renard roux et le lapin de garenne ; tout ce petit monde cohabite pacifiquement, enfin, la plupart du temps… Le blaireau offre donc le gîte à d’autres occupants mais en aucun cas le couvert. Ses chambres ne sont que de modestes dortoirs et ne servent nullement à faire des réserves de nourriture. Contrairement à leur réputation de puants, les blaireaux sont des maniaques de la propreté : ils se toilettent et s’épouillent mutuellement lorsqu’ils quittent le terrier, défèquent à l’extérieur de leur lieu de vie dans des trous creusés à cet effet, changent régulièrement de litière… l’animal est aussi tatillon dans l’entretien de ses terriers que dans la quête de son repas. Non au déterrage ! Ce mammifère attachant attise pourtant les foudres de certains agriculteurs qui voient en lui, de manière erronée, un ogre dévastateur de maïs et de blé et d’une population de chasseurs pour qui le déterrage des blaireaux constitue une activité de loisirs. Alors que la plupart des pays européens ont choisi de le protéger, le blaireau possède en France le statut de gibier et peut être localement classé nuisible. Les activités humaines sont pourtant sources de tous les dangers : collisions routières, piégeage et vénerie sous terre. Ce loisir barbare rassemble 40 000 pratiquants en France, organisés en équipages. Le principe est simple : acculer les blaireaux dans leurs terriers avec des chiens de chasse, extraire tous les membres de la famille à l’aide de pinces et les exécuter sur place. Pour quel crime ? Être un animal de la nuit, creuser des terriers et se livrer parfois à des incursions dans les champs de maïs. L’homme est prompt à parler de dégât de la faune, sans même remettre en question sa propre capacité de nuisance. Quels que soient les arguments, légitimes ou non, ces pratiques archaïques soulignent le besoin viscéral d’assouvir le sauvage et l’acharnement de l’homme à éradiquer ce qu’il ne maîtrise pas. Ce passe-temps aux motivations obscures massacre ainsi 12000 blaireaux par an. Nos pays voisins, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, ont adopté des réglementations de protection des blaireaux sans constater plus de « problèmes ». En France, nous cultivons l’exception culturelle, pour le meilleur comme pour le pire. Rappelons que cet animal mange tout ce qu’il déniche nez à terre, un omnivore opportuniste qui se saisit de mollusques, insectes, champignons, tubercules, grenouilles, rongeurs et surtout de vers de terre qui constituent jusqu’à 90% de son régime alimentaire en hiver. Ce gros gourmand de lombrics est donc une bête noire à éradiquer. Où et quand l’observer ? Les blaireaux installent leurs terriers le long des haies et dans les bois et forêts. Ils affectionnent particulièrement les flancs de vallons et les coteaux. Les gros monticules de terre trahissent leur présence en fin d’hiver (février-mars). Au début de printemps, l’absence de végétation environnante permet d’avoir une meilleure vision du site et de l’animal. Il est préférable de trouver un point de vue en hauteur (arbre par exemple) pour éviter d’être senti et de s’installer à une dizaine de mètres du terrier, une à deux heures avant la tombée de la nuit. L’animal peut s’habituer à la présence d’un observateur si celui-ci demeure silencieux. Il est aussi possible d’allumer une lampe d’intensité moyenne lorsque les blaireaux sont sortis.
Bonjour à toutes et tous, Certains signes ne trompent pas : la durée du jour qui s'allonge, les températures qui remontent progressivement... et la nature qui s'éveille, enfin ! Dès les premières douceurs, les plantes sauvages précoces ont fleuri les talus des bords de chemin ou de route : primevères, ficaires, stellaires, pâquerettes... Vous l'avez peut-être remarqué : les oiseaux sont aussi plus actifs et se remettent à chanter dès l'aube. Pour eux, c'est déjà le début de la saison de nidification : les couples se forment, les parades s'accentuent et les premiers nids se construisent, comme celui de l'étourneau dont le répertoire vocal complexe intègre de nombreuses imitations. Le chant de l'étourneau est un festival à lui tout seul. Prêtez l'oreille et vous serez surpris ! Dans mon jardin, un étourneau imite très souvent le pic vert. Ce virtuose est capable d'intégrer entre deux gazouillis ou sifflements pratiquement n'importe quel son. On l'a entendu imiter à la perfection  le chant ou le cri de plus de 70 espèces d'oiseaux, dont le loriot, la buse, le moineau ou la poule domestique ! Le bruit de la tondeuse ou les sonneries de téléphone portable ont aussi sa faveur. En Bretagne, l'éthologue Martine Hausberger s'amuse à deviner la provenance des étourneaux migrateurs selon les versions de sirènes de police produites. En Irlande, un match de foot a même dû être annulé à cause d'un étourneau qui imitait à la perfection le coup de sifflet de l'arbitre ! Il n'y a pas que les étourneaux qui sont en pleine effervescence, tous les autres passereaux comme les mésanges reprennent de la voix. Toutes les espèces dites cavernicoles sont à la recherche de cavités pour y nicher alors c'est le moment ou jamais pour poser des nichoirs afin d'aider quelques couples dans votre jardin. Pour ma part, le retour timide du printemps annonce également la reprise des tournages. Je vous livre une séquence d'une espèce emblématique à bien des égards : la cigogne blanche. Quelle espèce peut aussi bien incarner la cohabitation positive entre le sauvage et les activités humaines ? Je me suis rendu en Normandie pour filmer les toutes premières parades nuptiales d'une colonie de cigognes sur un site étonnant : les ruines du Château de la Rivière, sur la commune de Saint-Fromond. Ces cigognes à la conquête de l'Ouest On associe très souvent l'image de la cigogne avec les régions de l'Est de la France, dont elle en est l'emblème. Mais cet oiseau occupe depuis longtemps bien d'autres territoires français : la cigogne blanche est ainsi présente dans une trentaine de départements; l'Alsace, la Normandie et la façade atlantique abritant les plus fortes populations. L'espèce a été proche de la disparition en France : seuls onze couples nicheurs subsistaient en France en 1974, dont un en Ille-et-Vilaine, un dans la Manche, et neuf en Alsace. La protection de l'espèce par des plans de réintroduction, une action vigoureuse en faveur de la protection de son habitat, l'interdiction de certains pesticides, et plus généralement la restauration des zones humides, ont inversé la tendance. La sédentarisation de certaines populations a permis de diminuer la mortalité en migration. La pose de plateformes artificielles fournit des emplacements sûrs et adaptés pour sa nidification. La cigogne blanche a dans un premier temps recolonisé depuis l'Espagne les plaines humides de la Charente Maritime (515 couples en 2018) et du sud de la Vendée, ainsi que la façade méditerranéenne. L’écrevisse de Louisiane, une espèce invasive des zones humides, est devenue sa ressource alimentaire principale dans ces régions, favorisant des nichées abondantes. Puis elle s'est répandue sur une grande partie de la façade atlantique française, de l'Adour jusqu'à la baie de Somme. Bien qu'elle soit encore rare sur la majeure partie du territoire, elle est actuellement en phase de recolonisation dans l'ensemble du pays. On comptait 2400 couples nicheurs en 2017 dans l'hexagone. Près de 350 couples nichent Normandie où les cigognes changent leur comportement en restant sur place au lieu de partir en Afrique passer la saison hivernale. La plus grosse population de cigognes hivernantes se situe dans les marais de la Dives - pays d'Auge, où 125 cigognes ont hiverné en 2016 et 2017. Les décharges à ciel ouvert à proximité des milieux humides ont souvent constitué les premières zones d’installation. C’est le cas avec le centre d’enfouissement de Saint-Fromond, en Manche, où les cigognes ont choisi d'établir leurs imposants nids (jusqu'à 700 kg !) sur les ruines voisines de l’ancien château fort de la Rivière. Un premier couple s'est installé en 2006 et depuis, ce sont plusieurs dizaines de couples qui dominent les hautes murailles. La plupart des cigognes étant baguées, les ornithologues ont ainsi pu retracer leurs différentes origines : Allemagne, Espagne, Loire-Atlantique... Placé au cœur du Parc régional des marais du Cotentin et du Bessin, cette résidence est idéale pour les cigognes : tout autour, les 30 000 hectares de marais regorgent de grenouilles, d'insectes et de rongeurs, leurs principales proies. Un spectacle singulier et émouvant, où homme et nature se côtoient pacifiquement.
Chère tribu Kissbankers, Je profite de ce début d'année pour vous souhaiter tout le meilleur pour 2021. Grâce à votre soutien, le film "Campagnes" va pouvoir voir le jour. D'ici la sortie du DVD l'automne prochain, beaucoup de travail en perspective, des tournages, puis un long travail de montage et de mixage… Je vous informerai au fil des mois de l’avancée du film, avec des coulisses des tournages, des photos et quelques séquences vidéo exclusives. Je vous raconterai aussi quelques jolies histoires naturelles sur la nature qui nous entoure. En cette période troublée, nous avons toutes et tous besoin de ces moments de respiration avec notre environnement. Le petit almanach du sauvage pourra peut-être y contribuer un peu… Voici donc une première histoire autour des hérons, et une séquence vidéo récemment tournée. Je vous dis donc à très bientôt pour des nouvelles de nos campagnes. Amicalement, Laurent. DES HERONS PAS COMME LES AUTRES ! Vous l’avez sans doute remarqué, des hérons tout blanc ont progressivement investi bon nombre de champs et de pâtures au cœur de l’hiver. Des petits, des grands… vous les avez peut-être reconnus ? Grandes aigrettes et hérons garde-bœufs, au plumage immaculé, viennent égayer nos campagnes de leurs silhouettes longilignes pendant une courte période. C’est une chance de les compter parmi nos oiseaux hivernants en raison de leurs faibles effectifs sur tout le territoire français. Leur expansion récente est très probablement corrélée aux effets du réchauffement climatique. Celui venu d’Afrique D'origine indo-africaine, le héron garde-bœuf a connu une expansion géographique mondiale exceptionnelle. Au début de XXème siècle, à partir de l'Afrique subsaharienne, il s'installe en Espagne en 1930 puis en France en 1957 (Camargue). Le littoral atlantique et la Bretagne sont atteints en 1981 par le lac de Grand-Lieu qui accueille alors 2 couples, pour atteindre 186 couples en 2000. Il a aussi colonisé en petits effectifs les marais de Brière, l'estuaire de la Loire, le golfe du Morbihan, la rivière d'Etel ou encore la Rance. Le héron garde-bœuf est le plus petit : il est reconnaissable à son corps trapu, à son court bec orange et ses pattes brunâtres. Il peut être visible en groupe pouvant compter une centaine d'individus. Il est souvent associé à la présence d’herbivores comme les vaches, les moutons, les chevaux, etc. La grande vigie La grande aigrette, quant à elle, est une vraie rescapée. Longtemps menacée en Europe par la plumasserie, elle ne comptait dans les années 1990 que 15000 couples dont 90% en Russie et 1500 couples dispersés en Europe centrale. Les premiers couples nicheurs en France ont aussi été recensés sur le lac de Grand- Lieu en 1994, puis en Brière, en Camargue et en Dombes. En 2007, la France ne comptait seulement que 180 couples. Les Grandes aigrettes nées à Grand-Lieu se dispersent rapidement après l'envol sur la moitié nord de la France, suivant préférentiellement la Loire ou remontant vers l'Ille-et-Vilaine et la Manche. En Bretagne, 
l’espèce est de plus en plus fréquente tout au long
 de l’année à la fois sur le littoral et dans les terres, profitant du dynamisme des populations nicheuses voisines de Loire-Atlantique. Bien qu'elle connaisse une phase d’expansion géographique, la Grande aigrette reste considérée comme quasi-menacée dans notre pays du fait du petit nombre de colonies et de leur vulnérabilité. Cette aigrette est la plus grande : elle est plus élancée et moins massive que le héron cendré qu'elle dépasse en longueur. Son très long cou forme au repos un S caractéristique. Souvent seule, elle peut localement être observée en groupe de plusieurs dizaines d'individus. Bien sûr, c'est avant tout la disponibilité alimentaire qui concentre ces oiseaux dans les endroits favorables. Il est assez classique de la voir dans les prés ou les champs chassant les campagnols comme peut le faire le héron cendré. Copains des vaches ? Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le garde-bœuf ne remplace pas le chien de berger ! S’il aime tant la présence des bovins et ovins, c’est qu’il y trouve de quoi se nourrir. Nos animaux domestiques n'ont rien à craindre, bien au contraire. Si les hérons gardes-bœufs accompagnent souvent le bétail, c'est pour les débarrasser de leurs parasites, puces et tiques et des mouches envahissantes. Ils profitent également du déplacement des bêtes pour repérer et capturer de petits animaux comme les rongeurs. En Afrique, ces petits hérons se perchent souvent sur le dos des éléphants et des buffles à la fois pour les débarrasser de leurs parasites et pour mieux repérer des proies à terre. Ce comportement est aussi classique en Camargue, cette fois sur le dos des chevaux et des taureaux. Pêcheurs mais aussi chasseurs ! Tous les hérons sont connus pour leur talent de pêcheurs, mais ils quittent volontiers les zones humides pour aller chasser mulots et campagnols dans les champs. Ils représentent donc des auxiliaires de l'agriculture, en se nourrissant aussi bien d'amphibiens, de reptiles que de rongeurs. Ainsi, si vous voyez notre célèbre héron cendré figé au milieu d’un champ, n’imaginez pas qu’il se refait une beauté ou qu’il ne sait plus où se trouve l’étang le plus proche. Il peut attendre des heures durant qu’un campagnol sorte de sa galerie. Toujours sur le qui-vive, cette vigie ne rate aucun mouvement dans l’herbe ou aucun bruit suspect. D’un coup de bec explosif, il se saisit de sa proie pour l’avaler en entier. Toutes les tentatives ne sont pas fructueuses : pour le voir réussir une chasse, vous devrez vous montrer - vous aussi - très patients et très discrets car les hérons n’apprécient guère la présence de l’homme !